Hors-serie 38

Entretien nclusion financière I

Le Groupe Barid Al-Maghrib a déjà défriché le terrain à travers une série d’actions de proximité. Le digital est un moyen d’inclusion financière par excellence, comme le démontre le cas kenyan. Tour d’horizon avec Ahmed Amin Benjelloun Touimi, Directeur général du Groupe Barid Al-Maghrib. Barid Al-Maghrib aux avant-postes

Finances News Hebdo : A travers quels moyens peut-on réussir l’inclusion financière au Maroc ? Ahmed Amin Benjelloun Touimi : Il est pour moi indéniable que l’inclusion financière dépend for- tement de l’éducation financière. Il est nécessaire de familiari- ser toutes les catégories de la population avec les services et produits financiers. Aujourd’hui, le souci de l’éducation financière ne touche pas seulement les pays

en voie de développement, c’est une problématique qui concerne aussi les pays développés, sur- tout après la crise de 2008. Car les consommateurs seront obligés de faire des choix et prendre des décisions financières, et cela doit être fait en toute connaissance de cause. La bonne nouvelle aujourd’hui, c’est que nous pouvons accélérer et renforcer l’éducation financière grâce notamment à l’outil digital. F. N. H. : Quels sont ces canaux digitaux utilisés aujourd’hui pour mener à bien cette mission de l’éducation et d’inclusion finan- cière par la suite ? A. B. T. : Aujourd’hui, l’outil digital couvre un champ très large. Il met à disposition plusieurs moyens que nous pouvons utiliser pour faire de l’éducation financière. Par exemple, nous pouvons très faci- lement, sur les réseaux sociaux, insérer des vidéos ainsi que des capsules qui expliquent et vul- garisent les services et produits financiers. A travers d’autres moyens plus poussés, à l’image des chatbots, qui mettent en interaction instan- tanée avec les utilisateurs cibles, il est possible de promouvoir de manière encore plus poussée ce volet de l’éducation financière.

Le digital offre donc la possibi- lité aux organismes financiers, ainsi qu’aux différentes parties prenantes, la possibilité d’être plus proches de leurs clients et de mieux leur expliquer les rouages de ce qu’est l’épargne par exemple, et son importance. Personnellement, je pense qu’il faut utiliser tous les moyens tech- nologiques à notre disposition, surtout le mobile. Il y a au moins deux tiers des ménages qui sont équipés en Internet, particulière- ment via le mobile, et que nous pourrons approcher à travers les plateformes web et réseaux sociaux disponibles. En ce sens, je cite le cas très connu du Kenya, qui a connu depuis l’année 2007 une réelle «success- story» en termes de développe- ment du mobile banking, ainsi que du paiement mobile. Il est indéniable que cette expé- rience, qui est passée via l’opé- rateur «M-psa», est une totale réussite, surtout que le taux de bancarisation était très faible. Depuis le temps, il y a eu le développement du m-paiement

Ahmed Amin Benjelloun Touimi

44 FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°38 ]

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