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PerspecƟves sur l’Ontario français

UNE PARTICIPATION DYNAMIQUE À LA CROISSANCE établit et gère une seigneurie et un poste de traite à la source dumajestueux "euve Saint- Laurent, à Kingston (Cataracoui à l’origine). La famille Baby occupe une place unique dans le Haut-Canada. Alors que l’Amérique du Nord devient britannique et que l’élite française regagne la métropole, Jacques Baby, tra#quant de fourrure et propriétaire terrien prospère, reste coûte que coûte dans la région du Détroit. Son #ls François y ajoutera entre autres l’exploitation de quais et d’un service de traversier, un verger et une auberge. 000 habitants d’origine européenne. En 40 ans, elle a quadruplé. Les villes comme les communautés agricoles, avec leurs laiteries et moulins à farine, sont en plein essor. Des exploitants On avait déjà expérimenté certaines productions agricoles autour de quelques postes de traite. Souvenons-nous aussi de la forte impression qu’avait faite la culture dumaïs, des courges et des haricots chez un Champlain séjournant en Huronie, en 1615. Dans cette optique, les soldats démobilisés et des voyageurs à la retraite en viennent à cultiver la terre. régions du Nord. Les Ontariens d’expression française s’in- vestissent à plein dans ce mouvement de catholicisme social, ce qui ne les empêche toutefois pas de s’engager dans l’industriali- sation et la montée du capitalisme. Des ouvriers L’activité manufacturière de l’Ontario s’in- tensi#e dans les années 1870 avec le déclin du commerce des fourrures. Les ouvriers francophones non spécialisés trouvent un gagne-pain dans les chantiers, les usines et les fabriques. Ils convergent vers les usines de Toronto, les fabriques de textile de Cornwall et de Welland, et la géante de l’automobile, Windsor.

La présence des francophones partout en Ontario témoigne de la longévité de leur en- gagement dans les activités économiques, de la Nouvelle-France à l’Ontario d’aujourd’hui. Bien avant les grands entrepreneurs comme les Desmarais ou les Martin, l’économie fran- co-ontarienne a pu compter sur des gens qui n’avaient pas froid aux yeux. Car dès leurs premières explorations du territoire, les Fran- çais en verront le potentiel et l’exploiteront. Des propriétaires Pour se lancer dans l’aventure du com- merce des pelleteries, il faut de l’audace. Voyager, tenir un fort, marchander… Cent ans après le passage de Champlain en terri- toire ontarien, des Français intrépides y ont partout érigé des postes de traite, sur les rives du Saint-Laurent (de Kingston à Detroit en passant par Niagara) et vers le nord-ouest jusqu’au lac à la Pluie. Du nombre, Madeleine de Roybon s’illustre comme première femme d’a!aires de ce qui deviendra l’Ontario français. En 1681, elle

À cette époque, déjà, des grands du commerce au détail s’imposent. Quetton St. George fonde une véritable chaîne spéciali- sée dans les produits importés, qui tient des boutiques dans tout le Sud ontarien, à York, Amherstburg, Dundas, Kingston et Niagara. Jean-Baptiste Rousseau, pour sa part, tient magasins généraux, forge et auberge dans le Grand Toronto. Au décès de François Baby, vers 1850, la population du Canada-Ouest compte 950

Les francophones migrants défricheront nombre de terres, s’investissant pleinement dans l’ouverture du territoire. L’agriculture, nouveau moteur économique, deviendra d’ailleurs l’une des principales occupations des francophones jusqu’au milieu du 20e siècle. La terre les attire et les amène dans les comtés de Kent et d’Essex, dans l’Est ontarien, au sud de la baie Georgienne. À l’époque de la Confédération, ils rejoignent le lac Nipissing et poursuivront la montée vers le Nord. La #bre entrepreneuriale déborde alors le cadre des fourrures et s’étend aux milieux agricoles. Pour la population franco-onta- rienne grandissante, l’union fait la force : la coopérative constitue un modèle écono- mique très important. Grâce à des regrou- pements, les cultivateurs brisent leur isole- ment, structurent leurs réseaux et achètent du matériel. Les chi!res re"ètent le succès dumodèle : à lui seul, le comté de Prescott-Russell compte 36 cercles de fermiers, en 1935. La décen- nie suivante, les cultivateurs francophones de l’Ontario exploitent douze fromageries coopératives. Des coopérateurs Les Canadiens-français de l’Ontario n’en sont pas à leurs premières armes, enmatière de coopération. L’Union Saint-Joseph, une société de secours mutuel, a été créée en 1863 par trois cordonniers. Il s’agit aussi d’un ins- trument du discours patriotique de l’époque, qui s’articule autour de la foi et de la langue. L’idée de s’associer prendra véritablement de l’ampleur quelques décennies plus tard. La question de la langue en milieu scolaire est une étincelle qui force les francophones de l’Ontario à mettre leurs ressources en commun. Ils fondent une première caisse populaire francophone en 1912 à Ottawa et, dès lors, de plus en plus de petits épargnants se regroupent, à mesure que se peuplent les

L’image du bûcheron, fort et vaillant, à l’ins- tar de Jos Montferrand, est assurément celle qui restera le plus enracinée. Les usines de pâtes et papiers et les scieries comptent parmi les grands employeurs de Canadiens français. Les francophones se mettent à l’œuvre pour Philemon Wright qui transforme les grands pins de l’Outaouais en bois équarri au début du 19e siècle, le NewYork Times qui produit son papier à Kapuskasing, les entreprises allumettières et les scieries. Ils bûchent, ils dravent, ils transforment en suivant la rivière des Outaouais jusque dans le nord. Certains le font même à titre d’entrepreneurs, qui vendent leur bois aux usines. Tout ce bois circule grâce aux nouvelles voies de transport, que les immigrants et les Canadiens français contribuent à construire. Ce sont eux, notamment, qui ont creusé les canaux de la voie maritime. Le canal Rideau emploiera d’ailleurs bon nombre de ma- nœuvres de l’Est ontarien, en particulier des francophones, contraints à travailler dans des conditions qu’on décrit sombrement. Puis, à la #n des années 1880, ils se mettent aux travaux de chemins de fer transcontinen- taux qui servent au transport des ressources naturelles, comme le bois et le minerai, dont plusieurs Canadiens-français assurent l’extrac- tion au tournant du 20e siècle. Une présence grandissante et changeante Qu’en est-il de l’or gris et des cols blancs? Les religieux sont omniprésents en Nou- velle-France, et les commerçants investissent l’administration britannique. Cette force est doublée par les avocats, les journalistes et les enseignantes, lesquelles étaient parfois formées dans des écoles modèles dès 1890, puis dans les écoles de pédagogie à Ottawa, ouverte vers 1920, et à Sudbury, à partir de 1963. (Suite en page 15)

Municipalité de La Nation

Maire— François St-Amour Conseillers Marie-Noëlle Lanthier, Marcel Legault Marc La!èche, Francis Brière

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