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INVITÉ DE LA RÉDACTION
FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 23 OCTOBRE 2020
www.fnh.ma
Takaful
maladie. Il s’agit de rompre avec les vieilles pratiques d’il y a 30 ou 40 ans, avec des feuilles de soins qui ne présentent pas véritablement de garantie en termes de protection des données personnelles. Aujourd’hui, il s’agit d’al- ler vers une digitalisation complète du processus d’assurance maladie, qui ne concerne pas unique- ment le secteur des assu- rances, mais aussi les gestionnaires de l’Assu- rance Maladie obligatoire (CNOPS et CNSS) ainsi que le secteur mutualiste. «Il faudra mettre en place, dans ce cadre, un écosystème intégré, regroupant aussi les prestataires, notamment les hôpitaux, cliniques, médecins, pharmaciens, laboratoires…», souligne le patron de l’ACAPS, qui reste cependant conscient que c’est un projet d’envergure «qui ne se fera pas en un an ou deux» . Pourtant, il faudra aller dans ce sens. Et cela, pour trois raisons princi- pales, assure Boubrik : la protection des données personnelles, la réduction des coûts de gestion et la rationalisation des par- cours de soins, ce qui permettra de baisser la sinistralité et de mieux soigner les patients grâce à l’accès à l’information. In fine, il faut avoir une vision globale pour pré- server l’intérêt géné- ral du secteur, puisque, conclut Boubrik, «nous avons besoin de com- pagnies d’assurances fortes et solvables, d’un réseau de distribution efficace et dynamique et d’assurés véritablement protégés». ◆
◆ Les acteurs du Takaful se bousculent au portillon. ◆ Ce qui reste à stabiliser avant le démarrage. Ils veulent tous être de la partie
Boubrik reste convaincu que,
dans l’assurance, plusieurs produits peuvent être large- ment digitalisés.
Boubrik reste à ce titre convaincu que, dans l’as- surance, plusieurs pro- duits peuvent être large- ment digitalisés, notam- ment l’automobile, sans pour autant sacrifier les intermédiaires. En cela, ces derniers doivent aussi s’adapter en créant leurs plateformes et diversifier leurs revenus pour ne pas dépendre uniquement que de la commission perçue des compagnies d’assurances. «A ce titre, nous sommes disposés à les accompagner en pro- posant la révision de la réglementation pour lever les obstacles» , fait savoir le patron de l’ACAPS. Ainsi, les intermédiaires peuvent avoir une vraie valeur ajoutée en termes de conseil et d’accompa- gnement des clients, sur- tout qu’il y a une bonne marge de progression, les ménages marocains et les entreprises étant très peu équipés en assu- rances. «La digitalisation ne pha- gocyte donc pas le réseau des intermédiaires. Et même s’ils expriment des craintes, cette digi- talisation peut plutôt être une opportunité pour eux de développer leur busi- ness» , conclut Boubrik. Vers un écosystème intégré L’un des enjeux égale- ment de la digitalisation concerne l’assurance
L'ACAPS avance sur le volet régle- mentaire et travaille sur la stabilisa- tion de la cir- culaire sur le Takaful avec le Secrétariat
général du gouverne- ment.
L’ an dernier, H a s s a n B o u b r i k nous indi- quait que les acteurs du Takaful devraient mutualiser leur offre pour s'en sortir. La taille du marché au démarrage étant petite, les actionnaires met- traient du temps à renta- biliser leur investissement. A l'époque, le patron de l'ACAPS nous expliquait qu'il faut prévoir un agré- ment ou deux, dont une offre mutualisée, à l'image de la CAT par exemple pour les professionnels du transport. Mais, depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et le Takaful a pris plus de place dans
la stratégie des compa- gnies, sans doute plus enthousiastes après avoir constaté la belle progres- sion des financements immobiliers participatifs. Hassan Boubrik suppose d'ailleurs que les négo- ciations ou tentatives d'alliances n'ont peut- être pas abouti, avec en toile de fond la problé- matique de partage des bases de données clients dans l'optique d'une offre mutualisée, ce qui s'est traduit par le dépôt de 5 demandes d'agréments auprès du régulateur. Autant dire que tout le monde ou presque sou- haite être de la partie. Par ailleurs, l'ACAPS avance sur le volet régle-
mentaire et travaille sur la stabilisation de la circu- laire sur le Takaful avec le Secrétariat général du gou- vernement (SGG). Un chan- tier qui devrait être ache- vé d'ici la fin de l'année. Parallèlement, le secteur attend encore l'adoption de son plan comptable, qui nécessite l'approbation du Conseil national de la comptabilité (CNC). Questionné sur la taille que pourrait représenter le Takaful dans le paysage marocain des assurances, Boubrik nous confie qu'il le voit représenter à terme entre 5 et 6% du marché. Cela équivaut, selon nos calculs, à près de 3 Mds de dirhams de primes à capter. ◆
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