C ULTURE
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JEUDI 29 & VENDREDI 30 JUILLET 2021 FINANCES NEWS HEBDO
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Arts plastiques
Belle initiative, noble dessein
◆ La Fondation TGCC se donne pour vocation de vivifier la création contem- poraine et de valoriser les jeunes pousses.
Par R. K. Houdaïfa
L a Fondation TGCC a tou- jours eu l’ambition de prê- cher la bonne parole artis- tique parmi la jeunesse (récalcitrante ?!). C’est ainsi qu’elle changea son fusil d’épaule, en décidant de les impliquer. D’où le lancement du Prix Mustaqbal pour promouvoir la création contem- poraine, auquel Syham Weigant, critique d’art, curatrice et éditrice indépendante, Amina Benbouchta, artiste visuel, Amine Boushaba, jour- naliste, Hassan Sefrioui, galeriste, et Omar Benmoussa, architecte fonda-
teur de studio BO et co-fondateur de Interval, coopérèrent fructueu- sement. Une aubaine pour les artistes en herbe Pour cette 1ère édition, un seul thème a présidé aux exhibitions : «Hier – Aujourd’hui – Demain». Avons-nous eu le sentiment de prêcher dans le désert ? Loin s’en faut. Quoique les «bleus» s’y sont précipité(e)s en nombre, seuls 15 ont été retenus
pour une exposition à l’espace d’art Artorium. Pas le tout-venant, mais l’art de haute qualité. Parmi eux, Khadija El Abyad, Khadija Jayi et Amina Azreg ont reçu une dotation en numéraire de 35.000, 25.000 et 10.000 DH res- pectivement. En d’autres termes, elles sont les lauréates de cette année. Aussi bien que ces heureuses élues auront droit à un solo-show, avec édition d’une publication en
marge de l’édition 2022 du Prix Mustaqbal, elles seront invitées en Résidence d’Artistes au Jardin Rouge à Marrakech – avec l’appui de la Fondation Montresso*, mais également à des rencontres avec des acteurs culturels pour parfaire leurs démarches. Décidément, le projet est généreux, au sens plein du terme : «Un trem- plin pour l’Avenir» , estime Meryem Bouzoubaa, présidente de la Fondation TGCC. ◆
◆ A Melehi, personnage à multiples facettes qui a beaucoup fait pour l’art moderne marocain, Es Saadi rend un vivifiant hommage. Rigueur et harmonie
variant les expériences, en échap- pant résolument à toute tentative d’étiquetage réducteur. Ses débuts furent marqués par son choix déli- béré de la monochromie (peinture en noir sur noir). Entre 1956 et 1964, sa peinture prit un tournant : les formes géométriques étaient traitées par association de couleurs. Durant la décennie 70, il ancra son art dans la dramaturgie des éléments natu- rels: eau, terre, feu, air. Par la suite et sans crier gare, il bifurqua vers la peinture cellulosique sur des pan- neaux de bois : une technique quasi- industrielle. A partir des eighties, on
P eintre qui a taillé des œuvres d’une belle eau, homme politique pétri de principes intransigeants, inspirateur exigeant d’événements culturels dateurs, Mohamed Melehi était et restera indubitablement une figure emblé- matique de notre citadelle culturelle. Le 28 octobre 2020, un ange passe pieds nus; il atteignit les cimes éter- nelles. Melehi entra en peinture avec zèle et ferveur en multipliant les styles, en Par R. K. H.
vit flotter sur les crêtes des vagues des signes identitaires, tels que le croissant lunaire et des formes calli- graphiques. En 1992, il revient à ses premières amours : la toile et la pein- ture à l’huile. Soit, ces vagues qui jaillissent tumultueusement, consti- tuent, sans aucun doute, son label… «L’exposition ‘Face à Melehi’ met en lumière (son) rôle déterminant aux côtés d’autres artistes à inventer
une modernité artistique marocaine au lendemain de l’indépendance du pays (…), créant ainsi une rupture avec un enseignement convention- nel vers une expression abstraite et non-figurative» , lit-on dans la fiche de présentation. ◆
*L’exposition temporaire est à retrouver au premier étage du Palace Es Saadi.
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