01-2019 F

Construction d’un centre sida pour 1 200 patients

Un « pays ouvert » dans des villages de brousse

Nous sommes tombés sur SAM global en 2008. Le poste vacant pour la construction d’un centre de traitement du sida m’a im- médiatement touché. Nous sommes donc partis avec nos deux enfants à Macenta, en Guinée. En quatre ans, j’ai pu mener à bien ce projet avec les collaborateurs locaux, et maintenant plus de 1 200 patients y sont soignés et pris en charge. J’ai vite réalisé que je ne pouvais pas limiter mon travail à mon cabinet de consul- tation. La direction du personnel, les contacts avec les autorités et d’autres organisations, la recherche de fonds, la comptabilité et l’établissement des rapports en font aussi partie. J’ai dû et pu apprendre beaucoup de choses mais ces tâches supplémentaires m’ont plu. Après le départ du chef de projet pour cause de maladie, je suis responsable de tout le projet depuis 2015. Une demes tâches ma- jeures consiste à placer cet hôpital, construit par SAM global en 1981, sur une base nouvelle afin qu’il puisse fonctionner un jour de manière autonome et indépendante. Un travail passionnant mais complexe. Nous avons récemment fêté une étape importan- te : le Ministre de la santé a signé début 2018 un accord attribuant l’autonomie de l’hôpital sous le nouveau nom de « Centre Hos- pitalier Régional Spécialisé (CHRS) Macenta ». En plus de la mise en œuvre de cette étape importante, il y a toujours beaucoup de tâches quotidiennes dans lesquelles il s’agit non seulement de trouver de bonnes solutions, mais aussi de former la direction lo- cale de l’hôpital en transmettant la responsabilité pas à pas, par exemple dans la logistique des médicaments. En tout cela, il est bon de savoir que nous avons le même Seigneur qui continuera à veiller sur le CHRS Macenta, sur ses collaborateurs et ses patients ! David Leuenberger (ProESPOIR, Guinée)

Je ne sais pas pourquoi l’Afrique et les écoles maternelles m’ont fascinée depuis toute petite. Il n’est donc pas étonnant qu’entre mes nombreux courts termes en Afrique, j’aie suivi une formation d’enseignante maternelle. Après quelques années d’expérience pro- fessionnelle en Suisse et une année d’école biblique, j’ai finalement atterri à ActionVIVRE Nord en Guinée, où ma participation au pro- jet d’écoles maternelles me donne en quelque sorte « le beurre et l’argent du beurre ». Lors du culte d’envoi de mon église il y a trois ans, j’ai choisi le chant qui dit : « J’abandonne tout et ne regarde qu’à Toi. Il y a devant moi un pays ouvert et Tu m’accompagneras ». Ce chant m’a suivie à l’époque de mon départ, mais je ne savais pas exactement ce que signifiait un « pays ouvert ». Entretemps, je pense avoir entrevu une petite partie de ce terme. J’avais d’abord pensé qu’après mon arrivée en Guinée, nous ouvri- rions simplement une deuxième classe de maternelle en ville et for- merions une deuxième collaboratrice locale. En fait, il y a maintenant déjà trois classes en ville, et deux écoles villageoises ont démarré en plus. Une troisième est encore prévue dans un autre village. Je n’aurais jamais pensé que moi, « petite Suissesse », je me ren- drais un jour dans des villages de la brousse africaine pour négocier avec de vénérables doyens et expérimenter la naissance d’une école maternelle à partir du « néant ». Cette tâche me dépasse souvent et pourtant Dieu m’accompagne, comme le dit le chant que j’ai men- tionné. Par nos écoles, nous pouvons être une lumière dans les vil- lages. A côté de la mosquée et de l’école coranique, il y a la hutte de notre maternelle où les enfants entendent des histoires d’un Dieu vivant et peuvent poser les fondements de leur avenir scolaire et professionnel. D’autres possibilités de servir les villageois et de leur transmettre l’amour de Dieu s’ouvrent peut-être par ce moyen. Je vois en tout cas plus du pays ouvert et suis curieuse de savoir ce que Dieu a en vue avec le projet d’écoles maternelles. Naemi Schelling (ActionVIVRE Nord, Guinée)

« Si nous avions su cela il y a 14 ans…»

école biblique suivie d’un stage de six mois. Nous nous sommes finalement inscrits pour une année dans une école biblique en envisageant un séjour de trois ans en Afrique. Finalement nous avons étudié trois ans et sommes restés plus de dix ans au Tchad. Après chaque étape, Dieu nous montrait le prochain piquet et nous donnait la force et le courage de Le sui- vre. Parfois il y avait du brouillard sur notre route et nous n’étions pas sûrs de bien la voir, comme quand il a été question de repartir au Tchad après un congé au pays, avec quatre petits enfants, juste deux semaines après une attaque de Boko Haram dans le marché de notre ville. Nous avons fait confiance, obéi et avancé. Aujourd’hui, nous ne regrettons rien, bien au contraire. Nous sommes tellement contents d’avoir persévéré, en serrant les dents parfois. Avec les années, les gens ont

commencé à nous respecter, ils sont venus nous demander des conseils. Petit à petit, nous avons appris suffisamment leur langue pour comprendre les finesses de la communi- cation et faire de moins en moins de faux pas. Nous avons construit des relations solides avec nos collaborateurs et ensemble avons pu contribuer à la mise en place d’une école maternelle et primaire chrétienne. Nous avons pu transmettre beaucoup de nos connaissances pratiques à différentes personnes et aucune guerre ou crise écono- mique ne peut leur arracher ce savoir. Nous sommes rentrés en Suisse beaucoup plus riches qu’il y a 10 ans : riches des expériences avec Dieu et les autres, ayant découvert différentes façons de voir la vie et de vi- vre… Et maintenant, nous essayons de distinguer le pro- chain piquet ! Patricia et Andreas Moser (ProRADJA’, Tchad)

On nous a dit que lorsqu’on traverse le désert en voitu- re, de longs piquets rouges et blancs indiquent la route. On ne les voit jamais à l’avance, c’est seulement quand on arrive à un piquet qu’on peut voir le suivant. Nous ai- mons cette image, car elle nous fait penser à notre his- toire. Si nous avions vu le parcours des 14 dernières an- nées à l’avance, nous aurions pris peur et serions restés en Suisse. Quand nous nous sommes mariés, Patricia aimait l’aventure et Andreas les montagnes. Tous deux, nous désirions servir Dieu. Nous voulions faire quelque cho- se de différent et nous nous sommes intéressés à une

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