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Une maison d’Embrun risque de s’effondrer
placés autour des solives (2 x 6 perpendicu- laires à la poutre qui traverse la pièce). Des poutres de support en bois, voire en bou- leau, installés pour soutenir l’étage n’étaient pas du tout pris dans le ciment aux extrémi- tés et étaient mal installées. La poutre cen- trale en bois qui sert normalement à sup- porter les charges du premier plancher n’est pas du tout soutenue au centre. Le plancher du salon tient donc par miracle. Puis, Mme Chartrand découvre que l’empattement de ciment sur lequel repose les poteaux n’est pas du tout solide. Le squelette de la mai- son fait défaut. Il est lourdement handi- capé. Elle découvre, par la suite, des solives endommagées qui, elles aussi, ont besoin d’être renforcées. Le temps presse pour agir car il ne fera qu’empirer les choses, si ce n’est déjà trop tard. L’installation électrique n’est pas mieux. La propriétaire découvre des circuits dé- fectueux, des canalisations qui fuient, des tubages et des fils désuets. De plus, la capa- cité électrique de sa maison cause une sur- charge extrêmement dangereuse. Surprises de taille Quelques mois plus tard, Mme Chartrand s’aperçoit que les ampoules électriques de ses lampes sautent. Elle découvre alors que la boîte électrique de la maison a commen- cé à fondre. Elle appelle de toute urgence un maître électricien de Electric Safety board of Canada (ESC) qui défait le plafond de son sous-sol. La scène est horrible et le maître électricien n’en revient tout simplement pas. De gros fils de voltage 210 sont enve- loppés avec du gros ruban adhésif noir. Des fils exposés dans le faux plafond qui auraient pu causer à maintes reprises des incendies. Aucun tube ne protégeait ces fils. Lors de l’achat, il était impossible de savoir et de voir ce qui se trouvait entre le plafond du sous-sol et le plancher du salon. C’est ce qu’on appelle de sérieux vices cachés. Les surprises ne s’arrêtent pas là mal- heureusement. Il y a de l’infiltration d’eau sur un mur extérieur de la maison et Mme Chartrand découvre, plus tard, de graves dégâts. Après avoir arraché deux épais- seurs de (faux) murs à l’intérieur, dans le sous-sol, d’importantes fissures dans les murs font craindre le pire. De l’eau a péné- tré dans les parois et a fini par imbiber les murs intérieurs qui s’effritent. Les blocs de ciment sont fêlés, sectionnés, fissurés, bref ils sont en train d’imploser. Encore une fois, il était impossible lors de l’achat, de prendre connaissance de ces défauts parce que
deux murs avaient été rajoutés par-des- sus le mur principal intérieur. Un manque d’étanchéité des fondations, tant au niveau des murs que du plancher, est la cause des problèmes de moisissures dans le sous-sol de Mme Chartrand. Conséquences : pro- blèmes respiratoires graves entraînant asthme, bronchite,
Russell, à la demande du Journal Le Reflet/ The News , fait actuellement une recherche afin de comprendre l’évolution de ce dos- sier depuis toutes ces années. Comme le dit l’agente en communication de la municipa- lité, Mélany Chrétien, «il faut retracer l’his-
ANNIE LAFORTUNE annie.lafortune@eap.on.ca
Natalie Chartrand, 31 ans, a acheté une propriété résidentielle en mai 2011, à Em- brun, au coût de 208 000$. Une jolie petite maison de style canadien qui a tout de suite plu à l’acheteuse. Mais voilà, la mai- son qu’elle a achetée et qui a été vérifiée selon les normes s’enfonce non seulement dans la terre mais représente un risque sérieux pour sa vie. Rien ne laissait présager la présence de vices cachés mais, quelques jours après l’achat, l’acheteuse a fait des découvertes surprenantes qui font craindre le pire. Il s’agit d’un film d’horreur dont elle se se- rait bien passé. L’histoire commence il y a presque deux ans lorsque Mme Chartrand est à la recherche d’une maison plain-pied. Elle la trouve, dans un petit quartier tran- quille d’Embrun. Trois chambres à coucher, une salle de bains et un sous-sol fini. La pré- sentation de la maison à vendre sur le site de l’agent immobilier était parfaite et les photos montraient un intérieur absolument coquet et confortable. Mme Chartrand y voit même la possibi- lité de créer un étage supérieur puisqu’un toit a été construit par-dessus le toit origi- nal. Contrat signé, inspection faite par un professionnel, elle y emménage avec ses deux chiens. Deux jours après son installa- tion, Mme Chartrand se met à la tâche et décide d’enlever le tapis vert qui recouvre le plancher de son salon. Voulant profiter du bain tourbillon qui se trouve derrière la mai- son, dans la cour, elle fait appel à un profes- sionnel pour qu’il vienne confirmer qu’elle peut bien le brancher sans problème. C’est en lui ouvrant la porte d’entrée que l’homme constate un premier problème. Le plancher du salon, que cachait le tapis, ne touchait pas aux murs. Il y avait une im- portante inclinaison. Ses mots ont été les suivants : «Oh! Vous avez un problème ma- dame.» Curieux, il demande à Mme Char- trand s’il peut aller jeter un coup d’œil au sous-sol. Il prend son niveau et constate que rien ne cloche. Il lui demande cependant la permission de faire un trou dans le plafond du sous-sol. Mme Chartrand accepte. C’est alors qu’une surprise de taille les y attend. Il remarque que plusieurs morceaux de calage - habituellement utilisés pour le contour des portes et des fenêtres - sont
pneumonie, etc. «Ma salle de bains du haut est devenue dange- reuse et je n’ose pas l’utiliser parce qu’elle peut s’effondrer à tout moment. J’ai peur», raconte-t-elle.
Un deuxième toit a été placé, il y a plu- sieurs années, par- dessus le toit original afin de donner du style à la maison. Mais voilà, entre les deux toits, des fils vivants jonchent ci et là, un autre danger d’incen- die pour Mme Char- trand. «Je ne sais plus à quel saint me vouer. J’ai besoin d’aide sinon je vais tout perdre, confie-t-elle en larmes. Je vis dans de la poussière, j’ai froid et j’ai tout donn ª pour essayer de m’en sortir. Mais là, je suis arrivée au bout du rouleau.» Aide providentielle ? La maison achetée par Natalie Chartrand, qui a eu l’aide d’un avocat comme cela se fait, a connu un déménagement, des ad- ditions et de lourdes rénovations depuis 1979. Il y aurait eu trois ou quatre proprié- taires connus. Lorsque Mme Chartrand a acheté la propriété, aucun permis de la ville ne mentionnait que la maison avait subi des ajouts, seules de minimes répara- tions étaient inscrites. Et aucune inspection n’a été faite depuis 1979. La loi munici- pale dit que chaque fois qu’il y a demande de permis dans une maison, des inspec- teurs doivent venir inspecter les travaux. Or, dans ce cas-ci, il semble que le permis n’ait jamais été fermé et qu’au cours des 20 dernières années, il y aurait eu des travaux de toutes sortes qui auraient été faits sans l’aide de professionnels. La municipalité de
Photos Annie Lafortune
Des fils qui jonchaient dans le plafond du sous-sol auraient pu causer un incendie. Mortaise : le mur extérieur qui s’effrite.
toire de cette maison, et beaucoup d’infor- mation se trouve sur des microfiches.» De son côté l’avocat, M e Patrick Hé- bert, du cabinet Hébert et Roy avocats à Rockland, que Mme Chartrand a embauché pour l’aider lors de l’achat n’a pas retourné l’appel que Le Reflet/The News lui a donné la semaine dernière. Depuis presque deux ans, Mme Chartrand a dépensé plus de 225 000$ pour tenter de réparer l’irréparable. Ses factures d’électri- cité, l’hiver, dépassent les 300$ par mois. La propriétaire est arrivée au bout de ses res- sources financières. Ses deux chiens et elle ont des problèmes respiratoires parce que l’air semble affecté par la pourriture que les deux épaisseurs de murs cachaient. Il ne lui reste plus de congé de maladie et s’apprête à faire banqueroute. Aux dernières nouvelles, elle se sortait d’une épuisante pneumonie, et elle attend une aide providentielle.
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