Argenteuil_2018_05_11

patience, sa capacité de se remettre en question et sa persévérance. En science, le taux d’échec d’une expérience est très élevé. Comme l’a souligné Martin Richer, ça peut être long avant de trouver le fil sur lequel tirer pour que tout déboule. Et même lorsqu’on l’a trouvé, il faut tou- jours recommencer. Ne jamais s’asseoir sur ses lauriers. « C’était la façon de penser de monmentor en Iowa. Et mon pèrem’aurait dit lamême chose », a-t-il indiqué. Et voilà ce que Martin Richer tente aujourd’hui de transmettre à ses étudiants. UN P’TIT GARS D’ICI Le parcours impressionnant, et loin d’être terminé, de Martin Richer a de quoi inspirer des jeunes d’Argenteuil. Le jeune garçon de Lachute – et fier de l’être – a eu un début de parcours scolaire traditionnel. Après son école primaire à l’école Saint-Alexandre, il a fait ses études secondaires à l’école Mgr- Lacourse et à l’École polyvalente Lavigne. À cette époque, au début des années 1990, Martin Richer était un premier de classe. À cemoment, il se voyait enméde- cine. « Je ne savais même pas que lemétier de chercheur existait », a-t-il affirmé. Il a donc poursuivi ses études en Sciences de la santé au Cégep Bois-de-Boulogne à Montréal, pour ensuite s’inscrire au bac- calauréat en Microbiologie-immunologie à l’Université McGill. Après sa maîtrise à l’Université de Montréal, il a décidé de prendre une année sabbatique et de voyager. À son retour, il est allé travailler comme technicien de laboratoire à l’Université de Colombie- Britannique. « C’est là que j’ai réalisé que je voulais continuer de façon plus avancée », a-t-il raconté.

PORTRAIT

MARTIN RICHER : À LA DÉCOUVERTE DE NOTRE SYSTÈME IMMUNITAIRE

Martin Richer se compte très chanceux de pouvoir compter sur l’apport de son épouse et associée de recherche, Stéphanie Condotta, qui détient elle aussi un post-doctorat dans le domaine. « J’ai quelqu’un de très qualifié qui travaille avec moi. Sans elle, on ne serait pas rendu aussi loin, ça c’est sûr », a-t-il confié. —photo Evelyne Bergeron

EVELYNE BERGERON evelyne.bergeron@eap.on.ca

Un sarrau blanc, des formules scientifiques, des équipements sophistiqués, voilà ce que l’on trouve dans son laboratoire. Le doute, la persévérance et la soif d’apprendre, voilà de quoi il est habité. Depuis un peu plus de trois ans, Martin Richer dirige son propre laboratoire à l’Uni- versité McGill à Montréal. Il a été embauché comme professeur agrégé du département demicrobiologie-immunologie, l’endroit même où il a obtenu son baccalauréat au milieu des années 1990. Après avoir fait son doctorat à l’Univer- sité de la Colombie-Britannique, puis son post-doctorat à l’Université de l’Iowa aux États-Unis, il est, pour ainsi dire, de retour au bercail. Natif de Lachute, Martin Richer a choisi de s’établir à Montréal avec son épouse et associée de recherche, Stéphanie Condotta. Depuis son retour, il n’a pas tardé à se démarquer et à faire valoir ses recherches au sein de la communauté scientifique canadienne. En juin prochain, la Société canadienne d’immunologie, qui compte plus de 250 membres à travers le pays, lui décernera le prix Nouveau chercheur. Lorsque nous l’avons rencontré dans son laboratoire, Martin Richer s’est montré très fier de cette prestigieuse distinction. « C’est une fierté d’être reconnu par ses pairs, a- t-il exprimé. Mais c’est un prix que je dois en grande partie à mes étudiants, car ce n’est pas moi qui fais le travail de jour en jour. Oui, ce sont souvent mes idées, mais ce sont mes étudiants, qui sont vraiment superbes, qui font le travail », a-t-il ajouté. Ses recherches actuelles portent sur le fonctionnement d’une certaine catégo- rie de cellules de notre système immu- nitaire, les cellules CD8. Celles-ci ont

comme travail de combattre des virus. Depuis quelques années, les chercheurs s’intéressent de plus en plus à ces cellules puisqu’il est de plus en plus démontré que celles-ci pourraient aider à combattre le cancer. « Leur job principal, c’est de tuer des cellules. Elles reconnaissent des cellules infectées ou des cellules cancéreuses, puis elles sont capables de les tuer », a expliqué le scientifique. Mais ces cellules ne semblent pas s’activer de la même façon chez chacun, ni pour chacune des infections. Martin Richer et son équipe tentent donc de mieux comprendre leur fonctionnement. Mieux les comprendre pour mieux les utiliser, les stimuler ou les contrôler. M. Richer a indiqué que les cellules CD8 sont de plus en plus utilisées dans des traitements d’immunothérapie contre le cancer. Mais là ne semble pas encore être la solutionmiracle. « Dans certains cas, ça fonctionne bien, mais ça ne marche pas dans tous les cas », a-t-il reconnu. TRANSMETTRE SA PASSION Dans son laboratoire, Martin Richer est bien entouré. En plus de son épouse, ils sont cinq étudiants à travailler avec lui. Deux sont au niveau du premier cycle universitaire, deux autres en sont à leur maîtrise, et un autre fait son doctorat. Bien que sa formation de scientifique ne l’ait pas outillé plus qu’il ne le faut en pédagogie, Martin Richer se découvre des intérêts dans l’enseignement. Il faut dire que ses deux parents (Louise Villeneuve et Roland Richer) ont fait carrière dans le domaine de l’éducation, demême que sa sœur (Anick Richer). « La partie préférée demon travail, c’est de voir mes étudiants devenir tranquillement

des scientifiques », a-t-il reconnu. Il est de ceux qui laissent beaucoup de liberté à ses étudiants. Il leur demande de déve- lopper leur jugement, d’analyser des textes, de proposer des choses… Bien sûr, il les influence, mais il aime les voir développer leur personnalité et leur pen- sée scientifique. « C’est la partie la plus le fun de la job , mais aussi la plus difficile. Ce serait plus facile de leur dire quoi faire, a-t-il témoi- gné. Oui, j’ai des bonnes idées, mais la journée où je crois que je suis le meilleur dans ce que je fais, que c’est moi qui ai les meilleures idées, je suis aussi bien de fermer la porte. » C’est de cette façon qu’il a appris à tra- vailler avec ses mentors de doctorat, à l’Université de Colombie-Britannique, et de post-doctorat, à l’Université de l’Iowa. « J’ai travaillé avec des gens qui ont vrai- ment changé ma façon de voir les choses en tant que scientifique », a-t-il précisé. C’est auprès d’eux qu’il a développé sa

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