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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
MERCREDI 27 OCTOBRE 2021
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Légalisation du cannabis
Le regroupement des exploitants autour de coopératives pour mieux organiser la filière
◆ Bien encadrés, les agriculteurs seront conformes à la réglementation en vigueur. ◆ Un suivi régulier de l’activité augmen- tera leur revenu et la qualité des produits.
L’apaisement du cli- mat social et l’arrêt des poursuites judiciaires est une étape essentielle pour réussir le pro- gramme de légali- sation du cannabis.
L a légalisation du can- nabis au Maroc ouvre la voie à de nouvelles perspectives très prometteuses pour la région du Rif et des Jbala. Tout d’abord sur le plan social, puisqu’une partie de la popu- lation de cette zone vit essen- tiellement de cette activité. Elle travaille clandestinement et en marge de la société, au point que 80.000 personnes sont recherchées par les auto- rités. Sur le plan économique, la filière devrait drainer plus de ressources aussi bien pour les exploitants que pour l’Etat. Jadis, l’activité profitait en pre- mier lieu aux narcotrafiquants et aux mafias internationales. Avec la mise en place d’un cadre juridique et d’une agence dédiée, la stratégie nationale portant sur la réorientation de la culture du cannabis vers de Par C. Jaidani
Avec la mise en place d’un cadre juri- dique et d’une agence dédiée, la stratégie nationale por- tant sur la réo- rientation de la culture du cannabis vers de nouveaux débouchés est mise sur les rails.
nouveaux débouchés est mise sur les rails. Dans ce cadre, un plan d’action est dans le pipe. Il traduit en mesures concrètes les dispositions de la loi, notam- ment au niveau des cultures, de l’’exploitation, la transformation et la commercialisation du can- nabis à usage médical, cosmé- tique et industriel. Après l’étape législative, place à l’étape opérationnelle, qui est la plus difficile. L’entrée en vigueur des dispositions de la loi ne sera pas acceptée par tout le monde, surtout que ces dispositions imposent que la culture, la transformation et la commercialisation soient stric- tement encadrées par l’agence.
Il faut s’attendre donc à ce que des poches de résistance à ce nouvel environnement voient le jour et soient probablement sou- tenues par les narcotrafiquants. «L’Agence nationale de régula- tion des activités liées au can- nabis doit disposer de moyens suffisants pour assurer ses attributions. Pour mener à bien ses objectifs, ses ressources humaines doivent être quali- fiées et en phase avec la réalité de la population afin de tisser de bons rapports avec les per- sonnes concernées» , souligne Chakib Al Khayari, coordinateur du collectif pour la légalisation du cannabis. En effet, la légalisation n’est pas seulement une bataille réglementaire, mais aussi éco- nomique et sociale. Car pour s’inscrire dans ce nouveau dis- positif, les exploitants doivent y trouver leur intérêt. Dans son dernier rapport, le Conseil éco- nomique, social et environne- mental (CESE) a prôné d’ins- taurer une stratégie intégrée englobant plusieurs aspects. Ses conclusions sont basées sur un processus d’écoute et
de consultation d’acteurs ins- titutionnels, d’experts, d’élus locaux, d’associations et de réseaux de citoyens vivant dans les zones concernées. Cette stratégie devrait porter sur un modèle social vertueux, un système de production agroa- limentaire optimisé, innovant et durable, une forme d’écono- mie régulée sans entraves et une insertion favorable pour le Maroc dans un marché interna- tional licite en développement permanent. «Les agriculteurs de canna- bis doivent être regroupés en coopératives et associations afin de les encadrer sur le plan technique, de faire le suivi des cultures, d’utiliser les meil- leures intrants, notamment les semences et les produits phy- tosanitaires conformément aux orientations de l’Agence natio- nale de régulation des activi- tés liées au cannabis. Après les récoltes, il est recommandé de bien valoriser les produits pour assurer le meilleur revenu aux exploitants», souligne Mohamed Remahi, militant associatif dans la région de Taounate. ◆
Pour assurer la transition des agriculteurs de cannabis vers un milieu organisé, il faut d’abordapaiser le climat social et tourner lapagedes poursuites judiciaires. Les régions des Jbala et du Rif, où se concentre la culture du cannabis, présentent un relief monta- gneux. Elles sont de ce fait parmi les plus accidentées et les plus enclavées. Pour remé- dier à cette situation, il est donc nécessaire de renforcer les infrastructures routières et les ouvrages d’art afin de développer l’activité économique. Le programme doit com- prendre ensuite le développement des services sociaux, notamment l’enseignement et la santé. En parallèle à la culture du cannabis, il serait judicieux de diversifier les activi- tés génératrices de revenus comme le tourisme rural, l’artisanat, le commerce… Pourquoi il faut desmesures d’accompagnement
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