FNH N° 1083

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 3 NOVEMBRE 2022

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◆ Le Maroc a été l’un des tout premiers pays d’Afrique à élaborer une politique active à destination de sa population émigrée. ◆ Les banques doivent également jouer leur rôle pour encourager les MRE à orienter une partie de leur épargne vers ’investissement au Maroc. ◆ Entretien avec Khalid Karbouai, professeur universitaire et expert en entrepreneuriat. «L’Etat dispose des moyens pour développer l’entrepreneuriat des MRE» Investissement

Propos recueillis par Ibtissam Z.

Finances News Hebdo : Tout d’abord, quel bilan faites-vous des transferts des MRE ? Khalid Karbouai : Les transferts constituent le premier avantage de la migration pour le pays d'origine. En effet, le Maroc a été l’un des tout premiers pays d’Afrique à élaborer une politique active à destination de sa population émigrée. Aujourd’hui, l’un de ses objectifs, en plus de main- tenir les transferts d’argent des MRE, est d’accroître la part des transferts allouée à l’investissement. La majorité des transferts provient essentiellement de nos ressortissants dans les pays de l’Europe, les pays du Golfe et de l’Amérique. En 2021, en pleine crise de la Covid-19, les trans- ferts des MRE ont atteint un record, avec une augmentation de 37% contrairement aux prévisions de Bank Al -Maghrib et du HCP. Cela dit, malgré la crise du Coronavirus qui a eu des répercussions sur l’emploi, le pouvoir d’achat, avec une crise économique et financière sans précédent, l’entrepre- neur MRE a fait preuve d’agilité et de résilience. Cette hausse des transferts trouve son explication dans les poten- tialités entrepreneuriales du MRE qui dépassent celles de son homologue local, selon notre étude comparatiste

En pleine crise de la Covid-19, les transferts des MRE ont atteint en 2021 un record, avec une augmen- tation de 37%.

productif. Comment expliquer ce fossé énorme à votre avis ? Kh. K. : Les différentes études menées à ce sujet mettent en lumière des résul- tats contrastés. En fait, la majorité des transferts va à la consommation et à l’épargne (70%), puis le reste est placé dans des inves- tissements dits non productifs comme

avec les entrepreneurs locaux effec- tuée en 2017. L’étude a été portée sur la recherche des potentialités entre- preneuriales des Marocains résidant à l'étranger de retour. F.N.H. : Malgré des transferts records, 2% seulement sont orientés vers l’investissement

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