FNH N° 1023

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SOCIÉTÉ

JEUDI 20 MAI 2021 FINANCES NEWS HEBDO

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l’avancée d’un pays» , conclut-il. Rappelons que le Royaume compte uniquement 8.000 asso- ciations sportives pour 500.000 sportifs licenciés, soit 1,4% de la population. En France, par exemple, le pays compte 170.000 associations sportives et 15 mil- lions de licenciés, soit 21% de la population tricolore. ◆

turelles, ils se tournent vers l’Inter- net pour l’interaction sociale». Faut-il s’en inquiéter ? «Evidemment, on s’inquiète pour l’avenir. Le sport de masse fait terriblement défaut à la ville de Casablanca, point névralgique du Royaume. Il n’y a pas d’infrastruc- tures adéquates. Il y a une grande différence entre le sport de masse et le sport d’élite; ce dernier met en avant le football, qui est le seul qui profite de l’aubaine», constate Yassine Saadallah. Notre interlocuteur insiste sur le fait que durant ces 10 dernières années, une importance consi- dérable a été accordée au sport d’élite sur tous les plans, notam- ment financier et infrastructurel. Mais qu’en est-il du sport de masse ?, s’interroge-t-il avec amertume. «A Casablanca, on ne pratique le sport de masse que par l’intermédiaire de la marche les week-ends. Il n’y a pas vrai- ment d’espaces verts alloués à cette pratique, ni d’installations sportives. Même les terrains de proximité ont été déviés de leur but principal, à savoir vulgariser la pratique sportive. Aujourd’hui, ils sont pris d’assaut par les asso- ciations qui génèrent des recettes financières pour leur survie». Ainsi, poursuit notre expert en management du sport, «plusieurs disciplines sont lésées comme le handball, la natation, le bad- minton, le volleyball, le basket- ball; très peu de terrains leur sont dédiés. Même constat pour l’ath- létisme qui ne dispose presque plus de pistes pour pratiquer. En un mot, Il n’y a pas d’infrastruc- tures». Entre les budgets consacrés au sport de haut niveau et à celui de masse, il y a incontestablement un fossé. En effet, la Loi des Finances de 2016 a consacré 5,2 millions de DH (MDH) pour le sport de masse, alors que le sport de haut niveau a pu compter sur un budget 187 fois plus conséquent : 975 MDH. La différence de budget entre les deux entités est conséquente, souligne Yassine Saadallah : «ce n’est pas raisonnable d’accorder 5 millions de DH aux sports de

masse, et que le football profite, à lui seul, d’environ 500 millions de dirhams par an pour un effectif de 150.000 à 200.000 licenciés». Certes, le sport de masse béné- ficie désormais d’un budget plus important, mais il reste visible- ment très insuffisant par rapport aux besoins. C’est pourquoi Saadallah «appelle les responsables locaux,

les départements ministériels et le gouvernement à accorder plus d’importance à la réalisation d’infrastructures sportives et, bien évidemment, à octroyer une enve- loppe budgétaire conséquente au sport de masse qui constitue la pépinière des champions en herbe pour le sport d’élite». «Le développement des sports de masse évalue indiscutablement

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