FNH N° 1054

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CULTURE

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 10 FÉVRIER 2022

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Cinéma

◆ Après avoir jeté quelques étincelles trompeuses, le cinéma marocain a été, durant l’année écoulée, assailli par le doute, l’amertume et la déprime. Le renouveau annoncé se fait attendre. 2021, grise année pour le film marocain

de l’intensité dramatique, du trouble bienfaisant et de l’émo- tion jubilatoire qu’il est venu précisément recueillir. Bref, si l’on souligne l’avan- cée de notre cinéma dans le domaine de la réalisation, on pointe, en revanche, ses nom- breux manques. Ils sont rédhi- bitoires, puisqu'ils affectent la substance même de l’œuvre filmique : pénurie de produc- teurs, qui fait que les réali- sateurs s’improvisent dans ce rôle auquel ils n’entendent rien; absence de scénaristes et de dialoguistes; défaut d’in- terprètes dignes de ce nom. Comme palliatif, le cumul. Et si le Centre cinématogra- phique marocain (CCM) n'a pas publié les chiffres pour 2021, l'année ne s'annonce pas meil- leure. Nouvelle production Lors de sa troisième session au titre de l’année 2021, les 20, 21, 22 et 24 décembre 2021, la Commission d’aide à la pro- duction des œuvres cinéma- tographiques a examiné, pour l’avance sur recettes après production, 1 long métrage et 2 courts métrages, alors que pour l’avance sur recettes avant pro- duction, la Commission a pro- cédé à l’examen de 29 longs métrages et 4 courts métrages. Au terme de ses délibérations, la Commission a décidé d’ac- corder dans la catégorie des films de fiction, une avance sur recettes (après production) d’un montant de 200.000 DH au film documentaire intitulé

« Essadabe » réalisé par Oamar Mayara, d’après son propre scénario, et d’un montant de 150.000 DH au court métrage intitulé « Le Pécheur et l'His- toire », réalisé par Mohamed Bouhari – également d’après son propre scénario. Par ailleurs, une avance sur recettes avant production d’un montant de 5.000.000 DH est accordée au long métrage « Autisto » réalisé par Gerôme Maurice Cohen Olivar, d’après son propre scénario. La même somme est accordée au pro- jet de « Shlomo » réalisé par Mohamed Marouazi, d’après le scénario de Yassine Zizi et Abdellatif Chouta. De surcroît, un montant de 4.325.000 DH est accordé à « La nuit du destin » réalisé par Mourad Boucif, d’après son propre scénario, en plus de la même somme accordée au projet de film « Les Damnés ne pleurent pas » réalisé par Faisl Boulifa, d’après son propre scénario. Et pour clore, un montant de deux cent mille dirhams 200.000 DH est accor- dé au projet de film de court métrage intitulé « Ce que la mer emporte » réalisé par Nayl Fassi-Fihri, d’après son propre scénario. Ceux-là, s’ils ne brillent pas de mille feux, pour toutes les raisons invoquées aupara- vant, nous souhaiterons qu’ils ne soient pas dépourvus d’at- traits. Et à moins de vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain, il conviendrait de les voir. Rideau. ◆

cinéma. Frémissement. Le mot paraissait faible. Emportée par l’euphorie, la critique ne ces- sait de célébrer, sur l’air des lampions, le renouvellement esthétique et la soudaine jou- vence de notre cinématogra- phie nationale. Sur les 13 long métrages, seuls quelques-uns firent mouche. Les autres peinaient à passer la rampe. Non par défaut de maî- trise technique, loin s’en faut, mais à cause de leurs imperfec- tions scénaristiques. A croire que nos cinéastes traitent la conduite du récit par-dessus la jambe pour ne se focaliser que sur l’aspect esthétique. Or, l’histoire importe autant, sinon davantage que la mise en scène. Il se trouve que confron- tés à la carence de scénaristes accomplis, nos cinéastes sont réduits à prendre en charge le versant narratif. Ce qu’ils font souvent maladroitement. Du coup, le spectateur est sevré

Par R. K. Houdaïfa

F lash-back. Décembre 2020. Bilan de santé de notre cinéma : net regain de forme. Le cinéma marocain allait cahin-caha. Il va mieux que bien. On efface d’un trait rageur les années d’amertume ressassée. On se polarise sur les indices du redressement prometteur de lendemains enchanteurs. De fait, l’année 2020 produit une impression qui invite à l’optimisme : 13 longs métrages et 83 courts métrages commis; émergence de jeunes cinéastes pétris de talent; surgissement d’une nouvelle génération d’acteurs promis à une flamboyante popularité. Et surtout de singu- lières découvertes. Beaucoup d'œuvres, beaucoup de raisons circonstanciées pour obser- ver un doux frémissement qui passe agréablement dans notre

Beaucoup d'œuvres, beaucoup de raisons cir- constanciées pour observer un doux fré- missement qui passe agréa- blement dans notre cinéma.

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