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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

MERCREDI 30 SEPTEMBRE 2020

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Finances publiques ◆ La crise liée au coronavirus appellerait à revoir le modèle de société et appréhender les finances publiques à travers ses rapports avec le secteur privé et avec d’autres disciplines. Ces réformes dictées par la pandémie L es grandes crises sont certes dévas- tatrices, mais elles peuvent Par M. D. & C. J. Pour Michel Bouvier, la pandémie a ringardisé le modèle poli- tique ayant prévalu jusque-là.

t-il. L’on note également un grand fossé entre les dépenses de l’AMO dans le secteur privé par rap- port au secteur public et selon le type d’assu- ré. A cela s’ajoute une incohérence dans les dépenses par famille de soins aussi bien entre secteur privé et public qu’entre les différentes régions du Royaume. Miser sur la préven- tion pour limiter les dépenses Le directeur de la Planification et des Ressources finan- cières du ministère de la Santé, Abdelouahab Belmadani, a mis en relief des pistes allant dans le sens de la ratio- nalisation des dépenses de santé afin d’améliorer le financement du sec- teur. Le responsable du ministère de la Santé prône la mise en place des politiques publiques pour agir en amont et réduire les coûts des prises en charge. « Il faut intervenir en amont et cela commence par la prévention. Cette approche permettra de faire des économies sur le budget de la Santé », dixit Abdelouahab Belmadani. Ce dernier plaide également en faveur de l’élaboration d’une carte sanitaire équitable afin d’amélio- rer l’offre et les coûts de soins. Dans le même ordre d’idées, de nou- veaux mécanismes de financement de la santé doivent être de mise, à l’instar des taxes sur les produits nocifs pour le financement des soins des maladies provo- quées par ceux-ci. ◆

aussi inspirer le progrès en balayant l’ordre établi et les dogmes sclérosés. Ce qui permet de géné- rer de nouvelles voies, génératrices de progrès sur les plans politique, économique et social. Lors de son intervention à l’occasion d’une ren- contre co-organisée par la Trésorerie générale du Royaume (TGR) et l’Asso- ciation pour la fondation internationale de finances publiques (Fondafip) sous le thème : « Quel droit à la santé au Maroc et en France ? Financement de la santé, territoires et intelligence artificielle », Michel Bouvier, président de la Fondafip, a mis l’ac- cent sur la nécessité de procéder aux réformes multisectorielles dictées par la pandémie. « Nous avons conscience qu’il faut réformer notre sys- tème de santé. L’objectif est de faire face à la mul- tiplication des besoins et des coûts financiers qui ne cessent de croître d’année en année sous l’effet du vieillissement de la population », soutient le professeur français. La transition démogra- phique engendrant une massification des per- sonnes âgées, qui repré-

senteraient actuelle- ment en France 10% de la population, n’est pas sans conséquence sur les dépenses publiques et celles du secteur de la santé. « Dans 20 ans, la part des personnes âgées devrait passer à 15% en France. En 1750, l’espérance de vie des Français ne dépassait pas en moyenne 27 ans. Actuellement, elle culmine à 93 ans », souligne le juriste français. Un paral- lèle démographique peut être établi avec le Maroc qui voit aussi le nombre de la population âgée grossir. Une facture salée de 9 Mds d’euros Tout en mettant l’accent sur la difficulté d’appré- hender l’ampleur des multiples conséquences de la Covid-19, l’expert des finances publiques a révélé que la pandé- mie de la covid-19 devrait

coûter au secteur de la santé en France plus de 9 milliards d’euros en 2020. Aujourd’hui, force est de constater que le corona- virus a engendré une crise économique au niveau des Etats développés et des pays émergents, met- tant ainsi à rude épreuve les finances publiques. Au Maroc, le déficit bud- gétaire hors privatisation devrait presque doubler en 2020 pour atteindre 7,9% du PIB. Toujours est-il que tout l’enjeu pour les Etats est d’anticiper le coût engendré par le virus pour les années prochaines. « Le défi est énorme, mais nous devons l’assumer », dixit Bouvier. Une remise en cause profonde Tout au long de l’histoire récente, l’Etat-providence a été chahuté par plusieurs crises, mais d’après le président de la Fondafip, celle qui prévaut actuel-

lement est totalement dif- férente des précédentes. « Les acteurs socioécono- miques doivent s’adapter à la pandémie », suggère Bouvier. Par ailleurs, il est impératif d’appréhender les finances publiques à travers ses rapports avec la société et les autres disciplines (économie, droit et environnement, etc.). « Il existe un désarroi par- tagé par l’ensemble de la population, et surtout par les décideurs politiques et administratifs. Il est donc essentiel de revoir le modèle politique qui a pris un sérieux coup de vieux », précise Bouvier. Tout en soulignant la remise en cause du concept de l’Etat-providence, même s’il a prouvé son effica- cité pendant des années, il attire aussi l’attention sur les limites des Etats quant à leur capacité à endiguer seuls les crises d’une grande ampleur. ◆

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