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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 14 MAI 2020
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Plan de relance économique
◆ L’Etat ne dispose pas de moyens illimités pour aider tous les secteurs foudroyés par la crise liée au coronavirus. ◆ Les pouvoirs publics devront faire un choix cornélien, celui de prioriser et conditionner le soutien de l’Etat dans le cadre du Plan de relance économique. Lamontagne ne doit pas accoucher d’une souris L es grandes entreprises ainsi que les millions de TPE et PME qui consti- tuent l’essentiel du tissu Par M. Diao Le Plan de relance éco- nomique sera déterminant pour la sortie de crise dans laquelle est plongée la
économique national nourrissent de fortes attentes autour des plans sectoriels qui doivent être réalisés en concertation avec les différentes fédérations sous la supervision des ministres en charge des secteurs concernés. Pour rappel, le Comité de veille économique (CVE) avait pris, lors de sa réunion tenue le 29 avril 2020, un certain nombre de décisions relatives au lance- ment de la préparation du Plan de relance économique. Lequel Plan sera déterminant pour la sortie de crise dans laquelle est plongée la quasi totalité des branches d’activité marchandes du pays, confronté à la propaga- tion du coronavirus. Le mardi 12 mai 2020 devrait marquer la fin du suspens autour des plans de relance secto- riels. Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, avait, dans une correspondance adressée au patronat, proposé un canevas validé par les membres du CVE à même de cadrer la prépara- tion des plans sectoriels, dont la date de finalisation a été fixée au 12 mai 2020. L’enjeu de la pertinence des différents plans de relance sec- toriels est de taille au regard de l’ampleur de la menace qui pèse sur bon nombre de pans de l’économie nationale. Le challenge du prompt redémarrage économique La raison d’être du plan de
quasi totalité des branches d’activité marchandes du pays.
relance qui suscite beaucoup d’intérêt au Maroc est de hâter le redémarrage de la machine économique grippée par le Covid-19. Le tourisme est en arrêt total, le coup est fatal concernant le tourisme international, il faudra au moins deux ans pour recons- truire avec l'éventuelle ouverture des frontières européennes et l'état de santé des compagnies aériennes. L’étude d’impact de la Confédération nationale du tourisme (CNT) alerte également sur le fait que si rien n’est fait, le secteur risque une perte de 138 Mds de dirhams en devises sur 3 ans. C’est à ce titre que la CNT a d’ores et déjà élaboré une batterie de mesures pour un budget de 1,7 Md de dirhams dont 1,2 Md de DH pour la sau- vegarde du secteur et 500 MDH pour la relance. Même son de cloche pour un secteur connecté au tourisme,
celui des agences de voyages, qui à cause de la pandémie doit près de 200 MDH à ses clients. «Nous sommes aujourd’hui fortement impactés, toutes les réservations que nous avons reçues, ont été soit annulées ou reportées pour 2021», a confié récemment Khalid Benazzouz, président de la Fédération natio- nale des agences de voyages du Maroc. L’autre branche sinistrée qui attend beaucoup du Plan de relance est le BTP. «L’arrêt des chantiers varie entre 50 et 60% selon les régions» , a déclaré Driss Nokta, vice-président de la Fédération nationale de l’immobilier, dans les colonnes de FNH. Le secteur a perdu 50.500 postes de travail et plus de 10 milliards de DH d’inves- tissement. Le cri de détresse lancé par le président de l’Association nationale des patrons de cafés et de restaurants du Maroc,
Noureddine Harrak, traduit une situation désastreuse d’une branche d’activité à l’arrêt et aux abois. Toujours est-il que celui-ci ne perd pas l’espoir que les doléances du secteur (crédits bancaires, modification de la période de notification du loyer, etc.), soient prises en compte par le CVE. 90% du chiffre d’af- faires partis en fumée Le secteur du commerce et de la franchise n’est pas mieux loti, avec une baisse de l’activité évaluée à près de 90% du chiffre d’affaires. «La grande majorité des enseignes de commerce en réseau qui sont concernées par la fermeture administrative liée à l’état d’urgence sanitaire agonisent à cause de l’absence de chiffre d’affaires et le main- tien de certaines charges», a confié récemment Mohamed El Fane, président de la Fédération marocaine de la franchise (FMF),
qui a le mérite de proposer 10 mesures à même de permettre à la branche de se relancer après la crise. Le textile, pilier central de l’in- dustrie nationale, pourvoyeurs de devises et d’environ 190.000 postes de travail est aussi plon- gé dans une crise sévère en raison de l’arrêt d’activité des grands donneurs internationaux. Même si Mohammed Boubouh, président de l’Association maro- caine de l’industrie du textile et de l’habillement (AMITH), pré- Si rien n’est fait, le tourisme risque une perte de 138 Mds de dirhams en devises sur 3 ans.
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