01-2017 F

Au bon endroit malgré les obstacles

Notre engagement au Cameroun a dû être annulé au dernier moment. Nous avons rapidement ébauché de nouveaux pro- jets, accompagnés de doutes, de nostalgie et de divers obstacles. Après beaucoup de prière et de recherche de la présence de Dieu, nous avons reçu la conviction que nous sommes exactement au bon endroit. Le vol était enfin réservé. Après de longs préparatifs, notre engagement allait com- mencer le 30 avril 2014 au Cameroun et nous étions très impatients. Mais tout bascula subitement. Pendant les mois précédents, la région de notre enga- gement a connu plusieurs enlèvements d'Européens, et début avril, la situation s'est encore nettement détériorée. Un mois avant le voyage, j'ai reçu de la part de Dieu la con- viction que nous ne devions pas partir au Cameroun – non pas moi seulement, mais aussi SAM global, mon mari et notre église. Notre fête d'adieu a donc été retardée et le vol annulé. Pas de signe clair? Nous étions déçus d'être freinés juste avant le départ, mais n'ayant pas d'ethnie particu- lière à cœur, un autre pays était également envisageable, car c'est le travail intercul- turel en général qui nous intéressait. Mon mari Michael entendit parler d'une possibi- lité d'engagement à Télimélé, en Guinée. Ça l'a immédiatement enthousiasmé; quant à moi, je n'arrivais pas à me motiver. Michael ne voulait pas vivre au jour le jour et insistait pour qu'o n se décide. En outre les valises étaient pre sque prêtes, nous étions vraiment dans les st artings blocks. Cet te semaine-là, j'ai prié instamment et bea ucoup lu la Bible, espérant de Dieu une rép onse claire, car la Guinée ne devait pas être une simple solution de secours. Il m'a montré les vocations de Moïse et de Jonas. J'ai été p ersuadée qu'Il me donnerait un si- gne évid ent et clair, comme pour eux. Car ces deux h ommes ne voulurent pas accep- ter leur mandat, bien que Dieu leur ait parlé clairement; mais ils ont dû y alle r quand-mê-

me. Ainsi la décision fut prise, et un mois plus tard, nous étions dans l'avion pour la Guinée – avec des sentiments mitigés, car Ebola venait de se déclarer – mais néan- moins confiants d'agir selon la volonté de Dieu. Regarder devant Peu après, alors que j'étais en colère, bou- leversée, fatiguée et que j'avais le mal du pays, j'ai lu l'histoire de Sodome et Gomor- rhe et comment Dieu conduisit Lot et sa famille hors de la ville. La femme de Lot a regardé en arrière et s'est transformée en statue de sel. Elle marchait sur le bon che- min mais son cœur ne suivait pas. J'ai pris conscience du nombre de fois où je regardais en arrière, pensant à ce que nous avions eu en Suisse et que je regret- tais, ou à ce qu'aurait pu être notre vie au Cameroun. Et j'ai réalisé que nous étions là où Dieu nous voulait, et que tout au- tre chemin ne serait pas le bon pour moi! Dieu m'a dit clairement que je devais re- garder en avant et laisser derrière moi le reste. Depuis lors, Dieu me montre chaque jour ma vraie situation et me conduit pas à pas. Dieu nous veut du bien Les obstacles n'ont pas manqué en che- min – d'abord l'engagement annulé au Cameroun, ensuite l'Ebola en Guinée puis ma belle-mère mourante peu après notre arrivée à Télimélé, si bien que nous nous sommes rendus en Suisse après seule- ment trois mois, pour passer les derniers jours avec elle. Nous avons traversé bien des moments d'émotions, en nous émer- veillant de Dieu, de Ses plans parfaits et de la paix qu'Il nous a donnée. En toute circonstance, nous savions qu'Il nous veut du bien et nous sommes certains d'être exactement là où Il nous veut.

Priska MÜLLER, collaboratrice d'ActionVIVRE à Télimélé en Guinée

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