01-2019 F

écrire une tranche d’histoire dans la vie des individus

Ecrire une tranche d’histoire ne signifie pas seulement transformer un village entier ou une région. Ecrire une tranche d’histoire peut aussi se faire dans la vie des individus. Bien des parcours de vie ont déjà été réécrits grâce à l’investissement de nos collaborateurs. Ce qui paraît peu de chose vu de l’extérieur est souvent « vital » pour ces personnes, qui transforment à leur tour la vie des autres.

La transformation du « rasta » Comme institutrice, j’ai fait l’expérience qu’il y a toujours un ou deux élèves dans une classe dont on se souvient tout de suite du nom. Ils sortent du lot par un signe dis- tinctif quelconque. C’est exactement ce qui m’est arrivé dans notre dernier groupe d’apprentis. Dès le premier jour, j’ai su comment s’appelait le « rasta ». Ici, il est très inhabituel que les hommes portent des cheveux longs. Nous nous sommes rapidement rendu compte que ce jeune correspondait réellement au cliché : il fumait – pas seulement des cigarettes – et il ne remplissait visiblement pas les meilleures conditions pour un apprentissage cou- ronné de succès. Mais après quelques mois il s’est pré- senté chez moi avec le désir d’en entendre davantage sur Jésus. Nous avons commencé à lire la Bible ensemble et, à sa demande, j’ai prié pour sa famille. Plein de joie il m’a raconté peu après que cela se passait beaucoup mieux chez eux, et il était motivé à en apprendre plus sur Jésus. Bientôt, il a participé au groupe biblique hebdomadaire chez un de nos amis guinéens et y a même amené un de ses collègues, un autre apprenti. Régulièrement, il nous relatait des histoires d’avant qui nous remplissaient d’étonnement. Par exemple, il nous a raconté qu’il était une fois assis avec des amis au bord d’un lac et qu’ils s’octroyaient un joint après l’autre, quand tout à coup, de manière totalement inattendue, un serpent est tombé de l’arbre, exactement au milieu du groupe. Il semblait assez somnolent – probablement que la fumée avait étourdi le reptile…Les jeunes gens se sont levés précipitamment et se sont enfuis. Nous avons tous ri aux larmes de cette histoire. Mais avant tout nous nous sommes réjouis lorsque notre « rasta » nous a assurés qu’il en avait fini avec les joints depuis qu’il lisait la Bible. Il s’est ensuite fait baptiser voilà quelques mois.

Un alcoolique devenu collaborateur de projet Fabio n’avait que 18 ans lorsque sa consommation ex- cessive d’alcool a commencé. De plus en plus souvent, ses pas le conduisaient vers un bar. Résultat : il regagnait la maison ivre et titubant, avec un sentiment d’échec et le porte-monnaie vide. Il se sentait de plus en plus mal et son humeur devenait toujours plus mauvaise. Ses pa- rents se faisaient beaucoup de souci pour lui et son ave- nir, ils se demandaient ce qui allait advenir de leur fils. Voilà un peu plus de cinq ans, Fabio avait 25 ans et m’aidait pour les travaux des champs. D’une certaine ma- nière j’ai eu l’impression que je devais engager ce jeune homme de manière durable. Il a accepté. Nous avons dès lors travaillé côte à côte. Fabio observait, écoutait, fut touché et, à mon étonnement, il cessa tout à coup ses tra- jets réguliers vers le bar. Dieu travaillait dans sa vie. Fabio apprit à mettre de côté une part de l’argent qu’il gagnait. Petit à petit, il fréquenta les cultes et il entendit la bonne nouvelle du salut et du pardon. Après une journée de la- beur, je lui ai demandé : « Qu’est-ce qui te retient encore de confier ta vie à Jésus ? » « En réalité, rien du tout, je sais que c’est le chemin pour moi » répondit-il. C’est ainsi qu’il fit ses premiers pas dans la vie de foi. Les moqueries et les sarcasmes ne manquèrent pas sur ce nouveau chemin. Fabio fut souvent tenté de recommen- cer à boire, mais il tint ferme. Cela fait maintenant plus de deux ans que qu’il a été appelé parmi les responsables de l’église. Il s’intéressait toujours plus à manifester l’amour de Dieu aux personnes issues des régions rurales. Depuis l’année dernière, il est officiellement engagé comme col- laborateur de ProSERTÃO. Il rend souvent témoignage de la manière dont Jésus l’a libéré. Depuis juin, il dirige avec un ami un groupe de maison dans un village de campa- gne. On ne se moque plus de Fabio, sa vie solide laisse des traces qu’on ne peut ignorer.

Une pasteure redécouvre un grand trésor Lin* est une femme pasteur expérimentée d’une gran- de église au Sichuan. C’est une responsable dynamique dont j’ai fait la connaissance voilà huit ans. Même au mi- lieu de tous les défis qu’elle et son mari pasteur rencon- trent, elle est restée une personne très joyeuse. C’était la troisième fois qu’elle participait à une retraite pastorale. Cette fois-ci, elle a collaboré dans l’équipe et dirigé un petit groupe. Lors de l’évaluation commune, elle a fait remarquer : « Ecouter Dieu et Sa Parole dans le silence est vraiment un apprentissage. En Chine, nous avons l’habitude de considérer un texte biblique d’abord selon la connaissance et la raison. Pour moi, c’était tota- lement nouveau de l’approfondir et le laisser agir en moi. Dans notre église, nous nous sommes mis à lire la Bible en petits groupes de cette manière attentive. Mais je me rends compte qu’il m’a fallu plusieurs retraites avant de commencer à comprendre, lentement mais sûrement, ce que signifie écouter Dieu et grandir moi-même dans cet- te expérience. Le silence n’est en fait pas du tout étran- ger à la culture chinoise, mais nous n’avons pas appris à le mettre en relation avec l’écoute de Dieu. Nous avons tout à fait accès aux enseignements les plus divers, mais l’encouragement de notre relation toute personnelle avec Dieu et la focalisation sur Lui dans le silence est un grand trésor que j’ai redécouvert. Il en découle tellement d’énergie et de joie. Les tâches ne doivent pas être ac- complies par nos propres forces et sous la pression de l’attente des autres. Grâce aux retraites, je reçois chaque fois une orientation en direction de Jésus. C’est exacte- ment de cela dont nous avons besoin dans notre situa- tion souvent exigeante en Chine. » *Nom modifié

Un miracle de 800 grammes Lorsque la petite Fatime est arrivée chez nous, elle ne pesait que 800 grammes, mais malgré son poids modique, elle semblait en bonne santé et semanifestait par des pleurs sonores. Nous avions donc bon espoir qu’elle survive. Cependant, deux semaines plus tard, nous avons craint pour sa vie : durant plusieurs jours, elle n’a pas pu évacuer les selles, son ventre était tout gonflé. Nous l’avons présentée à Dieu dans nos moments de prière. Et il a répondu… Fatime s’est rétablie, et quatre semaines plus tard elle a pu quitter la pouponnière en bonne santé et pesant 1 500 grammes. Elle vient maintenant régulièrement au contrôle du poids. C’est une joie de voir comme elle se développe bien. Durant le temps où Fatime était en traitement chez nous, sa maman a eu l’occasion de découvrir un peu l’amour de Dieu. Avec d’autres femmes, elle a regardé avec un grand intérêt le film de Jé- sus. Nous prions et espérons que ces rencontres puissent toucher et transformer son cœur. Fatime est un des 21 bébés prématurés que nous avons accueillis chez nous ces trois derniers mois. Pour sept d’entre eux, nous n’avons malheureuse- ment rien pu faire et ils sont morts, mais les autres ont pu rentrer à la maison après un temps plus ou moins long. C’est chaque fois un cadeau quand un si petit bébé nous quitte en ayant une chance pour la vie qui se trouve devant lui.

Sandra, collaboratrice ActionVIVRE Sud, Guinée

Martin Baumann, ProSERTÃO, Brésil

Martin Voegelin, groupe de soutien Chine

Anne-Marie Aellig, Bakan Assalam

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