Ère magazine, édition avril 2021

Hautes écoles suisses d’établir avec les universités eu- ropéennes les collaborations nécessaires pour affronter les grands groupes de recherche chinois et américains. En outre, cela crée dans l’espace européen une concur- rence entre les projets de recherche qui permet de faire émerger ceux qui sont de meilleure qualité. A titre d’exemple, on parle beaucoup aujourd’hui, sur le plan international, de la physique quantique et de ses applications : ordinateurs quantiques, sécurisation des données, internet des objets, santé personnalisée. Les Hautes écoles suisses comme l’industrie sont à la pointe dans ce domaine et participent au Quantum Flagship de la Commission européenne, un programme de recherche de 1 milliard d’euros sur dix ans auquel l’UNIGE est pleinement associée. C’est indispensable pour faire face à la Chine et aux Etats-Unis qui y inves- tissent des milliards. Plus localement, quels sont vos principaux projets pour l’UNIGE? En premier lieu, le développement des innovations pé- dagogiques. Ce que nous avons vécu au cours de cette dernière année montre qu’il y a de nombreux domaines à investiguer pour améliorer encore la qualité de la for- mation. Un autre point important est l’interdisciplinarité, qui est indispensable pour faire face aux préoccupations actuelles – Covid-19, développement durable, chan- gement climatique, etc. Nous avons la chance d’avoir une université polyvalente (elle a neuf facultés et treize centres interfacultaires) et nous devons utiliser cette force pour répondre aux grands défis posés à la socié- té. Enfin, un autre domaine important est celui que j’ap- pellerais « la science pour la diplomatie », ou comment permettre à la recherche scientifique de se rapprocher des organisations internationales pour pouvoir répondre aux questions qu’elles se posent. L’initiative Swiss Digital Initiative (SDI) illustre bien les liens que l’université doit établir avec la société, les en- treprises et les organisations internationales. Quel est son objectif ? L’utilisation croissante du numérique pose toute une sé- rie de questions sur lesquelles cette initiative se penche, tout particulièrement celle de la confiance digitale. Les entreprises vont devoir s’en préoccuper, afin de pouvoir garantir à leurs clients que leurs données seront préser- vées, qu’elles ne seront pas vendues, etc. Cela signifie-t-il que l’UNIGE pourrait occuper une place de choix dans la transition numérique? Oui, la transition numérique est l’un de nos axes stra- tégiques. Ce n’est pas seulement une question tech- nologique, mais aussi sociétale. C’est pourquoi une université polyvalente comme la nôtre, capable de l’aborder sous tous les angles, a un rôle particulière- ment important à jouer. Outre la transition numérique, quels sont les enjeux principaux pour l’UNIGE? Nous devons d’abord faire face à l’augmentation spec- taculaire du nombre d’étudiants : nous en avons 19000, ce qui représente une augmentation de 8% par rapport à l’année dernière. Cela pose des questions au niveau

QUESTIONS EXPRESS À YVES FLÜCKIGER

Votre retraite idéale? Voyager, retourner en Amérique latine ou en Australie. L’aspect de votre travail que vous appréciez le plus? Chaque jour est différent du précédent, il n’y a aucun côté répétitif. La question que vous vous posez toujours? Est-ce que tu as fait les choses correctement ? C’est une continuelle remise en question. Votre geste généreux? Participer à des Fondations, donner de l’argent à des œuvres de bienfaisance. Votre endroit préféré près de chez vous? Les bords de l’Arve.

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Selon son recteur, Yves Flückiger, l’Université de Genève offre la polyvalence indispensable pour relever les défis complexes du XXI e siècle.

des méthodes d’enseignement, mais aussi des locaux. Dans le domaine de la recherche, l’enjeu est de pouvoir continuer à obtenir des financements, afin de garantir la qualité des travaux et de pouvoir attirer les meilleurs chercheurs du monde. En tant que recteur d’une université, comment considérez-vous la prévoyance? C’est un élément fondateur des sociétés occidentales, et en particulier de notre pays, car c’est un facteur de cohésion sociale, de solidarité et de résilience pour l’en- semble de la communauté. Nous avons la chance en Suisse d’avoir développé des modèles de prévoyance qui combinent les avantages des différents systèmes. Et à titre personnel ? J’ai eu un parcours professionnel continu et ma pré- voyance est très solide. C’est du moins comme cela que je la perçois.

Ecoutez les morceaux choisis par Yves Flückiger et découvrez son artiste préféré

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