FNH N°1009

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 4 FÉVRIER 2021

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stratégie nationale relative à l’export, pilotée par un ministère à part entière et dédié au Commerce exté- rieur, est intéressant à plu- sieurs égards. Le marché européen doit rester une priorité «Il est clair que le Maroc se positionne de plus en plus sur les marchés émergents (Brésil, Inde) grâce aux exportations de phosphates qui sont particulières. Mais il ne faut pas oublier que nous faisons partie des chaînes de valeur de l’Eu- rope», rappelle l’ancien ministre. Et d’ajouter en substance : «Aujourd’hui, le contexte pandémique, qui va pousser les Européens à repositionner leurs sources d’approvisionnement dans des bastions plus proches, notamment le Maroc, montre qu’il existe encore une marge de progression des exportations nationales sur le Vieux continent» . Au regard des barrières logistiques existantes, Hassan Sentissi et Abdellatif Maâzouz émettent des réserves quant à la capa- cité des exportateurs maro- cains (hors secteur des phosphates) de s’imposer dans des marchés loin- tains (Inde, Brésil, Chine), qui abritent une forte concurrence. «Il faut don- ner la priorité aux marchés proches (Europe, Afrique) et bâtir une stratégie quick win» , recommande l’isti- qlalien. «Les trois marchés que sont l’Inde, le Brésil et la Chine sont à l’autre bout du monde. Sur le plan logistique, nos expor- tateurs ne sont pas suffi- samment armés. Le Maroc ne dispose que de deux cargos pour le fret aérien au moment où l’Ethiopie en dénombre 40» , analyse Hassan Sentissi, offusqué par la vente de la Comanav et la disparition de la flotte

maritime nationale. Le pré- sident de l’Asmex attire également l’attention sur le fait que beaucoup d’entre- prises exportatrices sont généralement de petite ou moyenne taille, préférant parfois opérer sur le marché local à cause par exemple de la prégnance des diffi- cultés d’ordre logistique. L’intelligence des marchés, une variable cruciale Outre le renforcement de la dimension recherche-inno- vation et la facilitation de l’emploi de compétences de haute valeur, le rapport de l’IMIS propose, entre autres, la modernisation du système incitatif de l’export en le basant sur des appuis en intelligence des mar- chés. L’ancien ministre du Commerce extérieur est également favorable à la mise en place d’un tableau de bord de suivi de l’offre exportable maro- caine et de la compétitivité à l’export via un système d’information performant. «Il est nécessaire que les pouvoirs publics veillent à la construction d’un SI performant permettant la construction de l’intelli- gence des marchés, mais pourvu que celle-ci soit exploitée par les exporta- teurs eux-mêmes» , avance l’homme politique et éco- nomiste. Pour sa part, Hassan Sentissi tire une énième sonnette d’alarme. «Les dernières Lois de Finances ne contiennent aucune disposition en faveur de l’export. Bien au contraire, les avantages dont bénéfi- ciaient les exportateurs et qui doivent être considérés comme un soutien légitime et opportun, au regard de la centralité de l’export pour l’économie nationale, ont tout simplement été suppri- més» , assure-t-il. ◆

Bilan 2019-2020

◆ Une enveloppe budgétaire globale de 8,4 Mds de DH a été mobili- sée par l’Office en 2019 et 7,1 Mds de DH d’investissements en 2020. Focus sur les efforts d’investissement de l’ONEE

Abderrahim El Hafidi, DG de l’ONEE, a pré- senté les réalisations de l’Office dans ses différents domaines d’intervention.

en milieux urbain et rural. Le montant a aussi servi pour le développement du réseau d’assainissement liquide en 2019. Par ailleurs, il est important de souligner qu’un investissement total de 7,1 Mds de DH a été mobilisé pour 2020, dont 3,5 Mds de DH dédiés à l’activité électricité et 3,6 Mds de DH pour l’activité eau. L’ONEE a également fait savoir que la demande nationale en électricité a évo- lué à une moyenne de 4% sur la der- nière décennie, pour atteindre plus de 38.853 GWh à fin 2019. Dans le détail, la pointe maximale de la demande a aug- menté de 230 MW en 2019, en hausse de 3,7% par rapport à celle enregistrée en 2018. En revanche, l'année dernière a été marquée par une baisse exception- nelle de la demande d'électricité. Celle-ci atteindrait environ -1,4% à fin 2020. Et ce, en raison de la pandémie Covid-19 et de ses impacts sociaux et écono- miques. D’ailleurs, la pointe maximale de la demande a également baissé de 1,5% par rapport à celle enregistrée en 2019. Au final, notons que la puissance installée électrique serait de 10.557 MW à fin 2020, avec une part des énergies renouvelables d’environ 36,8%. ◆

L a réunion de la quatrième ses- sion du Conseil d’administration de l’Office national de l’électri- cité et de l’eau potable (ONEE), qui s’est tenue récemment sous la présidence du chef du gouvernement, Saad Eddine El Otmani, a été l’occasion pour Abderrahim El Hafidi, DG de l’ONEE, de présenter les réalisations de l’Office dans ses différents domaines d’interven- tion. Et ce, au titre de la période 2019- 2020. D’après les chiffres rendus publics, en termes d’investissements, une enve- loppe budgétaire globale de 8,4 milliards de dirhams a été mobilisée par l’ONEE en 2019, dont 4,1 Mds de DH pour l’activité électricité. Cet effort en termes d’investissements vise à répondre aux besoins du pays en énergie électrique, à travers le renforcement du réseau de transport et de distribution de l’électri- cité et la généralisation de l’électrification en milieu rural. Pour l’activité de l’eau potable et assainissement liquide, une enveloppe de 4,3 Mds de DH a été inves- tie afin de renforcer et sécuriser l’alimen- tation de la population en eau potable Par M. Diao

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