FNH N° 1083

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 3 NOVEMBRE 2022

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prennent en l'occurrence le paiement mobile, qui consiste essentiellement en l’ouverture de comptes et l’accès au «m-wallet». Actuellement, l’ouver- ture d’un compte bancaire peut se faire de manière digitalisée de bout en bout, à savoir de l’embarquement du client

jusqu’aux cas d’usage comme le paiement, le transfert de compte à compte, le paiement au niveau des différents commerçants acceptants, etc. Par conséquent, cela permet d’enlever la barrière de l’absence d’agences bancaires classiques ou d’établissements de paiement dans les zones les plus reculées. Il suffit d’avoir un accès à Internet pour pou- voir bénéficier des services bancaires

Le digital permet d’enlever la bar- rière de l’absence d’agences ban- caires classiques ou d’établissements de paiement dans les zones les plus reculées.

basiques. Le moyen de paiement mis par les banques et les établissements de paiement (EP) à la disposition des clients est abordable, parce qu’il est gratuit au départ. Il en est de même pour l’ouverture de compte dans les établissements de paiement. De ce fait, le moyen de paie- ment digitalisé permet également d’avoir cette accessibilité rapide pour les zones les plus reculées. Le réseau de distribu- tion est également favorable pour pro- mouvoir l’e-commerce. F.N.H. : Quelles sont les actions mises en place par Bank Al- Maghrib pour accélérer la digitali- sation du secteur bancaire ? H.E.A. : Il s’agit surtout de la levée d’un certain nombre de barrières réglemen- taires, notamment celles qui étaient fixées pour embarquer les commerçants, par- ticulièrement les commerçants de proxi- mité, la publication de circulaires qui encadrent l’ouverture de compte, etc. La loi sur les nouveaux modèles de finance- ment est sortie, comme à titre d’exemple le crowdfunding. Nous travaillons éga- lement sur la microfinance et la façon d’offrir cette microfinance, qui va aussi s’appuyer sur des réseaux complètement digitalisés. En effet, BAM a procédé à : 1/ Mobilisation de l’écosystème pour l’adoption d’incitations fiscales pour les commerçants acceptant le paiement mobile, notamment l’exonération fiscale totale de la base imposable, pour les commerçants de proximité, sur le chiffre d’affaires réalisé par téléphonie mobile; 2/ Développement d’une stratégie de communication pour accompagner le déploiement du paiement mobile et

lancement d’actions de vulgarisation et d’éducation financière diffusées via diffé- rents canaux : campagne radio et réseaux sociaux. 3/ Prise de mesures spécifiques pour faire face à la crise sanitaire Covid-19. Il s’agit notamment de la simplification de l’ouverture des comptes bancaires et de paiement, l’allégement des conditions d’enrôlement des commerçants et l’amé- lioration de la tarification. 4/ Coordination avec les autorités publiques pour accélérer la dématériali- sation des aides sociales. Dans ce cadre, en partenariat avec les départements ministériels concernés, Bank Al-Maghrib et le Groupement d’intérêt économique du paiement mobile Maroc ont lancé une expérience pilote sur la digitalisation du paiement du programme «TAYSSIR» en s’appuyant sur le paiement mobile. Cette opération s’est déroulée au niveau des quatre sites pilotes (Fès, Meknès, Benguerir et Azilal) et sera généralisée au niveau national. 5/ Publication de deux circulaires N° 1/W/2022 et N° 2/W/2022 portant respec- tivement sur l’élargissement du champ des agents de paiement aux non commer- çants et le déplafonnement des comptes de paiement commerçant sur les flux générés par transactions de paiement mobile domestique; Tous ces efforts ont été accompagnés par le lancement de la plateforme natio- nale permettant l’identification et l’au- thentification des usagers des services numériques, sur la base de la carte natio-

nale d’identité électronique (CNIE) mise en place par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). F.N.H. : Au Maroc, une partie non négligeable des citoyens éprouve des difficultés face au numérique. Quelles sont les mesures qui devraient être mises en œuvre par les établissements bancaires pour favoriser la montée en compé- tences digitales de leurs clients ? H.E.A. : Au niveau de la Banque cen- trale, nous pilotons l’éducation digitale, c’est-à-dire que nous faisons en sorte de développer les compétences des popu- lations pour pouvoir faire un choix ration- nel concernant les services bancaires et financiers. L’éducation digitale va per- mettre aussi d’apprécier les risques tels que les fraudes ou encore les cyberat- taques… Il existe quelques pratiques très simples à faire pour se prémunir contre un certain nombre de menaces, et c’est l’ob- jet fondamental de cette éducation digi- tale. Dans ce cadre-là et de la protection des consommateurs, nous amenons les établissements bancaires et les établisse- ments de paiement à mettre en place des mesures à destination de leurs consom- mateurs, et d’adopter une communica- tion adaptée sur une base régulière qui dépend d’un certain nombre d’aspects qui touchent l’éducation digitale du consom- mateur. Ajoutons à cela les mesures mises en place par le gouvernement pour commu- niquer à grande échelle avec le consomma- teur final ou le citoyen. ◆

La Stratégie nationale d’inclusion financière vise à faire face au gap entre le rural et l’urbain, la femme et l’homme ainsi que les jeunes et les adultes.

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