FNH N° 1098

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CULTURE

FINANCES NEWS HEBDO

MARDI 28 FÉVRIER 2023

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Il y a là comme un film dans un film : ce vestiaire raconte sa vie, son enfance, et c’était important car Michel est le seul qu’on ne présente presque pas et dont on ne sait pas d’où il vient. Alors, ce vestiaire raconte un peu sa vie. Gérard a insufflé une vraie puissance au personnage et m’a donné quelque chose qui n’était pas écrit : il a apporté une touche d’émotion inédite qu’il a accen- tuée par son regard, par son envie de jouer. Il m’a confié qu’il avait même pleuré en lisant le scénario. C’est ce qui m’a le plus touché chez lui : il était heureux que j’aie pensé à lui et que je lui aie fait lire le scénario. F.N.H. : Comment vous êtes-vous répartis les rôles avec Gaëlle ? Booder : Sur le tournage, elle était derrière la caméra. Je revoyais les prises, mais elle avait toute ma confiance. De même qu’elle a eu cette idée magnifique de contraster les éclairages entre l’hôpital et le monde extérieur, elle a aussi orchestré l’étalonnage. Elle me guidait, elle m’orientait pour mes intonations; et moi je gérais davantage le comporte- ment des enfants. Si on tournait une scène et qu’on faisait une prise en suivant mon intuition, on en tournait une autre en se fiant à son propre regard, et on savait qu’on trancherait au montage. Il n’y avait pas d’histoire d’ego entre nous. C’était très impor- tant de bien s’entendre et de me sentir épaulé. Je n’aurais pas

pu faire ce film tout seul. Gaëlle a été cette coéquipière qu’il me fallait et nous avons aussi eu une équipe technique qui nous a très bien accompagnés. F.N.H. : Qu’est-ce que vous souhaitiez pour la musique ?

Booder : Je ne voulais pas trop de musique car celle-ci sert parfois à cacher le jeu de cer- tains comédiens. Je disais à Gaëlle que le film possède déjà sa propre musicalité, que l’on perçoit dans le jeu et le regard des protagonistes. Ajouter de la musique de manière gratuite

n’avait aucun intérêt. Je voulais le même thème, avec des varia- tions rythmiques différentes : il ne fallait pas que la musique vienne faire pleurer le specta- teur et le prenne par la main. La musique apporte essentiellement une touche de tendresse supplé- mentaire. ◆

Synopsis

De passage à l’hôpital, Momo, comédien et humo- riste raté, rencontre Michel, président d’une association de clowns bénévoles. Michel lui propose d’enfiler le nez rouge. Momo accepte alors l’impossible : faire rire les enfants malgré la maladie.

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