Reflet_2015_12_24

ACTUAL I TÉ • NEWS

En route vers un avenir électrique

ALEXANDRA MONTMINY alexandra.montminy@eap.on.ca

pourrait avoir des répercussions intéres- santes sur l’économie locale, a-t-il fait valoir. « Il y a des avantages économiques dans le fait de conduire une voiture électrique et d’installer des bornes de recharge. D’abord, le gouvernement de l’Ontario offre des rabais jusqu’à concurrence de 8500 $ à l’achat d’un tel véhicule. Ensuite, les coûts d’utilisation en électricité s’élèvent autour de 30 $ par mois seulement, contrairement aux voi- tures à essence dont le coût est beaucoup plus élevé, parfois de 200 à 300 $ par mois. Imaginez, si tout lemonde avait cemontant de plus par mois dans leurs poches ce que ça pourrait faire pour l’économie locale », a affirmé Paul Camiré. « Aussi, si on prend comme exemple le système du Québec, toute l’électricité provient d’Hydro-Québec, donc tout l’argent dépensé par les consom- mateurs reste dans l’économie locale. Ça appuie donc l’industrie électrique locale, en plus de créer des emplois et d’apporter de nouveaux clients aux commerçants du milieu. » L’utilisation de véhicules électriques per- met non seulement d’avoir un impact sur l’environnement, mais également directe- ment sur la santé des gens. « Côté bruit, des études démontrent que la pollution sonore produite par les voitures à essence est nocive pour la santé puisqu’elle cause un plus grand stress, sans compter les émanations de pous- sières créées par les freins, ainsi que celles de gaz carbonique », a déclaré M. Camiré. Depuis sa création en 2011, Sun Country Highway a réussi à installer des bornes de recharge électrique un peu partout au pays. « SCH a réussi à desservir la route transca- nadienne au complet. Il est donc possible de parcourir le Canada, de St John’s à Victoria, en voiture électrique à 100 %. »

Si l’utilisation des véhicules électriques était presque inexistante ces dernières an- nées, elle connaît actuellement un gain de popularité fulgurant. À preuve, il y a de cela à peine quatre ans, on recensait environ 200 véhicules électriques à travers le pays. Maintenant, les propriétaires de voitures électriques sont plus de 15 000 au Canada. Recharger son véhicule électrique n’aura jamais été aussi simple puisque plusieurs bornes de recharge pour les voitures élec- triques ont été installées dans l’Est ontarien au cours de la dernière année. « Le projet a été développé par Sun Country Highway (SCH), qui est une entreprise pancana- dienne. Ce projet permettait de donner des bornes, en partenariat avec Tesla Motors, qui en distribuait également. Des critères de sélection étaient appliqués, mais ce sont surtout les endroits qui sont assez passants, comme les hôtels ou les restaurants, qui étaient visés par le programme », a expliqué le directeur régional de SCH, Paul Camiré. Dans la région, on en retrouve depuis cette année à Casselman, à l’hôtel Microtel, ainsi qu’à Embrun, à la Boulangerie du vil- lage. Ailleurs dans la région, on en trouve à Hawkesbury, Cornwall et depuis à Rockland. « Pour le projet d’installation d’une borne à Embrun, qui nous a été donnée par le Best Western de Gatineau, (…) neuf commandi- taires en ont assumé les frais d’installation. Je suis moi-même allé creuser avec une pelle! C’était un beau projet communautaire », a commenté M. Camiré. L’inauguration a eu lieu le samedi 24 octobre dernier. Y a-t-il d’autres projets d’installation en vue? « On regarde pour en installer d’autres dans la région sous peu », a-t-il confirmé, sans vouloir s’avancer davantage. Et comment les propriétaires de véhicules électriques font-ils pour repérer les bornes? Grâce aux applications Plugshare.comet Sun Country Highway, ils peuvent non seulement découvrir où se trouvent les bornes les plus près, mais ils peuvent également s’inscrire aux différentes bornes auxquelles ils se sont arrêtés. « C’est vraiment comme une petite communauté », a précisé M. Camiré. Curiosité Selon M. Camiré, les gens semblent curieux par rapport à ces installations et n’hésitent pas à poser des questions. « Il y a un aspect de nouveauté, surtout dans

Recharger son véhicule électrique sera désormais un jeu d’enfant grâce aux bornes électriques installées à Cornwall, Embrun, Casselman et Hawkesbury.

la région, dans le sens où les gens ne sont pas encore habitués à cette technologie. Les gens ont parfois des idées préconçues par rapport aux voitures électriques. Oui, c’est bon pour une utilisation quotidienne, puisqu’on parle de 150 à 200 kmd’autonomie par recharge. Oui, elles peuvent dépasser les autres voitures sur l’autoroute et oui, elles sont conçues pour affronter les hivers canadiens », a affirmé le directeur régional de SCH. Le développement de l’industrie de l’au- tomobile électrique représente des avan- tages sur plusieurs plans pour la région. « Nous sommes idéalement situés puisque nous sommes entourés du Québec et des États-Unis, qui sont de grands développeurs dumarché de l’automobile électrique. Cela pourrait apporter un secteur d’écotourisme très important dans la région. » En effet, des emplacements touristiques comme le Parc

aquatique Calypso, à Limoges, pourraient grandement bénéficier de l’installation de bornes de recharge. En plus de faire croître le secteur tou- ristique, l’industrie automobile électrique

Plusieurs craignent que l’expérience de conduite d’une voiture électrique soit moins exaltante que celle d’une voiture à essence. Pour démystifier cette concep- tion, notre journaliste s’est fait un plaisir de prendre la route à bord d’un véhicule électrique. La voiture en question, une Chevrolet Volt de fabrication récente. On pousse un bou- Au volant d’une voiture électrique lisation des freins n’est pas nécessaire. La décélération se fait assez rapidement, il faut donc apprendre à contrôler cette nouvelle option, tout en faisant attention puisque, comme les freins ne sont pas utilisés sur ce mode de conduite, aucun voyant lumineux ne s’allume pour montrer que la voiture ralentit. Pour le modèle essayé, un grand écran tactile de contrôle montre la charge

ton, la voiture s’active. Il serait faux de dire qu’elle « démarre » puisqu’aucun vrom- bissement de moteur n’est ressenti. Pas de vibration, même pas de bruit. D’emblée, c’est surtout ce qu’on remarque : le silence. C’est pour cette rai- son que la plupart des véhicules électriques

de la batterie, entre autres. La Chevrolet Volt est également munie d’une géné- ratrice qui recharge la batterie au besoin. Quant à l’accé- lération, la voiture électrique ne donne pas sa place. Elle rivalise avec les voi- tures à essence des marques les plus

La voiture en question, une Chevrolet Volt de fabrication récente. On pousse un bouton, la voiture s’active. Il serait faux de dire qu’elle « démarre » puisqu’aucun vrombissement de moteur n’est ressenti. Pas de vibration, même pas de bruit.

sont munis d’un klaxon à piéton, puisque même ceux-ci, parfois, n’entendent pas la voiture. Plusieurs modes de conduite sont offerts. Les modes standards de conduite (Drive et Sport) sont offerts, en plus d’un autremode, qui permet de contrôler l’accélération et la décélération, sans jamais utiliser les freins. Cela implique que pour ralentir près d’une bretelle de sortie ou dans une courbe, l’uti-

populaires. Ce qui surprend, c’est qu’il n’y a aucun changement dans la boîte de vitesse. La transmission ne comprend qu’un rapport qui est engagé en permanence dès que la voiture est en mode Drive. En somme, la conduite d’un véhicule électrique s’est avérée semblable à celle d’une voiture à essence, mais à la fois dif- férente, tout en étant très confortable.

Made with FlippingBook HTML5