20
ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 4 FÉVRIER 2021
www.fnh.ma
◆ La Zone de libre-échange continentale africaine vise à stimuler le commerce intra-africain en offrant un cadre commer- cial global et mutuellement bénéfique entre les Etats membres. ◆ Le Maroc a été précurseur dans la mise en relief de l’importance d’une plus grande coopération Sud-Sud à l’échelle du continent. ◆ Fathallah Sijilmassi, président-fondateur de Positive Agenda Advisory, ancien ambassadeur et ancien secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée, analyse dans cet entretien les enjeux de l’entrée en vigueur des échanges commerciaux sous ZLECAF. «Les suppressions tarifaires auront des effets directs en tant que leviers de la croissance endogène» ZLECAF
est l’un des projets phares de l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, qui constitue un cadre commun pour une croissance inclusive et un développement durable pour l’Afrique, à réaliser au cours des prochaines décennies. La ZLECAF vise à stimuler le commerce intra-africain en offrant un cadre commercial global et mutuellement bénéfique entre les Etats membres, couvrant le commerce des biens et des services, les investissements, les droits de propriété intellectuelle et la politique en matière de concurrence. La ZLECAF est avant tout un projet politique ambitieux, volontariste et qui est l’expres- sion d’un continent qui veut renforcer son développement, sa croissance et sa rési- lience. Sur le plan économique et opérationnel, il s’agit d’un processus qui nécessite encore beaucoup de travail, de coordination et dont les résultats vont apparaître progressi- vement. Des délais sont par ailleurs prévus par l’accord pour permettre aux Etats de s’adapter par rapport aux dispositions de la ZLECAF. Les périodes de transition et d’adaptation, parfois différenciées entre les pays en fonction de leur niveau de dévelop- pement, sont une pratique courante dans les accords commerciaux internationaux. A titre d’exemple, le texte de la ZLECAF propose aux pays un délai de cinq ans pour
abaisser à zéro les droits de douane sur 90% de leurs marchandises échangées, avec la possibilité de garder une liste restreinte de produits sensibles (7% de lignes tarifaires au maximum) ou même exclus de l’accord (3% de lignes tarifaires au maximum). F.N.H. : La crise sanitaire actuelle pourrait-elle retarder cette concré- tisation ? F. S. : La crise sanitaire mondiale a perturbé tous les calendriers. Elle a de surcroît géné- ré une récession mondiale, qui a impacté tous les pays du monde. L’Afrique n’est pas épargnée. Il y avait déjà des déséquilibres structurels avant la crise dans la diversité des situations de chacun des 54 pays africains : des endet- tements, des déficits budgétaires, des défi- cits commerciaux, des déficits de la balance des paiements, des déficits sociaux, des déficits territoriaux… D’une manière géné- rale, il y avait déjà des déficits structurels pré-Covid-19. La Covid-19 a apporté son lot de difficultés socioéconomiques additionnelles. De par l’ampleur des dégâts économiques et des répercussions sociales de la pandémie de la Covid-19, les perspectives qui se des- sinent demeurent entachées d’incertitudes, non seulement en Afrique, mais aussi dans
Propos recueillis par B. Chaou
Finances News Hebdo : Le lancement officiel des échanges commerciaux sous ZLECAF a eu le 1 er janvier. Dans combien de temps pourront-ils se concrétiser réellement ? Fathallah Sijilmassi : La Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF)
Made with FlippingBook flipbook maker