FNH N° 1112

H IGH-TECH

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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 8 JUIN 2023

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Taxe YouTube

◆ Dans l'ère numérique actuelle où les médias sociaux et les plateformes de partage de contenu dominent le paysage médiatique, les Youtubeurs sont devenus des acteurs clés de l'industrie du divertissement en ligne. ◆ Les taxer serait-il un frein pour cette industrie (très) lucrative ? Un fardeau pour les créateurs de contenus ?

tés, les parrainages et les dons des spectateurs. Les évalua- tions précises de ces revenus sont donc souvent complexes et sujettes à interprétation. Certains youtubeurs, en outre, sont des travailleurs indépen- dants qui assurent eux-mêmes la gestion de leurs activi- tés. Cette responsabilité les contraint à prendre en charge toutes leurs obligations fiscales, une tâche souvent complexe, surtout pour ceux qui ne pos- sèdent pas de compétences spécifiques dans le domaine de la fiscalité. Sur un autre volet, les experts mettent en garde contre les conséquences de la taxation des influenceurs sur la créativi- té et la liberté d’expression. Ils expriment leurs craintes quant à l’impact des impôts élevés sur la capacité des créateurs à investir dans des équipements et des technologies améliorées, ainsi qu’à explorer de nou- vaux idées et concepts. Cette situation pourrait entraîner une stagnation de l’innovation et une perte de diversité dans le contenu proposé. La question de la taxation des youtubeurs est complexe et nécessite une réflexion appro- fondie. Alors que les pays cherchent à trouver un équilibre entre la perception de revenus justes et le soutien à l'industrie de la création de contenu en ligne, il est impératif de prendre en compte les défis techniques, les disparités inhérentes aux activités de ces vidéastes et les conséquences potentielles sur l’ensemble du secteur. ◆

bution fiscale». D’ailleurs, l’opposition avait présenté l’année dernière un amendement visant à imposer une taxe sur les influenceurs et les créateurs de contenu qui génèrent des revenus sur

Internet. Cependant, cet amendement a été tem- porairement rejeté par les élus de la majorité. En effet, le gouvernement a préféré attendre l’aboutissement de projets de conventions avec les grandes socié-

Il y a une complexi- té inhérente à la manière de détermi- ner le montant des revenus générés.

tés technologiques telles que Google, YouTube et Facebook, avant de procéder à une modi- fication de la législation. «En tant que youtubeur, je crois fermement en la transparence et je reconnais l’importance de contribuer à la société en payant mes impôts de manière juste, mais je pense qu’il est crucial que les autorités com- prennent la nature de notre activité. La monétisation de mes vidéos demande un tra- vail acharné, de la créativité et de l’investissement dans du matériel de qualité», déclare un youtubeur. Cette approche soulève des questions complexes sur la manière de déterminer le mon- tant de ces revenus et de les soumettre à une imposition équitable. En effet, la taxa- tion des Youtubeurs n'est pas sans défis. Tout d’abord, il est souvent difficile de déter- miner la véritable valeur des revenus générés par ces créa- teurs de contenu. Ces reve- nus proviennent de différentes sources, y compris les publici-

sont soumis à l’IR en fonction des revenus générés et doivent également payer la cotisation foncière des entreprises (CFE). Les partisans de cette mesure fiscale soulignent que ces créa- teurs de contenu génèrent sou- vent des revenus substantiels grâce à leurs vidéos populaires et aux partenariats publicitaires. Ils font valoir que l’imposition équitable de ces revenus per- mettrait de maintenir une jus- tice fiscale entre les différents secteurs économiques. Au Maroc, plus de 6.800 youtu- beurs s’épanouissent dans l’uni- vers digital. Parmi ces talents marocains, certains se sont hissés au sommet de la popu- larité, attirant ainsi des millions d’abonnés et de vues. Dans cette optique, le gouvernement a récemment fait de nouvelles révélations concernant l’impo- sition d’une taxe aux proprié- taires de chaînes «YouTube» . Selon Mustapha Baïtas, Porte- parole du gouvernement, «toute activité génératrice de revenus doit être soumise à une contri-

Par K. A.

A vec des millions d'abonnés et des vidéos vues par un public mondial, ces créateurs de conte- nu bénéficient d'une influence et d'une notoriété considé- rables. Derrière cette façade de célébrité en ligne, se cachent des réalités fiscales souvent méconnues. De nombreux pays ont pris conscience de la lucrative nature de l'activité des youtubeurs et ont récemment imposé des réglementations fiscales spécifiques pour géné- rer des revenus provenant de cette nouvelle forme de média. Aux États-Unis, les créateurs de contenu se voient imposer l’impôt sur le revenu fédéral, en plus de l’impôt sur le reve- nu spécifique à l’Etat où ils résident. De plus, ils peuvent être soumis à des taxes sup- plémentaires, telles que les cotisations de sécurité sociale et les contributions à l’assu- rance-maladie. En France, ils

Au Maroc, plus de

6.800 youtu- beurs s’épa- nouissent dans l’univers digital.

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