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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 4 MARS 2021

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Incivisme fiscal

◆ Le paiement de l’impôt n’est pas une sinécure, puisque le contribuable se voit privé d’une partie de son revenu. ◆ Du fait de leur faible contribution à l’IR, les professions libérales essuient beaucoup de critiques. Pourquoi indexer les professions libérales ?

que « l’IR concerne plusieurs types de revenus liés à une activité professionnelle, y compris celle des professions libérales. Les revenus sala- riaux, fonciers et ceux issus

té et non comme personne physique soumise à l’IR. Au Maroc, beaucoup d’experts- comptables ont opté pour cette option et payent l’IS. « Aujourd’hui, je ne suis pas en mesure de faire une sous- déclaration des honoraires de mon cabinet, puisque ce sont les clients qui procèdent à la déclaration », assure notre interlocuteur. Pour rappel, toutes les profes- sions libérales qui ont sous- crit récemment à l’amnistie fiscale ont été rappelées à l’ordre au sujet des sous- déclarations de revenus par le fisc. La DGI, qui a ren- forcé son système d’infor- mation au cours des der- nières années, s’est dotée de moyens à la pointe de la technologie, facilitant les recoupements. Ce qui per- met de déterminer s’il existe ou non un écart important entre le revenu réel et ce qui est déclaré. « Au-delà de la question de l’incivisme fiscal qui peut concerner plusieurs catégories de contribuables, le plus important est l’exis- tence de mécanismes de contrôle performants pour déjouer les fraudes », assure l’expert-comptable. Au final, notons qu’il est plus difficile pour le fisc de contrôler et procéder aux recoupements nécessaires pour situer le revenu réel de certaines pro- fessions libérales, dont la plupart des clients sont des particuliers, enclins à utiliser le cash comme moyen de paiement. ◆

des capitaux mobiliers rentrent dans le champ d’application de l’IR. Les retraites et les pensions sont également taxées par cet impôt direct », explique-t-il dans un pre- mier temps. Et d’ajouter : « Les statistiques des der- nières années montrent que la plus grosse partie

Les professions libérales qui ont

souscrit récemment à l’amnistie fiscale, ont été rappelées à l’ordre au sujet des sous-déclarations de revenus par le fisc.

des recettes de l’IR provient de l’IR sur les salaires (fonc- tionnaires et salariés), retenu à la source. Il ne faut pas perdre de vue que le nombre de salariés et fonctionnaires au Maroc est largement supé- rieur à celui des personnes physiques exerçant une acti- vité professionnelle », souligne l’homme des chiffres. Précisons que le paiement de l’impôt pour les professions libérales se fait sous forme déclarative, laquelle a pour corollaire le contrôle du fisc. « Le versement de l’impôt est toujours douloureux pour le contribuable, quel que soit le niveau de son revenu. Force est d’admettre que certaines personnes exerçant une pro- fession libérale sont tentées de s’adonner à des méca- nismes (sous-déclaration, omission, etc.) leur permet- tant de payer moins d’im- pôts », concède notre source, qui a fait le choix d’exercer son métier en tant que socié-

tionne que l’IR a généré près de 44,5 Mds de DH de recettes en 2019 (contre 54 Mds de DH pour l’IS). C’est dire la centralité de cet impôt direct pour les recettes publiques. Or, au Maroc, plusieurs voix ne cessent de dénoncer depuis plusieurs années la faible contribution des professions libérales aux recettes de l’IR. Chiffres à l’appui, 80% de l’IR seraient payés par les travail- leurs des secteurs public et privé. Que traduit réellement ce chiffre ? Peut-on mettre tous les contribuables exerçant une profession libérale dans le sac de l’incivisme fiscal ? La réalité au-delà du chiffre Interrogé sur la faible partici- pation des professions libé- rales aux recettes de l’IR ainsi que sur les critiques qu’elles essuient de façon régulière, un expert-comptable qui préfère garder l’anonymat, avance

L e système fiscal prête le flanc aux critiques, notamment sur le front de l’équité et de la rentabilité. Or, faudrait-il le rappeler, les recettes fiscales couvrent près de 74,5% du budget général de l’Etat (BGE). Les derniers chiffres du haut-commissa- riat au Plan (HCP) tablent sur un déficit budgétaire de 6,4% du PIB en 2021, après une crise des finances publiques en 2020, traduite par un déficit budgétaire de 7,4% du PIB. La fébrilité des finances de l’Etat, couplée au trend haussier de la dette publique globale, sous l’effet de la pandémie, peut remettre en selle légitimement le débat sur l’impératif de remédier aux griefs du sys- tème fiscal. Le dernier rapport d’activité de la Direction géné- rale des impôts (DGI) men- Par M. Diao

80% de l’IR seraient payés par les travail- leurs des sec- teurs public et privé.

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