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PerspecƟves sur l’Ontario français

L’IMPORTANCE D’UNE ÉDUCATION DE QUALITÉ scène internationale.

Dominic Giroux* Le développement de la communauté francophone en Ontario est intimement lié à son système d’éducation. De la petite enfance au postsecondaire et aux programmes d’em- ployabilité, l’Ontario se doit d’o!rir, plus que jamais, un enseignement de qualité capable de donner à la francophonie ontarienne les outils dont elle a besoin pour aborder un monde de l’emploi en constante mutation et une économie du savoir basée, en grande par- tie, sur la recherche et l’innovation. Compte tenu de l’apport essentiel des francophones et francophiles notamment dans les services publics et dans les marchés internationaux, il en va de la compétitivité de notre province au sein du Canada et à l’échelle internationale. Dans son Plan stratégique 2012-2017, l’Université Laurentienne a fait le choix de renforcer le développement de la francopho- nie en s’engageant notamment à être une destination privilégiée pour la population étudiante francophone issue de nos com- munautés, des programmes d’immersion, de l’ensemble du Canada et d’autres pays francophones. Pourtant, le "nancement provincial par étudiant des universités ontariennes est en baisse pour une neuvième année consécutive, et continuera vraisemblablement à l’être pour de nombreuses années. Pour la première fois de son histoire, les subventions provinciales constituent moins de la moitié des revenus de l’Université Laurentienne. Il n’en demeure pas moins qu’une francophonie rayonnante requiert une forte vitalité universitaire et une concertation des agents de changement de l’Ontario-français. En outre, faire du surplace n’est pas réaliste pour les établissements qui souhaitent se démarquer davantage sur la

double reconnaissance de crédit entre les écoles secondaires et les collèges, les qua- li"ant de « belles tentatives d’assimilation ». Or, les éducateurs francophones se sont retroussés les manches et sont vite devenus des modèles de collaboration atteignant, quelques mois plus tard, des taux d’inscrip- tion de loin supérieurs aux anglophones. Bon nombre d’universités visent l’interna- tionalisation. Pourquoi nos universités ne viseraient-elles pas à être celles ayant la plus forte proportion d’étudiants au pays s’inscrivant pour un semestre à l’étranger et s’exprimant dans une troisième langue? Ceci représenterait une source de croissance personnelle pour nos futurs agents de chan- gement, deviendrait une autre marque de commerce de nos institutions et apporterait une valeur ajoutée à l’Ontario. Une francophonie ontarienne qui n’ac- cepte rien de moins que l’excellence pour son système d’éducation, c’est ce que je nous souhaite comme avenir. C’est un privilège d’y contribuer à l’Université Laurentienne, là où la créativité et l’innovation des collègues, de la population étudiante et des diplômés contri- buent grandement à la prospérité ontarienne. *Recteur et vice-chancelier de l’Université Laurentienne depuis 2009, M. Giroux a été aupa- ravant sous-ministre adjoint au ministère de l’Éducation et au ministère de la Formation, et des Collèges et Universités de l’Ontario, de même que cadre supérieur dans deux conseils scolaires de langue française de l’Est et du Centre-Sud de la province. Récipiendaire d’un prix national « Top 40 Under 40 » en 2011, il siège notamment aux comités exécutifs d’Universités Canada et du Conseil ontarien des universités, demême qu’au Comité consultatif économique de l’Ontario.

Malgré la conjoncture économique et de- puis deux ans seulement, la Laurentienne a lancé, entre autres, de nouveaux programmes de maîtrise en sciences in"rmières et en or- thophonie exclusivement en français, quatre nouveaux programmes avec une majorité de cours en français en architecture, génie chimique, génie mécanique et génie minier, sept nouveaux programmes en gestion exclu- sivement en français et un nouveau certi"cat de bilinguisme. L’Université Laurentienne a rehaussé sa Politique de bilinguisme et fut la première université bilingue désignée en vertu de la Loi sur les services en français de l’Ontario, une protection quasi consti- tutionnelle qui envoie du même coup un message clair aux Ontariens sur la valeur que nous accordons à la francophonie. Elle a également inauguré une nouvelle clinique universitaire en orthophonie. Imaginez ce que nous pouvons continuer à faire ensemble durant les prochaines décennies, bâtissant sur les acquis des 400 premières années de présence française en Ontario! Ma vision de la communauté de langue française en Ontario a comme pierre angu- laire l’excellence de son système d’éduca- tion. Je me plais à dire annuellement à nos diplômés francophones que l’éducation en langue française en Ontario est condam- née à l’excellence, et c’est tant mieux car elle s’illustre déjà comme une histoire à succès! Ses institutions ont les meilleurs résultats aux évaluations provinciales de rendement aux paliers élémentaire et secondaire, ainsi que les taux de satisfaction les plus élevés eu égard aux personnes diplômées et aux employeurs, sans oublier de mentionner le plus haut taux d’obtention de diplôme au

secteur collégial. Du côté universitaire, quelle université ontarienne a le taux d’employabi- lité le plus élevé en Ontario? Quelle université canadienne a connu la plus forte hausse au classement Maclean’s des universités depuis 2008, se classant désormais parmi les 10 meil- leures au pays dans sa catégorie? Dans les deux cas, il s’agit de l’Université Laurentienne. Pendant une décennie, les écoles de langue française en Ontario avaient comme avantage concurrentiel la maternelle et le jardin à temps plein, lesquels sont maintenant aussi o!erts à la majorité anglophone. Il y a quelques années, certains francophones étaient craintifs lorsque l’Ontario s’est lan- cé dans l’apprentissage électronique ou la Rassemblement lors de la 2000e levée du drapeau qui soulignait le 25e anniversaire de l’Université de Sudbury. (Crédit photo Université de Sudbury)

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