S OCIÉTÉ
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MERCREDI 27 OCTOBRE 2021 FINANCES NEWS HEBDO
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◆ La Journée mondiale de la santé mentale a été célébrée en pleine crise sanitaire. ◆ Cette pandémie a fait des dégâts psychologiques très importants au sein de la population. ◆ Entretien avec Dr Hachem Tyal, psychiatre- psychanalyste, fondateur de la première clinique de psychiatrie et d'addictologie au Maghreb. «La maladie mentale est un trouble qui va devenir de plus en plus fréquent»
Propos recueillis par Ibtissam Z.
Finances News Hebdo : Quels sont les aspects de la santé mentale et comment l’améliorer dans ce contexte pandémique ? Dr Hachem Tyal : Il est important de savoir que la santé mentale n’est pas l’absence de problèmes, de maladies ou de troubles mentaux, elle est bien plus que cela. La santé mentale est en fait un état de bien-être dans lequel une per- sonne peut se réaliser, être productive et surmonter les tensions normales de la vie au quotidien, sans être empêchée par des troubles psychiques. Elle est déterminée par une série de facteurs socioécono- miques, biologiques et environnementaux. Notre vie spirituelle et notre vie émotion- nelle y participent également. Il est néces- saire que ces dernières soient en sym- biose avec nous-mêmes, de manière à ce que nous soyons capables de dépasser nos difficultés. Ces aspects doivent être suffisamment développés en nous, dans une harmonie indispensable entre chacun d'entre eux. En effet, s’il y a un aspect qui se développe au détriment des autres, il va y avoir une défaillance au niveau de notre équilibre psychologique. Il faut donc, dans la vie de l'humain, parvenir à développer tous ces aspects de manière harmonieuse et, s’il y a un de ces aspects qui nous fait défaut, il va falloir travailler sur soi pour l’améliorer. Ce n'est que de cette manière que nous pouvons envisager d'atteindre le bien-être mental auquel nous aspirons. D’ailleurs, tous ces aspects doivent être pris en considération, dès le plus jeune âge, dans leur dimension environnemen- tale, sociale et émotionnelle, dans un tra- vail de prévention indispensable. En effet, en prenant en charge nos enfants préco-
Des sta- tistiques
cement, à l'école, dans les petites classes, avec le soutien des psychologues, cela permettra de donner la possibilité à ces enfants de développer leurs compétences et d'améliorer considérablement leur bien- être. Cela pourra se faire à travers des activités, des ateliers de sensibilisation, des jeux de rôle… Afin d'accéder véritablement à une bonne santé mentale, il faut, à l'échelle d'un pays, arriver à une maturité générale suf- fisante pour que tout le monde prenne en compte cette problématique à sa juste valeur et dans sa véritable dimension pour ainsi permettre au citoyen d'accéder au bien-être auquel il a droit. F.N.H. : La pandémie a entrainé des dégâts psychologiques impor- tants auprès de la population, avec une augmentation du stress, des dépressions… Parlez-nous-en ! H. T. : Il faut savoir que l’être humain a
horreur des situations dont il n’a pas la maîtrise. Avec la Covid-19, l'être humain s'est trouvé confronté à une agression psychologique qui est extrêmement dan- gereuse, dévastatrice même, et dont il ne connaissait ni les contours, ni les fondements. A partir de là, cette situation est considérée par la psyché comme une agression psychologique majeure et elle va la traiter en tant que tel. Au niveau de la psyché, il y a des défenses dont la fonction est de nous permettre de ne pas subir de plein fouet une agression psychologique, avec les conséquences psychiques que cela peut avoir sur notre homéostasie psychique. Ces défenses vont devoir s’exprimer selon les situations auxquelles va être confronté l’individu. Ce dernier va pouvoir, dans les situations les moins difficiles, confronter ces situations et les maîtriser sans être déstabilisé. Par contre, dans les situations particulière- ment agressives, comme en cette période
démontrent que presque 50% de la population ont des troubles psy- chiques à des degrés divers et que 1% de souffre de schizophré- nie.
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