FNH N° 1023

S OCIÉTÉ

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JEUDI 20 MAI 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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Casablanca

◆ Le fossé est grand entre le sport de masse et le sport d’élite en matière d’infrastructures et de moyens financiers. ◆ Le point avec Yassine Saadallah, expert en management du sport et conseiller du vice-président de la mairie de Casablanca chargé des affaires culturelles et sportives. Quel avenir pour le sport de masse ?

Quid de la politique nationale du sport ?

Lancée en 2008 par le minis- tère de la Jeunesse et des Sports (MJS), la politique nationale du sport est restée uniquement sur papier. C’est ce qui ressort du rapport du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Ce rapport souligne que si cette stratégie n’a pu être mise enœuvre, c’est parce que l’Exécutif n’a jamais voté une loi-cadre concer- nant le sujet. La stratégie du MJS pour développer le sport national aurait échoué faute de moyens financiers. Dans son rap- port sur la jeunesse maro- caine, le CESE révèle que «80% des jeunes marocains n’exercent aucune activité sportive ou de bien-être» . Cet indicateur est néan- moins nuancé par un son- dage réalisé par le ministère de la Jeunesse et des sports. En effet, pour le ministère de tutelle, 45% des jeunes pratiquent le sport, mais glo- balement «la participation des jeunes à des activités de divertissement ou cultu- relles reste insignifiante» . Et d’ajouter : «La jeunesse consacre la grande partie de son temps de loisirs à la famille, aux amis et bien sûr une grande concentration sur les réseaux sociaux... Ces activités absorbent en moyenne 90% du temps de loisir des jeunes. Avec le manque d’activités sociocul-

Le budget consacré au sport de masse reste très modeste par rapport aux besoins réels du pays.

les responsables du secteur sur la nécessité de promou- voir tous les sports. Pour cela, il faut s’interroger sur l’absence de structures spor- tives de proximité dans la ville blanche, à savoir des terrains de handball, de volley-ball, de basket-ball et des pis- cines, alors que Casablanca est l’une des villes les plus importantes du Royaume. La démocratisation du sport est une nécessité pour que la pratique sportive soit généra- lisée sans distinction aucune. «Dans tout pays et toute société, il me paraît évident que le sport de masse revêt une importance capitale pour l’évolution et l’éman- cipation des jeunes et des athlètes. Il constitue la base de l’émergence de jeunes talents, doués et perfor-

Par Ibtissam Z.

L a mémoire sportive de Casablanca est connue et recon- nue. Cette richesse d’antan peine aujourd’hui à trouver sa voie. En cause, le manque de moyens financiers et des ins- tallations sportives désuètes ou quasiment inexistantes. Le football n’est pas le seul sport demasse àCasablanca; d’autres disciplines émergent du lot, notamment l’athlé- tisme, la course à vélo, le basket-ball… Toutefois, on enregistre aujourd’hui un recul dans la pratique de plusieurs disci- plines, à l’exception du bal- lon rond. La régression des autres sports doit ainsi interpeller

Le sport de masse consti- tue la base de l’émergence de jeunes talents, doués et per- formants.

Yassine Saadallah

mants. Et c’est à travers ce genre de pratique que le sport d’élite tient toute sa légitimité. Il est donc primor- dial d’accorder une grande importance à la pratique des sports de masse», souligne Yassine Saadallah, conseiller du vice-président de la mairie de Casablanca chargé des affaires culturelles et spor- tives.

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