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SOCIÉTÉ
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 29 & VENDREDI 30 JUILLET 2021
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F.N.H. : Pour la campagne vac- cinale, la cible a été élargie aux 25 et plus. Pensez-vous que les jeunes sont enclins à se faire vacciner ? T. H. : La campagne de vaccination au Maroc cible actuellement les personnes qui ont 25 ans et plus. C’est une excel- lente chose. Mais évidemment que les jeunes se posent des questions. L’une
lants et maintenir coûte que coûte les mesures sanitaires. Atténuer l’ampleur de la vague ne sera possible que si l’on respecte les mesures barrières. C’est indispensable, car c’est la vie des gens qui est en jeu, la nôtre aussi. En ce qui concerne l’impact sur les hôpi- taux et la réanimation, nous ne sommes pas dans le même cas de figure que l’année dernière. Après l’Aïd, en 2020, il n’y avait pas encore de vaccin. Le nombre de contaminés n’était pas aussi conséquent et à chaque fois qu’on avait une augmentation des cas, systémati- quement il y avait la courbe du nombre de cas de réanimation et de décès qui augmentait d’une manière parallèle. Aujourd’hui, nous avons une bonne par- tie de la population vulnérable qui est protégée. Par conséquent, nous allons avoir un décalage des courbes. L’autre caractéristique est que cette courbe, même si elle n’est pas aussi élevée que la courbe des contaminations, sur le plan chiffre absolu, elle pourra atteindre des chiffres et des cas d’hospitalisation et de réanimation qui dépasseront la capacité de notre système de santé. Si l’on ne fait pas attention et si l’Etat n’intervient pas à un moment donné, on peut voir notre système de santé s’affaiblir. F.N.H. : Peut-on dire que le sys- tème de santé au Maroc est bien armé et suffisamment résilient pour faire face à cette éventuelle 3ème vague ? Vu le nombre de contaminations journalières, nous avons l’impression qu’elle a bel et bien commencé. T. H. : Sans aucun doute, nous sommes déjà à la 3 ème vague. Tout dépendra de la discipline des citoyens et du respect des gestes barrières. En tout cas, nous allons forcément assister à une hausse importante des cas dans les semaines à venir. Maintenant, est-ce que les hôpi- taux disposent des moyens nécessaires pour y faire face ? Pas du tout. Il n’y a aucun système de santé dans le monde qui est bien armé pour contrer une pan- démie. Nous sommes devant un virus qui fait des milliers de contaminations par jour, ce qui nous donne des centaines de cas graves, voire des milliers dans d’autres pays. Il n’y a aucun pays qui soit en mesure d’absorber un nombre sans limite de cas graves. Dans tous les pays du monde, le rôle de l’Etat est de
préparer le système de santé, mais aussi de combattre la pandémie en amont et non pas en aval. Il ne faut pas attendre l’arrivée des patients à la réanimation pour réagir, car le système finira par être débordé. Il faut donc combattre la mala- die en amont, c’est-à-dire en limitant le nombre de nouveaux cas. Les gouver- nements interviennent à travers l’instau- ration de nouvelles mesures encore plus
restrictives et draconiennes, notamment le confinement général, quand ils voient que le système de santé va être débor- dé. Il est important de ne pas laisser un système de santé s’effondrer parce que c’est encore plus grave que la pandémie elle-même, en ce sens qu’il entraine sys- tématiquement une hausse des décès à cause de carences dans la prise en charge des patients.
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