FNH N° 1083

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 3 NOVEMBRE 2022

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l’investissement au profit des Marocains résidant à l’étranger, des mesures devraient être prises, dont la simplification des démarches administra- tives. Justement, quel rôle peut jouer l’Etat pour amé- liorer l’investissement pro-

ductif des MRE ? Kh. K. : Aujourd'hui, l'investisse- ment des migrants pour le déve- loppement de leur pays ou leur région d’origine est primordial. Ce n’est plus seulement le volume des transferts qui est désormais pris en considération, mais le contenu économique vers l’inves-

l’immobilier. Les 2% du total des transferts des MRE, tels qu’indi- qués par les données statistiques, sont affectés à l’investissement productif (tourisme et industrie). Plusieurs raisons d’ordre écono- mique, psychologique et social peuvent expliquer ce constat. Sur le plan économique, le MRE dispose de très peu d’informa- tions sur les opportunités d’in- vestissement dans son pays d’origine. Ce manque d’informa- tions engendre un manque de confiance pour orienter l’épargne vers des investissements produc- tifs. Il préfère donc orienter son épargne vers un investissement qui présente peu de risque, à savoir le foncier et le logement. De plus, la plupart des projets sont financés grâce aux apports personnels des migrants, sans recours aux emprunts bancaires. Cela explique également le mon- tant faible dédié à l’investisse- ment productif. Du point de vue sociologique, le MRE cherche d’abord à choisir un investisse- ment lui permettant d’avoir un pied dans le pays d’origine. Il commence généralement par l’immobilier. Cela représente pour lui un accomplissement de soi et il cherche à développer des micros projets d'infrastruc- tures et d'équipements de pre- mière nécessité, indispensables pour les populations locales. De tels investissements témoignent de la solidité des liens qu’entre- tiennent les MRE avec leur région de départ et de l’intérêt qu’ils accordent à la situation écono- mique de leurs familles restées au pays. Cela représente une réus- site de l’entrepreneur vis-à-vis de la famille. Par ailleurs, l’expérience migra- toire permet naturellement à l’immigré marocain de retour de développer des compétences dans le pays d’origine qui ne sont pas transférables dans son pays d’accueil, ce qui peut représenter un frein psychologique à la créa- tion pour l’entrepreneur MRE. En effet, le MRE qui a vécu pen- dant un moment loin de son pays d'origine, dispose de peu d'infor-

mations sur l'environnement éco- nomique de son milieu d'origine et de l'intensité de la concurrence existante. Son réseau personnel et professionnel ainsi que son entourage familial sont ses seules sources d'information.

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