Ère magazine édition aout 2021

GESTES VERTS

RÉDUIRE LE BILAN CARBONE DE SES ACHATS

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TOUT SE JOUE DANS LE CADDIE

C’est une évidence, consommer coûte. A chaque dépense, le porte-monnaie s’allège mais l’empreinte carbone s’alourdit. Voici quelques astuces pour limi- ter l’impact environnemental de vos achats. L’onomianie, vous connaissez ? C’est un trouble pous- sant certains à dépenser sans compter. Leur drogue, c’est acheter. Mais que vous soyez un acheteur com- pulsif ou non, vous vous êtes sans doute déjà posé cette question : « Je commande sur internet ou je me déplace au magasin ? » Du point de vue environne- mental, il est difficile de déterminer le mode d’achat le plus polluant. L’EPFL et l’Institut de technologie du Massachusetts (MIT) ont mené une étude sur le su- jet sans toutefois parvenir à une conclusion générale. Suivant le contexte, un achat en ligne peut donc être plus écologique qu’un déplacement au magasin et in- versement. Pour faire le meilleur choix, le bon sens doit primer, tout en se rappelant que chaque achat a un impact sur la planète.

«Consommer local et de saison », la formule est mar- telée depuis de nombreuses années. Et pour cause, un grand distributeur suisse a fait les calculs. Ainsi, la culture sous une serre chauffée et le transport d’un kilo de tomates suisses émettent 216 grammes de CO 2 , soit 2.3 fois moins que des tomates espagnoles. L’im- pact environnemental des produits exotiques est encore plus fort. Prenez par exemple des mangues mexicaines importées par avion. Entre la production et le transport, un kilo de mangues dégage 20 kilos de CO 2 dans l’at- mosphère contre 148 grammes seulement pour une quantité équivalente de pommes suisses. Les dévoreurs de livres ont quant à eux désormais le choix entre un ouvrage papier ou numérique. Des cher- cheurs sont parvenus à estimer les émissions carbone d’un livre de poche et d’une liseuse électronique. Leur étude, publiée dans le Journal of Industrial Ecology , estime que le cycle de vie d’un livre génère 2.71 kilos de CO 2 contre 170 kilos pour une tablette de lecture. Avec une durée de vie moyenne de quatre ans, le bilan carbone d’une liseuse équivaut donc à l’achat d’une soixantaine de livres neufs. Autrement dit, le support électronique n’est plus écologique que pour les lec- teurs s’offrant au moins un livre imprimé par mois. Mais n’oublions pas qu’un bouquin physique peut avoir une multitude de vies. Avantage au papier ! Et pour stocker tous ces ouvrages, une étagère est indispensable. Pour limiter son empreinte carbone, le choix des matériaux d’ameublement est essentiel. Désormais, les matières durables sont de retour dans nos logements. Le tout plastique des années 70 et 80 a fait place au bois et aux fibres naturelles comme le bambou, le chanvre ou le lin. Attention toutefois à veiller à la provenance de ces produits en privilégiant les circuits courts et les labels de durabilité. Car une armoire produite en Asie avec du bois d’Amérique du Sud générera bien plus de CO 2 qu’un meuble euro- péen labellisé.

Choisir une tomate cultivée en Suisse réduit de deux fois son empreinte carbone comparée à celle importée d’Espagne.

èremagazine | août 2021

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