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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 14 MAI 2020

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fère faire preuve d’optimisme quant à l’avenir du secteur post covid-19, force est de constater que les entreprises du secteur à l’arrêt sortiront affaiblies de la crise actuelle. Elles auront besoin d’un coup de pouce de la part de l’Etat. Les exportateurs montent au créneau Pour ce qui est des exportations nationales, l’Association maro- caine des exportateurs (ASMEX) déplore une situation alarmante. «Plusieurs secteurs sont à l’ar- rêt en raison notamment de la demande en Europe, principal

marché des exportations natio- nales» , a confié récemment Hassan Sentissi, président de l’ASMEX, qui regrette qu’un sec- teur aussi névralgique que les exportations nationales ne soit pas suffisamment pris compte par les pouvoirs publics. D’où la question de savoir si les expor- tations nationales seront soute- nues par le Plan de relance. Par ailleurs, plusieurs incer- titudes pèsent sur le secteur automobile largement dépendant de la demande extérieure qui représente la quasi-totalité des débouchés. Sur le marché local les ventes du secteur se sont

contractées de 86% au mois d’avril. D’ailleurs, les importa- teurs automobiles ont été invités à lever le pied sur les importa- tions. En mars dernier, dans l’op- tique de préserver les réserves en devises dans le contexte de crise, l’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) avait demandé à l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM) d’inviter ses membres à réduire au strict mini- mum leurs importations en négo- ciant avec leurs fournisseurs le report de celles-ci. Une chose est sûre, toute nou- velle restriction d’importation de

véhicules de luxe sera un sacré revers pour les opérateurs du secteur, qui réalisent davan- tage de marge sur le segment du luxe. Toutefois, la relance du fleuron de l’industrie natio- nale dépendra davantage de la demande mondiale. Quid du financement ? Il incombe à l’Etat dans le cadre du Plan de relance économique de déterminer les secteurs à soutenir, notamment ceux qui peuvent reprendre rapidement car la contrainte du finance- ment est une donne fondamen- tale, à l’heure où les finances

publiques sont soumises à rude épreuve par la crise (baisse des recettes publiques et hausse des dépenses). Une question cruciale reste en suspens. L’Etat qui visiblement veut sortir le pays de la crise par le haut par l’entremise d’un Plan de relance ambitieux a-t-il les moyens de ses ambitions ? Autrement dit, le Plan de relance peut-il être financé sans générer l’alourdissement subs- tantiel de la dette publique dont le remboursement grève déjà le Budget général de l’Etat ? Les tout prochains mois nous le diront. ◆

Emploi

◆ La crise du Coronavirus a encouragé l’émergence de besoins de recrutement dans certains secteurs plus que d’autres. ◆ Le service et le marketing digital, en tête des secteurs pourvoyeurs d’emplois. En dépit de la crise, certains secteurs recrutent I l est clair que la crise sani- taire due à la pandémie du Covid-19 n’est pas restée sans impact sur l’emploi au de personnes en situation de sans emploi est sans doute plus élevé. Par B. Chaou

Néanmoins, malgré la crise, des secteurs continuent de recruter car certains restent moins tou- chés que d’autres par la crise. «Cette crise sanitaire a encou- ragé l’émergence de besoins de recrutement dans certains secteurs d’activité malgré le recul des embauches depuis le début du confinement», nous explique Youssef El Hammal, directeur de YM Africa, start- up spécialisée dans l’accom- pagnement et l’intégration au marché du travail et éditeur de la plateforme d’emplois. Il est sûr que les secteurs qui manifestent le plus de besoins de recrutement en ces temps- ci sont ceux qui sont en «en première» ligne face à la crise

Maroc, suite aux difficultés par lesquelles passent plusieurs entreprises. D’ailleurs, les der- niers chiffres du chômage en attestent avec un taux qui est passé de 9,1% à 10,5% au niveau national, s’établissant à 1.292.000 chômeurs, selon les statistiques du haut-commis- sariat au Plan (HCP). Notons que la collecte des don- nées de l'enquête de ce tri- mestre a été effectuée durant la période allant du 1 er jan- vier au 20 mars de 2020, à cause des restrictions liées au Covid-19. Le nombre effectif

sanitaire et ceux qui contri- buent à faciliter le quotidien des ménages. «Nous remarquons que le sec- teur des services est celui où l’offre d’emplois s’est appré- ciée malgré la crise. Il y a aussi d’autres secteurs où l’offre d’emploi reste soutenue, tels que le marketing digital, l’étude de marché, ainsi que les métiers de l’informatique, sauf pour celui des réseaux télécoms» . D’ailleurs, le HCP précise dans sa récente note sur le marché de l’emploi que

le secteur des services est en tête des secteurs créateurs d’emplois au premier trimestre, avec un volume en augmen- tation de 4,1% par rapport au premier trimestre de 2019, créant ainsi 192.000 postes. «En revanche, certains sec- teurs ont connu la perte de plusieurs postes, surtout ceux où les entreprises sont en arrêt d’activité ou ont eu des diffi- cultés à s’adapter aux mesures sanitaires. Il s’agit entre autres du secteur du BTP ou encore des entreprises industrielles et

Les secteurs qui ont connu la perte de plusieurs postes sont ceux où les entreprises sont en arrêt d’activité.

du secteur du tourisme», nous fait savoir notre interlocuteur. ◆

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