FNH N°1009

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SOCIÉTÉ

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 4 FÉVRIER 2021

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PORTRAIT Oumayma Codial, la force tranquille !

Du haut de ses 26 ans et de ses 1,86 m, Oumayma Codial surfe sur la vague du succès. Elle est centrale de l’équipe nationale marocaine de volleyball. Sa vivacité, sa rapidité et sa posture lui permettent d’être l’une des valeurs sûres de la sélection. Elle a remporté le bronze avec l’équipe nationale lors des Jeux afri- cains en 2019. «Oumy, la sage» a fait ses débuts à l’âge de 10 ans à Meduna di Livenza, en Italie. Devenue la perle rare à dénicher, elle est rapi- dement repérée par un dirigeant-recruteur lors d’un tournoi de mini-volley grâce à sa taille (à 12 ans, elle mesurait déjà 1,78 m). Oumayma intègre par la suite le club formateur de San Dona’ di Piave où elle a évolué chez les jeunes jusqu’à jouer avec l’équipe seniors à l’âge de 15 ans. La dompteuse des filets a joué en Italie durant 8 ans avant de tenter l’expérience dans l’Hexagone, plus précisément à Mulhouse. Prise de cours par le système de jeu, Oumaima renonce à cette expérience mulhousienne et retourne en Italie. Néanmoins, la centrale de l’équipe nationale arrête le volley pendant 4 ans pour se consacrer à ses études. Mais l’adrénaline de la compétition lui manquait terriblement. Elle décide en 2015 de reprendre du poil de la bête. En effet, plus motivée que jamais, Oumayma rejoint l’équipe nationale, au cours de l’année 2015, et participe au champion- nat d’Afrique des nations au Kenya et plusieurs autres compéti- tions en Beach en indoor. Elle remporte avec le club Tabac Sport un doublé (champion- nat et coupe du Trône). En 2016, elle intègre le club français de Mougins avec lequel elle dispute la coupe de France fédérale. Elle arrive à Rennes en 2017, et participe à la remontée du club du «REC Volley», en 2 ème division. Dans son jeune âge, Oumayma Codial avait pratiqué plusieurs disciplines sportives, notamment le karaté, la danse ou encore la natation, avant de trouver sa voie dans le volley-ball, sport vedette en Italie. Parallèlement au volley-ball, elle prépare un BTS en professions immobilières. Elle affectionne également le voyage, la cuisine, la photographie et possède même un talent caché. En effet, la volleyeuse est forte au billard; c’est l’un de ses loisirs préférés depuis l’âge de 8 ans. Durant le confinement, elle n’hésitait pas à montrer son doigté à ses coéquipières. Ce n’est pas un hasard si son entraîneur d’antan, Cristian Piazzese, la surnom- mait «El phenomeno»… Sa passion pour le sport en général est venue de ses parents, anciens sportifs. Son père, professeur d’éducation physique et entraîneur de football, a été son mentor. Le racisme et la jalousie auxquels elle est parfois confrontée l’aident, paradoxalement, à forger sa personnalité. Désormais, Oumayma Codial allie force de caractère et rage de vaincre. ◆

La nouveauté, les défis, se surpasser pour ne pas se faire dépasser font par- tie de la charte de Codial en tant que sportive.

rager les jeunes à aller vers cette démarche ? O. C. : Le fait d’avoir la possibilité de faire les deux, à savoir le sport et les études, est vraiment la meilleure des opportu- nités qui soit. J’ai eu la chance en Italie d’avoir toutes mes après-midi libres pour faire mon sport et suivre mes cours, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays. J’encourage fortement les jeunes à choi- sir cette option pour assurer leur avenir scolaire, mais également de pouvoir faire de leur passion un projet professionnel. On peut devenir footballeur, nageur ... tout en poursuivant des études. Comme vous le savez, la carrière d’un sportif est limitée dans le temps et c’est dans cette optique que les études, notamment universitaires, joueront un rôle important plus tard… F.N.H. : La double culture reste une force indéniable pour aller de l’avant. Le fait de porter les cou- leurs nationales vous conforte-t- il dans votre attachement à vos racines ? O. C. : Le fait de porter les couleurs de

que sportive.

F.N.H. : Réussir dans le sport de haut niveau est loin d’être une sinécure. Il faut être constam- ment au top niveau et faire des sacrifices. Qu’en est-il pour vous ? O. C. : Je m’entraîne constamment en essayant de donner toujours le meilleur de moi-même. Le haut niveau est le sum- mum de la carrière pour chaque sportif, et avec le travail on finit toujours par y arriver. Le plus grand sacrifice est celui de ne voir ma famille qu’une seule fois par an. Je sais qu’elle me soutient de loin et qu’elle est fière de mon parcours. Cela m’aide énormément et me motive à donner davantage. Le soutien de la famille a un pouvoir magique, il est ines- timable surtout dans des moments de solitude ou de doute… La famille reste le repère incontournable sur lequel on peut s’appuyer. F.N.H. : Avec le sport-étude, vous avez joint l’utile à l’agréable. Quel enseignement gardez-vous de cette expérience ? Faut-il encou-

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