01-2019 F

Des petits signes et des confirmations de Dieu

Le Cessna à cinq places amorce un der- nier virage au-dessus de la vaste baie de Portel et survole calmement l’étroite pis- te d’atterrissage coincée entre la « vieille ville » et le quartier de la « ville nouvelle », comme oubliée sous le soleil brûlant de la mi-journée. Après avoir roulé un peu et soulevé un gros nuage de poussière, l’engin s’arrête. Nous descendons avec deux autres passagers, étirons nos membres enraidis en regardant autour de nous. Un homme de petite taille vient à notre rencontre en souriant gaiement, c’est le pasteur Aristeu d’Ajará : « Une cordiale bienvenue à Portel et que Dieu vous bénisse dans le nouveau travail au bord des fleuves ! ». C’était en janvier 1993. La direction de SAM global nous avait demandé si nous accep- terions la responsabilité du démarrage du projet ProRIBEIRINHO. Décision difficile à prendre ! Nous avions d’autres projets pour nos dernières années avant la retrai- te. D’une part cela nous ramenait dans la région du Nordeste mais il était aussi question d’autres tâches. Nous avons prié intensément pendant des mois. Elsbeth en particulier ne pouvait pas se réjouir à cette idée. J’avais un peu moins de peine, car je connaissais déjà cette région pour y avoir fait mon premier stage linguistique. Nous avons finalement acquis tous deux la con- viction que nous devions nous investir dans ce projet fluvial. Dieu nous a montré par de petits signes que nous avions pris la bonne décision, comme Il l’avait déjà fait les années précédentes. L’organisation n’ayant pas de maison à Por- tel, nous avons logé d’abord à Ajará, un pe- tit village au bord du fleuve du même nom. Avant le voyage de trois heures en bateau, j’ai dit au pasteur que je devais absolument rencontrer Abílio. « A vrai dire, je ne le con- nais pas et je ne sais même pas où il habite, mais je dois lui parler ». « Pas de problème », a dit Aristeu, « il est là-bas devant la petite Poste. » Peu de temps après, Abílio parti- cipait à toutes nos activités et est depuis lors un fidèle membre de l’équipe ProRIBEI- RINHO. C’était la première confirmation de Dieu. Il était évident qu’Ajará n’était qu’une solu- tion provisoire et que nous devions trouver un logement adapté à Portel. Les recher- ches ont commencé. Nous avons trouvé une maison bien bâtie, pas très grande, in- occupée et idéalement située. En voyant la maisonnette, Elsbeth a pensé : « J’aimerais bien habiter là. » Il n’y avait que deux pro- blèmes : la femme du propriétaire ne vou-

Un travail qui grandit dans le « pays promis »

lait pas vendre et nous ne voulions pas louer, car le loyer exigé était abso- lument exagéré. Les négociations ont été interrompues. Alors est intervenu le second coup de main divin. Peu après, le propriétaire a téléphoné : « Ma femme est à 96% prête à vendre la mai- son. Je suis en train de rédiger le con- trat. » Quelques jours plus tard, nous avons emménagé dans notre nouveau chez-nous. Le projet pouvait démarrer. Le concept était simple – la mise en oeuvre un peu moins. Ce travail devait rejoindre l’être humain tout entier dans ses besoins. Meilleures conditions de vie par de pe- tits projets agricoles, soins médicaux et prévention, formations et transmission de la bonne et inégalable nouvelle de l’amour et du pardon de Dieu. En à pei- ne dix ans où nous avons travaillé sur les trois grands fleuves de Portel, le projet s’est développé lentement mais régulièrement et certaines choses ont changé. Plusieurs petites églises ont par exemple surgi et le paysage le long des fleuves s’est transformé ; on aper- çoit en voyageant des chapelles por- tant l’inscription « Igreja Cristã Evange- lica » (église chrétienne évangélique). Le travail médical a lui aussi beaucoup changé. Aujourd’hui il est obligatoire que des pros, c’est-à-dire des médecins et des dentistes formés procèdent aux consultations. Pour continuer à assurer les soins médicaux urgemment néces- saires, des tournées cliniques de plu- sieurs jours sont organisées avec des médecins formés. La responsabilité de tout le projet repose maintenant entre les mains des Brésiliens. La bonne col- laboration joyeuse au sein de l’équipe, les visites sur les fleuves et les « his- toires de Ribeirinhos », souvent amu- santes, demeurent. Nous avons toujours expérimenté la direction divine. L’équipe elle aussi peut témoigner qu’elle ressent sou- vent les coups de main de Dieu, com- me l’affirme un ancien cantique : « Qu’il fait bon à Ton service, Jésus mon Sau- veur ! » Ari Aeberhard (Brésil)

Décembre 1998 : Je viens de terminer les trois mois de l’école bi- blique Torchbearers, je suis convaincu que Dieu me veut dans le travail interculturel. Je vais donc au congrès « Mission 99 » en Hol- lande pour découvrir la suite, mais Dieu me renvoie en Suisse avec le mandat d’y travailler jusqu’à ce qu’Il m’appelle. 1999 : Je fais partie dumouvement fondateur « Godi » à Frauenfeld où il nous est accordé d’écrire un paragraphe d’histoire en Suis- se. En 2006 , enma qualité de responsable de la « Factory Frauenfeld », j’accompagne dix jeunes pour un court terme au Cambodge. Je comprends immédiatement que je n’en ai pas fini avec ce pays. Quand je rentre en Suisse après cet engagement, je me souviens de ce décembre 1998 et dema conviction que Dieu veut m’envoyer à l’étranger. Le Cambodge ne quitte plus mes pensées pendant les semaines et les mois qui suivent. « Seigneur, comment vois-tu la suite, qu’est-ce que je dois faire, pendant combien de temps, dans quel but ? » A ce moment-là, on me demande d’apporter une prédication sur Abraham. En la préparant, je comprends que Dieu m’appelle comme Il a appelé autrefois Abraham. Septembre 2007 : Par la foi et sans savoir ce qui m’attend, je me mets en route pour le Cambodge, mon « pays promis ». 2008 : Une fille de la campagne cherche où habiter en ville pour pouvoir fréquenter le lycée. Je demande un peu partout mais ne trouve rien pour elle. Elle n’est pas la seule confrontée à ce pro- blème. Sans hésiter j’ouvre mon logement à quatre lycéens, et c’est la naissance de Lighthouse Battambang. 2017 : Depuis le démarrage, plus de 100 jeunes ont logé à Light- house Living. Chaque année, nous choisissons 20 nouveaux élèves (filles et garçons) parmi plus de 40 demandes venant de la campa- gne. La plupart d’entre eux n’ont jamais entendu parler de Jésus. D’autres activités se sont ajoutées au projet. Le centre de jeunesse Lighthouse Learning, qui offre différents cours et accueille chaque jour plus de 60 jeunes. Le projet agricole Lighthouse Serving pro- pose une aide pratique aux paysans. Lighthouse Training est une formation pratique au leadership avec un stage interne. Fin 2018 : Nous venons de lancer Lighthouse Living Pursat. Les deux responsables sont d’anciens résidents de Lighthouse Living et Lighthouse Training. Comme pour Abraham, le chemin a été assez caillouteux, traver- sant parfois le désert ; nous avons vécu des périodes fructueuses, durant lesquelles les choses ont grandi lentement. Il y a eu des « famines », j’ai fui « en Egypte » en m’attirant des difficultés. Mais Dieu est fidèle et j’ai retrouvé le bon chemin. Dieu ne recherche pas des personnes sans fautes, mais des personnes qui Le suivent, abandonnant les sécurités apparentes et se mettant en route sans savoir où elles vont. Il cherche des êtres humains qui tombent mais se relèvent ensuite pour cheminer avec Lui. Dieu écrit l’histoire pour autant qu’on le Lui permette et qu’on Le suive. Lukas Bernhardt (Lighthouse Battambamg, Cambodge)

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