FNH 982

Du 14 mai 2020 - 8 DH - N° 982

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Damane Oxygène 13.200 entreprises déjà bénéficiaires P. 13

Hicham Zanati Serghini, Directeur général de la CCG

PLAN DE RELANCE ÉCONOMIQUE La montagne ne doit pas accoucher d’une souris

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Liste grise / CFC Tout dépend de l'OCDE

◆ Pensé d'abord poxw< POINT BOURSE HEBDO

Evolution de l'indice Masi depuis juin 2019

Sous le poids des bancaires, le Masi trébuche

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Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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OMMAIRE S

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Actualité Voyons voir : Coronavirus Maroc : Et si on prolongeait le confinement…

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe en dans le monde

Bourse & Finances Point Bourse Hebdo : Sous le poids des bancaires, le Masi trébuche Bourse de Casablanca : 2020, une année de disette pour les actionnaires Entretien avec Brahim Erradi : Bourse en ligne, les ambitions de Valoris Securities Liste grise de l’UE : Tout dépend de l'OCDE Entretien avec Pascal Saint-Amans : Selon la liste grise de l’UE, le régime CFC est le seul qui doit être modifié Assurance-Vie : Les contrats en unités de compte ne connaissent pas la crise Fiscalité des entreprises : De nouvelles règles comptables pour soutenir l’assiette fiscale de l’Etat Damane Oxygène : 13.200 entreprises déjà bénéficiaires Crédit à la consommation : Les sociétés de financement dans l’incertitude Boursenews 7

Editorial

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Par Fatima Ouriaghli

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L’ETAT… PRODIGUE CORONAVIRUS

L a crise sanitaire a balayé toutes les convictions écono- miques. Le coronavirus y est venu à bout, et même les croyances les plus tenaces n’ont pu résister. Vous vous souvenez encore de l’article 77 de la Constitution ? Je suis convaincue que oui, mais je vous en rappelle quand même les termes précis. «Le Parlement et le gouvernement veillent à la préservation de l’équilibre des finances de l’Etat. Le gouverne- ment peut opposer, de manière moti- vée, l'irrecevabilité à toute proposi- tion ou amendement formulés par les membres du Parlement lorsque leur adoption aurait pour conséquence, par rapport à la Loi de Finances, soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l'aggravation d'une charge publique» , dit cet article. Un article dont le gouvernement a souvent usé et abusé pour faire passer ses Lois de Finances en retoquant les amendements indésirables. Et tout cela à quelles fins ? Pour préserver les équi- libres macroéconomiques, rétorquait- on aux partis politiques d’opposition, impuissants devant la toute puissance de cet article. Aujourd’hui, l’orthodoxie budgétaire a volé en éclats. Nous sommes actuellement en face d’un Etat que nous qualifierons bien de prodigue. Un Etat qui ne fait pas d’économie dans l’effort (financier) pour soutenir les particuliers et les entre- prises. Un Etat très généreux et qui, en à peine deux mois, a déconstruit le mythe autour des équilibres macroéco- nomiques, cher à un certain Fathallah Oualalou, qui l’a défendu bec et ongles

pendant près d’une décennie alors qu’il était argentier du Royaume (1998 – 2002). Un Etat qui, en voulant faire face à cette pandémie économique, se voit contraint d’allonger les billets sans retenue, dégradant ainsi les finances publiques. Mais au point où nous en sommes, le naufrage des finances publiques, qui s’en soucie ? L’on se refuse même à penser à la facture finale, qui risque d’être très salée. Et Peut-être, que nous nous achemi- nons vers plus de «laxisme» budgé- taire pour moins de déficit social. qu’il faudra, un jour ou l’autre, payer. Mais avec le recul, peut-être bien que nous sommes en train de poser les pre- miers jalons d’un changement profond de paradigme. Peut-être, en effet, que nous nous acheminons vers plus de «laxisme» budgétaire pour moins de déficit social. Peut-être que le Maroc que nous voulons pour demain s’affranchira de la logique purement comptable et financière et sera bâti sur un socle autrement plus important : la cohésion sociale. En tout cas, il va falloir faire les bons choix qui vont permettre de redresser l’économie nationale. u

Economie Financement : Un plan pour renflouer les entreprises publiques Crise du Covid-19 : L’argent de la Zakat appelé à la rescousse Plan de relance économique : La montagne ne doit pas accoucher d’une souris Emploi : En dépit de la crise, certains secteurs recrutent Soutien aux particuliers et entreprises : La générosité de l’Etat empêchera-t-elle le chômage d’exploser ? Entretien avec Mohamed Lahlou : Immobilier, «C’est le moment de lancer une assurance pour le locatif impayé»

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L'univers des TPME # Africa4Future : AgriEdge intègre le programme 23

Focus Agricole Filière pommes de terre : Un potentiel peu exploité à l’export 24

Higt Tech Covid-19 : Le marché de la visioconférence explose 25 Société Coronavirus : Le monde d’après Entretien avec Lamya Ben Malek : Violences conjugales «Il faut agir dès les premiers signaux d’alerte» 26 27

Développement durable Changements climatiques : L’Organisation météorologique mondiale tire la sonnette d’alarme Journée mondiale de l'environnement : La biodiversité à l’honneur cette année

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Culture Livres : Une plongée «dans les méandres de la violence conjugale et dans les couloirs du temps !» 30

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Rédacteur en chef : Amine Elkadiri • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Badr Chaou, Chaimaa Abounaim, Khalid Aourmi • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Coronavirus Maroc Et si on prolongeait le confinement…

Par D. William

U n Maroc sous cloche, des citoyens qui se sont accommodés des contraintes et des diffi- cultés du confinement, une éco- nomie sous perfusion : c’est le panorama qu’offre le Royaume depuis presque deux mois. Mais nous ne sommes pas loin du bout du tunnel. Théoriquement, dans quelques jours, ce sera la fin de l’état d’urgence sanitaire, avec ce que cela comporte en termes de restrictions de dépla- cements et de répression des infractions. Nous reprendrons donc nos habitudes presque normales, dans un Maroc presque normal, pour une vie presque normale.

Nous retrouverons ce semblant de normalité le 20 mai exacte- ment, … en principe. En prin- cipe seulement. Car, disons-le, rien ne nous garantit que l’Etat nous rendra notre liberté. Le 20 mai, très peu sûr même que l’on nous accorde ne serait- ce que la liberté conditionnelle. Simplement parce que quand bien même l’on nous affirme que l’épidémie est sous contrôle dans le Royaume, les statis- tiques de ces 10 derniers jours poussent à être assez scep- tiques. L'épisode épidémiolo- gique a regagné du terrain la semaine dernière avec 1.160 nouveaux cas enregistrés en 7

jours, contre 838 une semaine auparavant. Et entre dimanche 11 mai à 16H et ce mercredi 13 mai à 10H, ce sont au total 403 nouveaux cas qui ont été enregistrés. Inquiétant ? Oui. Et cela peut signifier une chose : le déconfi- nement sera remis aux calendes Le 20 mai, très peu sûr même que l’on nous accorde ne serait-ce que la liberté conditionnelle.

grecques. Rappelons-nous ce que ne cesse de marteler le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb : «Trois conditions sont à remplir pour amorcer le déconfinement: la stabilité de la situation épi- démiologique, la tendance à la baisse des nouveaux cas de contamination et l'inflexion de l'indicateur de propagation du virus sous la valeur 1». Visiblement, nous ne sommes pas dans cette configuration. Alors, autant se préparer, d’ores et déjà, à continuer à être les captifs volontaires d’un état d’urgence sanitaire qui sera pro- longé au-delà du 20 mai, avec pour corollaire le confinement,

entre autres. Sauf que l’impératif de maîtriser la propagation du coronavirus se heurte à un traumatisme écono- mique profond, né de l’arrêt des activités productives. Cela nous ramène, encore une fois, au difficile arbitrage Santé- Economie. Un arbitrage délicat qui implique de prendre les bonnes décisions afin de ne pas saborder tous les efforts consentis jusqu’à pré- sent. Comme l’a écrit dimanche der- nier dans un tweet le porte- parole du gouvernement, Saaid Amzazi, «les Marocains doivent comprendre que la bataille n'est pas encore terminée». ◆

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 52 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du série.

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A SE PASSE AU MAROC Ç

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L a Chambre des conseillers a entamé, mardi, une nouvelle expérience dans le domaine législatif, en adoptant le vote électronique à distance, à l'occasion de l'examen de la loi 23.20 portant approbation du décret-loi 2.20.292 du 23 mars 2020, édictant des dispositions relatives à l'état d'urgence sanitaire et des mesures de sa déclaration. Cette initiative intervient dans le cadre de la mise en œuvre des dispositions de l'article 60 de la Constitution, dans son premier chapitre qui stipule que le droit de vote des membres est un droit personnel qui ne peut être délégué, et l'article 175 du règlement intérieur de la Chambre, qui stipule que le vote doit se dérouler en public et à main levée ou par le biais du dispositif électronique mis en place à cet effet. Le processus de vote à distance s'est déroulé via une plateforme électronique sécurisée, spécialement conçue à cet effet, permettant aux participants à la séance parlementaires et à ceux présents dans d'autres villes de contribuer au vote. ■ La Chambre des conseillers adopte le vote électronique à distance

Secteur informel

Assurance automobile

Les compagnies accordent un rabais de 30%

Démarrage ce jeudi de la deuxième opération de soutien aux ménages

L ’ ensemble des membres de la Fédération maro- caine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR) ont pris la décision de faire bénéficier leurs clients disposant d’une assurance automobile d’un rabais de prime pouvant atteindre, pour un contrat annuel, 30% de la portion de prime RC automobile et garanties annexes couvrant les deux mois de confinement. Cette réduction de prime correspond à un réajustement exceptionnel induit par la baisse de la sinistralité relative à cette période. Bien que l’impact de la baisse de la sinistralité ne puisse être évalué qu’à la clôture de l’exercice en cours, les membre de la FMSAR ont décidé d’anticiper la mesure et en faire bénéficier l’ensemble de leurs assurés personnes physiques quelles que soient la nature et la catégorie de leurs véhicules.

L es aides financières pro- visoires apportées par le

Fonds Covid-19, créé sur Hautes Instructions du Roi pour soutenir les ménages du secteur informel qui ont perdu leurs revenus du fait de l’état d’urgence sanitaire ont été versées, au 12 mai 2020, à 3,9 millions de ménages sur 4,3 millions éligibles, indique le ministère de l’Economie et des Finances dans un communiqué. Cette opération qui se poursuit actuellement dans les zones rurales et enclavées prendra fin cette semaine, souligne la même source. Elle mobilisera une enve- loppe globale de près de 4,2 milliards DH. Dans la continuité de l’élan de solidarité nationale en cette période de pandé- mie, une deuxième opération de soutien démarre jeudi 14 mai. Elle se base sur les déclarations déjà enregistrées et tient compte de contrôles effectués par l’Administration. La procédure de retrait des aides est identique à celle de la première opération, précise le ministère. Elle s’appuie notamment, sur des messages SMS envoyés, sur les téléphones portables des chefs de ménage concernés. ■

Ce rabais de prime sera octroyé au moment du renouvel- lement entre le 1 er juin 2020 et le 31 mai 2021 à la seule condition que le véhicule ait été assuré pendant la durée du confinement. Le montant global de cette réduction de prime représente pour le secteur de l’assurance une enveloppe de plus 500 millions de dirhams.. ■

Protection des données

La CNDP valide l'application de traçage Wiqayatna

S aaid Amzazi a livré les détails sur les mesures qui seront prises pour les épreuves du baccalauréat, dont l’examen national de la deuxième année sera organisé en juillet et l’examen régional de la première année en sep- tembre. Devant les parlementaires, le ministre de l’Educa- tion nationale, qui a annoncé que les élèves ne retourneront en classe qu’en septembre prochain, a assuré que les sujets d’examen ne porteront que sur les cours dispensés dans le cadre de l’enseignement présentiel avant la date de suspension des études (le 14 mars 2020). Par ailleurs, des cours intensifs à distance seront program- més pour garantir une bonne préparation aux épreuves de première et deuxième année du baccalauréat et ainsi permettre aux candidats de passer ces examens dans les meilleures conditions. Dans ce sens, le département de tutelle s'emploiera à mettre en œuvre des mesures sanitaires pour préserver la santé des élèves, cadres pédagogiques, administratifs et organisationnels pour le bon déroulement de ces examens. L a Commission nationale de contrôle de protection des données à caractère personnel (CNDP) réunie exceptionnellement dimanche 10 mai 2020 a décidé, sur la base d’hypothèses bien identifiées, d’autoriser l’application Wiqayatna, qui doit permettre le traçage des personnes contaminées. La Commission a fait savoir dans un communiqué qu'un rapport circonstancié sera rendu public. La CNDP précise avoir travaillé, de façon rapprochée, avec l’équipe projet en charge de la mise en place de l’application, particulièrement le groupe de

travail dédié à la protection des données à caractère personnel, notant que des réunions, à rythme intense, se sont tenues pour instruire ce dossier, entre le 27 avril et le 10 mai 2020. A cet égard, la CNDP précise qu'elle a été saisie, le 27 avril 2020, pour statuer au sujet de la conformité à la loi 09-08 relative à la protection des per- sonnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel, de l’application Wiqaytna dont la finalité est l’appui à la gestion sanitaire de la propagation de la pandémie Covid-19. ■

Education nationale : L’épreuve du Baccalauréat aura bien lieu

Il s’agit principalement de stériliser les établissements d’en- seignement plusieurs fois par jour, fournir des masques de protection, les produits désinfectants et matériaux de mesure de température et veiller au respect de la distan- ciation sociale en réduisant le nombre de candidats dans chaque salle. Il s’agit aussi de mettre en place les mesures organisationnelles nécessaires lors de l’élaboration des épreuves, utiliser des salles ou espaces très vastes tels que certains complexes sportifs, ou encore veiller à l’héber- gement, à l’alimentation et au transport des candidats. ■

A SE PASSE EN AFRIQUE Ç

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Covid-19 : Le FMI examine une demande de financement sud-africaine

Niger/Coronavirus

L'Afrique perd 65 milliards de dollars en un mois de confinement

Révision à la hausse du budget 2020

L e gouvernement nigérien a revu à la hausse le budget de l’Etat pour le compte de l’année 2020. Ce budget passe ainsi de 2.266,15 à 2.405,53 milliards de FCFA (3,6 milliards d’euros), soit une augmentation de 139,38 milliards de FCFA (+6,15%). Ce réajustement est censé, entre autres objectifs, aider le Niger à faire face aux effets socioéconomiques du coronavirus. «La crise sanitaire mondiale, due à la pandémie du Covid-19 engendre des conséquences néfastes sur le plan socioéconomique. Ces conséquences engendrent notamment des pertes de recettes et des augmentations de dépenses qui rendent nécessaire une modification des prévisions budgétaires initiales» , justifie le gouvernement. Les ajustements effectués portent sur certaines mesures fiscales et des annulations et des ouvertures addition- nelles de recettes. ■ Côte d'Ivoire La présidentielle toujours en octobre prochain

L e Fonds monétaire international (FMI) examinera une demande de finance- ment sud-africaine dédiée au soutien des efforts de lutte contre le Covid- 19, a indiqué le porte-parole du FMI, Gerry Rice. «L'Afrique du Sud a demandé le soutien du FMI au titre de l'instrument de financement rapide» , a dit le responsable, signalant que cette catégorie n'est pas soumise aux conditions normales de cette institution financière interna- tionale. «La direction du FMI prévoit de présenter la demande de soutien financier du pays au Conseil d'administration» , a précisé Rice, sans donner de détails sur le montant du soutien financier demandé. Le Directeur général de la Trésorerie sud-africaine, Dondo Mogajane, a annoncé récemment que le pays souhaite bénéficier d'un financement de l’ordre de 5 milliards de dollars du FMI et de la Banque mondiale (BM). Il avait estimé que cette enveloppe ne devra pas compromettre la souveraineté de l’Afrique du Sud. ■

L e continent africain perd environ 2,5% de son PIB en un mois de confinement, soit 65 milliards de dollars, selon des estimations de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA-ONU). Lors d’un débat mondial initié par la CEA-ONU sur les stratégies de déconfinement de l’Afrique face au Covid-19, les intervenants ont convenu que «l’Afrique ne peut pas supporter un confi- nement aussi prolongé, d’autant plus que 40% de la population du continent se battent pour survivre au jour le jour alors que les pénuries alimentaires s’intensifient». «Il ne s’agit pas de confinement. Il s’agit de protéger des vies. Le confinement nous coûte une somme incroyable de 65 milliards de dollars par mois. Nous ne pouvons pas nous le permettre, mais nous ne pouvons pas non plus nous permettre de perdre des vies. Alors, il nous faut trouver rapidement des stratégies de déconfinement, qui nous permettent de renouer avec la croissance et ce de manière durable» , a relevé Vera Songwe, Secrétaire générale adjointe de l’ONU. ■

Égypte : Reprise de l'activité hôtelière et des grands chantiers

L es autorités égyptiennes ont annoncé la reprise du travail dans les hôtels pour le tourisme interne, ainsi que dans les grands chantiers, avec le renforcement des mesures préventives contre le nouveau coronavirus. Le gouvernement avait énoncé, dans un communiqué à l'issue d'un Conseil de gouvernement restreint, un certain nombre de normes de résidence dans les hôtels, prenant compte des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). «Ainsi, les institutions hôtelières doivent toutes disposer d'une unité médicale, éviter les fêtes et les soirées, en plus d'interdire toutes sortes d'activités nocturnes» , ajoute le communiqué. Les hôtels et les complexes touristiques doivent également disposer d'un

espace affecté comme zone de quarantaine pour les cas de coronavirus positifs ou suspects, examiner de manière continue aussi bien les résidents que le personnel et respecter les mesures de distanciation sociale. La capacité d'accueil sera fixée à 25% jusqu'au premier juin, et à 50% par la suite. ■

L e scrutin présidentiel en Côte d'Ivoire est toujours prévu pour octobre prochain, nonobstant la pandémie de coronavirus, a affirmé le porte-parole du gouverne- ment ivoirien, Sidi Touré. «Le gouvernement travaille à rendre cette élection réalisable en octobre 2020, c'est la perspective» , a déclaré l'officiel ivoirien, par ailleurs ministre de la Communication, à la télévision publique. «Le véritable maître d'œuvre, c'est la commission élec- torale indépendante qui donnera en temps opportun le calendrier opérationnel» , a-t-il précisé. Sur un autre registre, le ministre ivoirien a aussi assuré que le Premier ministre, Amadou Gon, était sorti de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris où il avait été admis suite à un «examen de coronarographie». A la date du 9 mai, le bilan des cas confirmés du coro- navirus en Côte d'Ivoire a grimpé à 1.667, dont 769 guérisons et 21 décès. ■

A SE PASSE DANS LE MONDE Ç

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Fitch s'attend à un record de défauts sur les dettes souveraines

L e choc économique provoqué par la pandémie de coronavirus et la chute des cours du pétrole pourraient se traduire cette année par un nombre sans précédent de défauts d’emprunteurs souverains sur leurs dettes, estime Fitch Ratings.

ou des financements extérieurs, explique Fitch. L’agence attribue actuellement la note «CCC», qui implique une possibilité de défaut, au Gabon, au Mozambique, à la République démocratique du Congo et au Surinam, et la note «CC», qui suggère un défaut probable à la Zambie. ■

L’agence de notation, rappelant avoir déjà abaissé les notes de 29 pays depuis le début de l’année, souligne que le record de 2017 est déjà égalé puisque trois pays - le Liban, l’Equateur et l’Argentine - sont déjà en situation de défaut. Les autres Etats les plus vulnérables sont ceux qui affichent des dettes publiques élevées ou une crédibilité faible mais aussi ceux qui dépendent fortement des expor- tations de matières premières, du tourisme

Commerce : La Chine va exempter de surtaxes certains produits américains

Austérité en Arabie Saoudite : TVA triplée et fin

des allocations

L 'Arabie saoudite, premier exportateur de brut au monde, a annoncé un plan d'austérité dans lequel elle va tripler sa taxe sur la valeur ajoutée et cesser les alloca- tions mensuelles à ses citoyens, après la chute historique du prix du pétrole et la pandémie du nouveau coronavirus. Le pays espère tirer 100 milliards de riyals (24,61 milliards d'euros) de ces mesures, qui pourraient susciter un certain mécontentement dans l'opinion. «Il a été décidé la fin du versement de l'allocation de vie chère (versée aux Saoudiens) à partir de juin 2020 et que la TVA passerait de 5% à 15% à compter du 1er juillet» , a déclaré le ministre des Finances Mohammed al-Jadaan. Par ailleurs, le gouvernement «annule, étale ou reporte» les dépenses liées aux grands projets de développement des- tinés à moderniser l'économie du pays et la rendre moins dépendante des exportations de pétrole, a-t-il ajouté. Le ministre a affirmé que la décision avait été rendue nécessaire par la «baisse sans précédent» de la demande mondiale d'or noir et la «forte baisse des recettes pétro- lières» pour le pays.

L a Chine a annoncé qu'elle exempterait de surtaxes douanières pendant un an une liste de 79 articles importés des Etats-Unis, au moment où le président américain Donald Trump appelle Pékin à respecter ses enga- gements commerciaux. Cette liste comprend certaines plaquettes de silicium utilisées dans l'élec- tronique, des désinfectants médicaux ainsi que des terres rares, minéraux indispensables dans la haute technologie. Les 79 produits seront exemptés de surtaxes pour un an à compter du 19 mai. Le ministère n'a pas précisé quelle quantité de ces produits a été importée en Chine l'an dernier ni quel montant représentent ces exemptions. En février, le pays avait déjà annoncé des exemptions d'un an sur 65 pro- duits fabriqués aux États-Unis. ■

Il a également cité deux autres «chocs» pour l'économie saoudienne: le ralentissement de l'activité liée aux mesures de confinement et les dépenses publiques «non prévues» dans le secteur de la santé. ■

Covid-19 : Le Royaume-Uni prolonge de 4 mois son aide aux entreprises

Norvège : Ponctions record dans le fonds souverain pour soutenir l'économie

L a Norvège va puiser une somme record dans son énorme fonds souverain pour soutenir son économie frappée de plein fouet par l'épidémie du Covid-19 et la chute du prix du pétrole, ressort-il du projet de budget révisé. «L'économie norvégienne a subi son revers le plus grave jamais enregistré en temps de paix. Cependant, le gou- vernement jette les bases d'une sortie de la Norvège de la crise» , a déclaré le ministère des Finances. En 2020, le gouvernement de Centre droit prévoit de ponctionner à hauteur de près de 420 milliards de

L e ministre britannique des Finances, Rishi Sunak, a annoncé au Parlement une prolongation pour quatre mois du système de chômage partiel pris en charge par l'Etat pour limiter les pertes d'emplois causées par la pandémie de coronavirus. Sunak a ainsi souligné que 7,5 millions de salariés avaient déjà bénéficié de la mesure de chômage partiel qui permet aux employés de toucher 80% de leur paie à hauteur de 2.500 livres par mois. «Jusqu'à fin juillet, il n'y aura pas de changement» au système actuel, a-t-il souligné. A partir d'août «plus de souplesse» sera apportée au système avec notam- ment la possibilité de faire revenir des employés à temps partiel, et un appel à ce que les employeurs «partagent le coût» du soutien aux salaires. ■

pouce au PIB estimé à 5,1%, l'économie norvégienne devrait tout de même reculer de 4% cette année et le taux de chômage atteindre 5,9% contre 2,2% l'an dernier. ■

couronnes (41 milliards de dollars) dans son bas de laine qui pèse aujourd'hui plus d'un billion de dollars. Si de tels prélèvements représentent un coup de

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Sous le poids des bancaires, le Masi trébuche ◆ La semaine (du 5 au 12 mai) s’achève par une baisse de 2,40%. ◆ Les valeurs bancaires ont facilité la baisse de l’indice. ◆ Les échanges hebdomadaires sont dominés par Attijariwafa bank.

Evolution de l'indice Masi depuis juin 2019

+11% pour Addoha. Le compartiment enre- gistre toutefois la plus forte baisse en Year to Date (-41,10%). Macro & micro : semaine sans surprise En termes de publications, les premiers résultats trimestriels commencent à tomber. En gros, 3 messages sont à retenir des premières copies : forte dégradation de la capacité bénéficiaire, abandon des objectifs 2020 et ajustement des guidances. Sur le plan macro, les opérateurs ont eu droit à une série d'indicateurs mitigés. Un taux de chômage de 10,5% au premier trimestre (bien que les données utilisées par le HCP s'arrêtent au 20 mars et n’intègrent pas l'évolution de l’emploi après le confi- nement), une croissance des crédits de 5,3% en mars qui sera bientôt freinée par la

pandémie du Covid-19 et une baisse de la consommation du ciment de 55,5% en avril. Par ailleurs, le Comité de veille économique (CVE) a étoffé son dispositif de soutien à l’économie. Il est question désormais d’amplifier l’intervention de la CCG et d'en faire un levier important de la stratégie de relance. Eléments techniques Techniquement, l'apparition d'une englo- bante baissière sur le Masi vendredi suggère un risque baissier à court terme avec un support à 9.330 pts. Le reflux marqué mardi a renvoyé le Masi vers ce support. Nous surveillerons, cette semaine, la capacité des opérateurs à le protéger. À moyen-long termes, la tendance est baissière et seule une figure chartiste majeure de retourne- ment pourrait la mettre à l'arrêt. ◆

au lendemain de la demande, par Bank Al-Maghrib, de la suspension jusqu’à nouvel ordre de toute distribution de dividendes au titre de l’exercice 2019 par les banques. Dans ce contexte, Attijariwafa bank, Bank of Africa et BCP ont perdu respectivement 3,42%, 3,70% et 1,02%, durant la même séance. Le marché a fini par couper court à son rebond pour enregistrer une semaine néga- tive avec une perte de 2,40% sur 829 MDH de volumes. Attijariwafa bank a concentré 58% du flux hebdomadaire (479 MDH). Si le secteur bancaire a privé le Masi d’une hausse plus marquée, Maroc Telecom a plutôt résisté en gagnant 2,21%. Les immobilières ont, pour leur part, pro- fité d’une reprise sur des volumes faibles. +20% sur chacune de RDS et Alliances et

Par Y. Seddik

À Casablanca, la semaine s'est ter- minée moins bien qu'elle n'avait commencé. Le mouvement haus- sier construit la semaine dernière a nettement perdu de son élan. Après 2 séances de progression et un som- met marqué jeudi dernier à 9.645 points, l’indice Masi a rebroussé chemin vendredi après les trimestriels d'Attijariwafa bank, deuxième capitalisation boursière du mar- ché, et qui a fait état d'un RNPG en baisse de 23,8% au T3, tenant compte d'un coût du risque en accroissement de 82,5% et qui prend en compte les premiers impacts prévisionnels de la crise. Cette tendance s’est accentuée mardi,

Dans un monDe qui change, la prudence n’exclut pas la performance

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BMCI TrésorErIE OPCvm monétaire noté AAAmmf (mar)*

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A BNP PAriBAs iNvestmeNt PArtNer

La banque d’un monde qui change

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BOURSE & FINANCES

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Bourse de Casablanca

◆ Les banques cotées vont priver leurs actionnaires de près de 6 Mds de DH de dividendes. ◆ Le secteur bancaire a flanché en Bourse au lendemain de l’annonce de BAM. ◆ La grosse coupe dans les coupons de cette année va impacter le rendement du marché. 2020, uneannéededisettepour lesactionnaires I l n’y a pas de guerre sans dommages collatéraux. Et dans la guerre que mène le Maroc contre la pandémie Par Y. Seddik

La Banque centrale a appelé les établisse- ments de crédit à suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute distribution de dividendes au titre de l’exer- cice 2019.

du Covid-19, les victimes et les séquelles sont nombreuses. Dans le secteur financier, banques, sociétés de financement, compa- gnies d’assurances et leurs action- naires font partie des victimes de cette crise sanitaire. D'abord, les établissements de crédit voient (ou verront) leurs revenus chuter puis, leurs action- naires risquent d'être privés de leur «récolte saisonnière», les divi- dendes. Le secteur devra en effet répondre aux injonctions du régulateur pour renforcer leur rôle dans le finan- cement de l’économie en cette période. «Bank Al-Maghrib a déjà adopté un ensemble de mesures de politique monétaire et pruden- tielles visant à faciliter l’accès au crédit bancaire au profit à la fois des ménages et des entreprises», a rappelé lundi la tutelle du secteur bancaire. Pour BAM, «il est important que les établissements de crédit conservent des fonds propres suf- fisants pour faire face aux effets de la crise et préserver ainsi leur capa- cité d’octroi de financement dans

Un moins-perçu de plus 6 Mds de DH Ces ténors de la cote qui ont engrangé des bénéfices juteux en 2019, vont donc priver leurs actionnaires d’une rémunération de 6,39 Mds de DH : 5,97 Mds de DH pour les banques et 418 MDH pour les sociétés de financement. De son côté, l'ACAPS veut aussi réguler la politique de dividendes des compagnies d'assurances. Ces dernières devront informer l’Autorité de tout projet de distri- bution supérieur à 30% du résultat net. Certains assureurs comme Atlanta ou Saham Assurance ont revu à la baisse leur dividende de 2019. Si le secteur financier est contraint de se plier aux directives des régulateurs, d'autres entreprises font ce choix (suppression ou réduction du dividende) afin de préserver leur trésorerie, et leur capacité à redémarrer leurs acti- vités au terme de la crise, qui pourrait être longue. Maigre moisson pour les actionnaires La grosse coupe dans les coupons

ces circonstances exceptionnelles».

banques peuvent renforcer leurs fonds propres à travers les aug- mentations de capital ou en fai- sant appel à d’autres instruments». D'autres évoquent même la possi- bilité d’un versement de dividende par actions. Un moyen qui permet aux entreprises de rémunérer les actionnaires sans mettre la main à la poche. Avantage : la trésorerie reste intacte. Au lendemain de l’annonce, les valeurs bancaires ont été fortement chahutées à la Bourse. Elles ont fait perdre au Masi, où elles pèsent de plus en plus, près de 2% (voir Point Bourse Hebdo page 7).

de cette année à la Bourse de Casablanca a fait baisser le niveau de rémunération de 11% à 17,02 Mds de DH, selon BMCE Capital Research. Un calcul qui ne prenait pas en compte 16 sociétés qui n'avaient pas encore communiqué sur la distribution de dividendes, ni les 6 Mds de DH qui resteront dans les caisses des banques. On note aussi que le montant des dividendes annoncés fixait le ren- dement du marché actions à 3,1% contre 3,8% en 2018, un écart qui devrait donc encore se creuser. Au fur et à mesure que les groupes vont continuer à faire le point sur leur politique de dividende, ce moins-perçu va encore grimper, au grand dam des actionnaires soucieux du rendement. Au final, pour les entreprises non- financières, le gel des dividendes soulagera les trésoreries pour faire face aux conséquences de la pan- démie du Covid-19. Pour les établissements bancaires, renoncer à verser des dividendes a un tout autre intérêt, d’ailleurs souligné par la Banque centrale : maintenir sa capacité à financer l’économie. ◆

Réactions mitigées En cela, la Banque centrale a appe- lé les établissements de crédit à suspendre, jusqu’à nouvel ordre, toute distribution de dividendes au titre de l’exercice 2019. Ceci dans une optique de soigner leurs ratios de solvabilité et d’augmenter leur capacité de prêt aux entreprises et aux ménages. Une décision qui n’a pas manqué de faire réagir les milieux d’affaires la qualifiant de «recommandation de bon sens» ou de «mesure sage». Pour certains, en revanche, «les

Il est utile de rappeler que dividende en lui-même ne crée pas systématique- ment de la richesse pour l’actionnaire, car le jour du détachement du dividende l’action perd en valeur exactement la même somme. L'actionnaire ne fait que récupérer une partie de son patrimoine sous forme de numéraire. En réalité, demander un dividende revient à dire que l’argent distribué sera mieux utilisé par l’actionnaire que par la société. C'est le cas par exemple des gestionnaires de fonds qui, eux, vont réinvestir (généralement) ce dividende ou le distribuer à leurs investisseurs qui, eux, vont le faire. Le dividende n'enrichit pas systématiquement l'actionnaire

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plus important, celui de la refonte du manuel de procédures et du système d’information de «Valoris Securities» allant de la salle de marché à l’activité post-marché en passant par le contrôle interne. Ce grand projet a été entamé en 2018 et son achèvement a donné lieu à deux réalisations : l’obtention de la certification ISAE 3402 de type 1 fin 2019 et le lancement de notre solution, Valoris Bourse Direct depuis la semaine dernière. Une phase intermédiaire a porté sur la mise en place d’un nou- veau système de gestion des ordres développé en partenariat avec la société Direct FN, le leader dans la région MENA en matière de rediffusion de l’information financière et l’édition de solutions transactionnelles. Il s’est avéré que ce lancement a coïncidé avec cette période de confinement au cours de laquelle le marché s’est inscrit dans une tendance baissière, qui était forte au début de la crise avant de se stabiliser, avec par moments quelques rebonds techniques en réaction à l’annonce de bonnes nouvelles sur l’évolution de la situation sanitaire au Maroc. Donc, pour répondre à votre question, le timing de lancement de notre solution durant cette période n’a pas été sciemment choisi mais c’est une simple coïncidence. F.N.H. : Quelles sont vos ambitions sur ce marché ? B. E. : Nous nous attendons à ce que notre solution connaisse un grand succès auprès de la communauté des investisseurs particuliers sur le marché de la Bourse de Casablanca d’autant plus que nous avons assisté durant cette période de confine- ment à un engouement important des Marocains envers les solutions digitales donnant accès aux différents services à distance dont notamment les services bancaires et plus géné- ralement les services financiers. F.N.H. : Votre solution est développée en partenariat avec DirectFN. Cela signifie-t-il que vos clients Bourse en ligne auront accès à la plateforme DirectFN ? B. E. : Oui, tous les clients qui auront signé la convention de Bourse en ligne avec Valoris Securities auront accès par défaut à la plateforme DirectFN sur tout type de canal. F.N.H. : Enfin, parlez-nous de la tarification et des conditions d'ouverture de compte. B. E. : Tout d’abord, les particuliers souhaitant accéder à notre solution de Bourse en ligne doivent avoir un compte titres et espèces ouvert chez notre société. Du fait que Valoris Securities est également agréée par l’AMMC pour exercer l’activité de teneur de comptes. Donc, pour les personnes physiques qui en détiennent déjà, il leur suffit de remplir et signer la convention de Bourse en ligne dont le modèle est disponible sur notre site Internet. Dès notre réception de la convention, nous procédons à la création du compte Bourse en ligne au profit du client concerné et nous lui communiquons par mail son login et mot de passe. Pour ceux qui ne sont pas encore clients chez nous, ils doivent ouvrir d’abord et sans frais un compte titres et espèces en remplissant et signant un ensemble de documents dont principalement la convention d’intermédiation boursière et la convention d’ouverture de compte. Tous ces documents sont disponibles également sur notre site Internet. Par la suite, nous mettons à leur disposition un compte e-trading en respectant la même procédure citée précédemment. Les frais d’accès que le client aura à payer pour bénéficier de notre solution, sont parmi les plus compétitifs et leur niveau reste acceptable eu égard aux fonctionnalités avancées qu’elle comporte et à la véritable valeur ajoutée qu’elle peut leur procurer. ◆

Bourse en ligne

Les ambitions de Valoris Securities ◆ Valoris Securities a lancé, début mai, une offre de Bourse en ligne destinée aux investisseurs marocains et baptisée «Valoris Bourse Direct». ◆ Brahim Erradi, son Directeur général délégué, nous parle des ambitions de la société de Bourse sur ce marché.

l’évolution des cours et des indices boursiers. Elle dispose des outils d’analyse technique (graphique et mathématique) sophistiqués aussi bien sur le web que le mobile permettant à l’utilisateur d’analyser l’évolution du marché et des cours des actions cotées en temps réel. Sur Valoris Bourse Direct, le carnet d’ordres est complet pour chaque valeur et il est affiché par prix et par quantité sur tous les canaux, web et mobile. Notre solution est dotée d’un système d’alertes personnali- sables. Le client peut définir différents types d'alertes sur les différents canaux qui se déclenchent lorsqu'un événement surgit. Il peut planifier des alertes sur une valeur en fonction de la meilleure limite sur le carnet, en fonction du cours, du volume et de la variation ou même avoir des combinaisons d’alertes. Ces alertes peuvent être reçues sous forme de pop- up, email ou sms. En plus de celles-ci, les personnes physiques, qu’elles soient investisseurs ou boursicoteurs, peuvent découvrir d’autres fonctionnalités et se familiariser avec cette nouvelle plateforme à travers des comptes de démonstration que nous mettons gratuitement à leur disposition. F.N.H. : Le timing interpelle puisque ce lancement intervient durant un état d'urgence sanitaire et juste après une panique boursière en mars. Qu'est-ce qui justifie ce choix ? B. E. : Notre solution de Bourse en ligne fait partie d’un projet

Propos recueillis par A. Hlimi

Finances News Hebdo : Quels sont les points forts de votre offre ? Brahim Erradi : Valoris Bourse Direct n’est pas qu’une simple interface de transmission des ordres de Bourse mais c’est un outil d’aide à la prise de décision d’investissement en Bourse. Parmi les points forts de notre solution «Valoris Bourse Direct», nous pouvons citer sur le plan technique, que c’est une solution technologique de nouvelle génération éprouvée et orientée «User experience». Elle est la première en son genre à apporter une expérience utilisateur unique. Cela veut dire que l’utilisateur en y accédant depuis son ordinateur, son smart- phone ou sa tablette, son expérience sur l’ensemble de ses canaux est identique. D’autant plus que l’interface est totale- ment personnalisable pour l’utilisateur tant en termes de vues de marché et d’espace de travail qu’en termes de couleurs. Et sur le plan opérationnel, en plus des prestations standard que peut offrir une solution de Bourse en ligne, Valoris Bourse Direct permet au client de traiter ses ordres en temps réel à partir du carnet d’ordres et de recevoir les exécutions direc- tement sur son compte et la mise à jour de la position de son portefeuille se fait en temps réel. Valoris Bourse Direct est riche en informations financières et données fondamentales sur le marché et les valeurs cotées permettant à l’investisseur de constituer une appréciation sur

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Liste grise de l’UE

◆ La récente évaluation positive de Bruxelles sur les réformes fiscales du Maroc ne concerne que la conformité des zones de libre-échange et d’export. ◆ Les discussions autour du dossier Casablanca Finance City sont toujours en cours avec l’OCDE. ◆ Aucune date n’est confirmée pour la sortie du Royaume de la liste grise. Détails. Tout dépend de l'OCDE L’ Union européenne vient tout récem- ment d’exprimer son satisfecit Par B. Chaou

Un grand effort a été fourni par le Maroc afin de rendre son régime non dommageable vis-à-vis de l’Union euro- péenne.

concernant les réformes fis- cales entreprises par le Maroc, affirmant, sur la base de son évaluation technique, que les mesures adoptées par le Maroc sont en conformité avec les législations européennes ainsi que les attentes de Bruxelles, et qu’une sortie de la liste grise pourrait être envisagée en octobre 2020. Ceci est un pas de plus franchi par le Maroc dans sa quête de mise en conformité avec les exigences fiscales de Bruxelles. Cela témoigne également de l’efficacité de la coopération et de la négociation avec l’UE et ses institutions. Il est important de rappeler que la sortie de la liste grise implique une conformité fiscale com- plète du Royaume. Or, dans les récentes conclusions techniques de l’UE, il n’est question que du régime des entreprises des zones de libre-échange (ZLE) et

d’export, mais pas de celui de Casablanca Finance City (CFC), dont le système préférentiel est désigné comme responsable du maintien du Maroc dans la liste grise des paradis fiscaux. «L’Union européenne a abordé dans ses récentes conclusions concernant la conformité fiscale du Maroc les zones de libre- échange et d’export. Elle a acté leur état d’avancement, toute-

fois le régime de Casablanca Finance City n'est pas pris en compte dans ce rapport ni dans l'échange que nous avons avec elle», a commenté, pour Finances News Hebdo, Khalid Zazou, Directeur général des impôts par intérim, la récente décision de l’Union européenne. Il est vrai qu’un grand effort a été fourni par le Maroc afin de rendre son régime «non dom-

mageable» vis-à-vis de l’Union européenne. Le pays a revu ses mesures fiscales dans les ZLE unifiant les taux pour les entre- prises étrangères et marocaines proposant les mêmes produits ou services, respectant de ce fait le principe d’équité fiscale. Il a également introduit de nouveaux barèmes en termes d’impôts pour les sociétés en ce qui concerne CFC. Mais les discussions autour de ce volet-là ne dépendent pas de l’UE mais plutôt de l’OCDE (l’Organisation de coopération et de développe- ment économiques). Selon Khalid Zazou toujours, «les discussions autour du dossier CFC sont traitées avec l’OCDE. L’Union européenne attend d’ail- leurs les examens de l’OCDE pour donner une décision finale». Une décision qui sera tributaire du basculement, des entre- prises installées à CFC, de l’ancien régime fiscal considéré dommageable vers le nouveau. Car, il faut savoir que les entre-

prises qui y sont implantées avant 2020, n’ont pas de limite de temps sous l’ancien régime. «Pour l’OCDE, le seul blocage, c’est uniquement l’ancien régime fiscal dont bénéficient certaines entreprises. Pour eux, c’est un traitement de faveur qui transgresse les règles de bonne gouvernance interna- tionale. De notre côté, nous continuons d’avancer, et nous avons demandé aux entreprises de basculer au nouveau régime. Elles ont adhéré mais malheu- reusement ce processus est maintenant à l’arrêt à cause de la pandémie. De même, on ne connaît pas l’issue des pro- chaines réunions avec l’OCDE qui seront sûrement reprogram- mées» , souligne le patron de la DGI. Il semble ainsi que la sortie de cette fameuse liste grise dépen- dra de l’état d’avancement du dossier CFC, et aucune date ne paraît pour le moment être confirmée. ◆

Ce qui bloque avec CFC

Si les négociations ont pu aboutir avec l’UE pour ce qui est des zones franches et d’exportations, c’est au niveau de Casablanca Finance City que les choses restent à aplanir dans les pourparlers avec l’OCDE. Car, contrairement aux zones franches d’exportations (ZFE), où l’ancien régime fiscal est limité dans le temps, à CFC ce n’est pas le cas. Autrement dit, les entreprises qui s'y sont implantées avant 2020 n’ont pas de limite de temps sous l’ancien régime. Les discussions avec l’OCDE se pour- suivent afin de limiter dans le temps l’ancien régime fiscal de CFC et inviter les entreprises qui y sont implantées à passer au nouveau.

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Selon la liste grise de l’UE, le régime CFC est le seul qui doit être modifié ◆ Entretien avec Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d’administration fiscale de l'OCDE.

l'ancien régime fiscal de CFC y resteront-elles ? P. S. A. : Le Maroc travaille actuellement sur les change- ments législatifs à apporter au régime fiscal de CFC avec les différents acteurs impliqués dans ce régime, et en étroite collaboration avec le secrétariat de l'OCDE. Il est en train de fixer les règles des droits acquis et est informé des normes internationales en la matière. Nous ne pouvons pas à ce stade confirmer ce point en particulier, avant la fina- lisation des dernières modifications législatives. F.N.H. : Quelles sont les prochaines étapes à accom- plir avant la sortie de la liste grise ? P. S. A. : L'UE (Code de conduite (fiscalité des entreprises)) et le Forum de l'OCDE évalueront les progrès réalisés par le Maroc concernant le régime de CFC. L'OCDE envisage de discuter et examiner ce régime lors de sa prochaine réunion du Forum en 2020. Selon la liste grise de l’UE, le régime CFC

Propos recueillis par B. Chaou

Finances News Hebdo : Comment l'OCDE accom- pagne-t-elle le Maroc dans son processus de confor- mité ? Pascal Saint-Amans : Le Maroc a rejoint le Cadre inclusif sur le BEPS en mars 2019 et depuis lors, il a bénéficié de l’assistance technique de l’OCDE sur différents sujets, notam- ment sur la manière de modifier ses régimes préférentiels. L’OCDE a notamment effectué deux missions à Rabat, et échange de manière régulière avec les autorités marocaines sur la rédaction des propositions. F.N.H. : Comment évoluent les négociations autour du dossier Casablanca Finance City (CFC) ? Et pour combien d'années encore les entreprises soumises à

est le seul régime du Maroc qui doit être modifié.

F.N.H. : Dans sa note, l'Union européenne évoque une sortie de ladite liste en octobre 2020. Cela est-il cer- tain ou tout dépendra encore de l'évolution du proces- sus de conformité ? Après combien de temps suivant son annonce, la sortie de la liste grise devient-elle effective ? P. S. A. : Nous ne sommes pas en mesure d’anticiper ce résultat, cela dépendra des progrès réalisés par le Maroc dans la finalisation de la législation, et nous continuerons à le soutenir dans cette tâche. Lorsque la liste sera mise à jour, cette information sera publiée et considérée comme effective dès sa publication. ◆

◆ Les primes émises dans le cadre des contrats d'assurance-vie en unités de compte ont progressé de 78,3% au premier trimestre 2020. ◆ Ces produits profitent des arbitrages par rapport à l'épargne classique dont l'activité a régressé de 31,8% sur la même période. Assurance-Vie Les contrats en unités de compte ne connaissent pas la crise

véhicules à dominance taux et à faible exposition en actions. Comparé à un placement en OPCVM diversifiés (dont la per- formance moyenne est de -7% actuellement au Maroc contre -20% pour la classe actions), ces contrats en unités de compte offrent de bien meilleurs avan- tages fiscaux. Il est conseillé à l'épargnant de lisser ces souscriptions sur plu- sieurs mois ou années pour pro- fiter d'éventuels décrochages des marchés financiers comme ceux que l'on connait actuellement. ◆ Les UC permettent un investissement multisupport (taux et actions) et un dosage de risque adapté au profil de l'épargnant.

le marché et pour lequel quelques compagnies seulement ont mis en place de véritables stratégies de développement auprès de la clientèle avertie. Cette hausse est la suite logique de la dynamique remarquable enregistrée en 2019 où ces pro- duits ont connu une hausse de 130% sur un an.

La collecte des contrats en unités de compte (UC) profite de la baisse des rendements des produits clas- siques basés sur les taux, dont les primes ont baissé de 31,8% le tri- mestre dernier. Les professionnels de l'épargne continuent de croire que ces contrats sont l'alternative idéale à l'assurance-vie classique dans le contexte actuel. Les UC

permettent en effet un investisse- ment multisupport (taux et actions) et un dosage de risque adapté au profil de l'épargnant. Aucune statistique officielle n'existe au Maroc sur les types de contrats en UC qui drainent le plus de souscripteurs. Mais les compa- gnies d'assurances assurent que les épargnants se dirigent vers des

Par A. Hlimi

L es contrats d'assurance- vie en unités de compte (U.C) ont généré 171,9 MDH de chiffre d’affaires au premier trimestre 2020. Un chiffre en hausse de 78,3% par rapport à mars 2019 pour ce produit relativement nouveau sur

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