FNH 997

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ECONOMIE

FINANCES NEWS HEBDO

MERCREDI 30 SEPTEMBRE 2020

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de mesures d’accompagnement locales doit être entrepris, notamment : • La généralisation de la couverture sociale et une meilleure efficience du Ramed; • L’amélioration et la réciprocité dans les conditions des différents accords de libre- échange signés par le Maroc (UE/USA… Accords d’Agadir, Turquie…); •L’application d’une préférence nationale de 15% pour les médicaments fabriqués locale- ment (à l’instar de plusieurs pays, l’Algérie, la Tunisie…); •L’interdiction de l’importation de tout produit fini dont un ou deux produits identiques sont fabriqués localement; • La révision du décret actuel de fixation des prix des médicaments qui est en faveur de l’importation; • La libéralisation des prix des médicaments non remboursables; • Un fast track pour l’enregistrement des pro- duits à la fabrication; • Des mesures incitatives pour l’investisse- ment aussi bien dans l’innovation que dans le générique; • L’achèvement des réglementations et des mesures incitatives nécessaires pour le déve- loppement de la recherche (dont les essais cliniques...); • La révision de la réglementation actuelle relative à la bioéquivalence pour ne pas han- dicaper le développement des médicaments génériques; • La mise en place d’une agence nationale du médicament, organe essentiel pour la régula- tion et la promotion du secteur. F.N.H. : Cette crise a-t-elle changé la perception que vous aviez de l’indus- trie pharmaceutique nationale ? Va-t- elle impliquer un changement d’ap- proche afin de la rendre plus solide et plus compétitive ? A. S. : Le médicament n’est pas un produit comme les autres; il revêt un caractère straté- gique incontournable pour notre pays. La crise du Coronavirus est venue révéler une image d’une industrie nationale du médica- ment dont les fondations sont fragilisées. De fait, le Coronavirus est venu accélérer de manière conjoncturelle une tendance structu- relle qui a vu un recul de la fabrication locale et une absence de visibilité de la stratégie juri- dique et réglementaire des pouvoirs publics depuis trois décennies. Le moment est venu pour agir de manière structurelle, déterminée et volontariste, afin de préserver notre souveraineté sanitaire et développer le secteur du médicament dans

les champions de demain et relever les défis qui s’offrent à eux. En s’appuyant sur une posi- tion géographique avantageuse aux portes de l’Afrique et des écosystèmes de pointe en matière de logistique, de transport et de technologie ainsi qu’une expertise reconnue à l’international et certifiée par l’OMS qui classe le Maroc dans la zone «Europe». Le Royaume dispose d’une carte à jouer dans un contexte extrêmement complexe où il est à même d’assurer la sécurité et la prospérité sanitaire de toute la région. Dans le peloton de tête de l’industrie phar- maceutique du continent, l’élan du sec- teur, qui exporte désormais 17% de sa production, devrait être encouragé par des mesures incitatives, qui accompagneraient les opérateurs nationaux aussi bien dans la fabri- cation locale, avec une plus grande utilisation des génériques, que dans l’implantation des nouvelles technologies (biosimilaires, vaccins, produits d'oncologie...). De fait, le temps est venu de miser sur nos compétences et notre industrie nationale qui investit chaque année plus de 800 millions de dirhams dans l’outil industriel, la formation du personnel marocain, l’innovation technolo- gique ou encore l’écologie. Une politique qui aura comme conséquences directes d’équili- brer la balance commerciale, notamment en réduisant l’importation de médicaments, en assurant la souveraineté sanitaire du Royaume et en participant à l’émergence d’un secteur disposant de la taille critique pour imposer le médicament «made in Morocco» comme un produit contribuant à la fois à l’amélioration de la santé de nos concitoyens et à la pros- périté du pays. ◆

son ensemble. Ceci est d’autant plus crucial que notre secteur peut contribuer à la reprise économique souhaitée. F.N.H. : Aujourd’hui, les autorités misent de plus en plus sur la produc- tion locale dans le cadre de la reprise économique. Quels sont les leviers à activer afin que l’industrie phar- maceutique nationale puisse profiter valablement de cette opportunité ? A. S. : Cette opportunité nous permettra d’appuyer l’autonomie sanitaire, de favoriser les génériques et de soutenir les entreprises locales qui deviendront, de fait, plus compéti- tives à l’export. Or, tous ces efforts ne seront véritablement efficaces que si le système de santé se développe dans son ensemble, notamment à travers l’élargissement de la couverture et la généralisation de l’usage des médicaments génériques pour permettre à une plus grande partie de la population d’accéder aux soins. L’objectif de cette démarche est de donner aux industriels du secteur les outils pour être La crise de la Covid-19 a mis en lumière la fragilité des systèmes de santé planétaires et les limites de la sur-dépendance étrangère en matière de chaînes de valeur et d'approvisionnement.

Ce qu'il faut savoir de l’AMIP

L’AMIP, créée en 1985, comprend trente sociétés pharmaceutiques appartenant soit à des groupes étrangers, en propre ou en partenariat, soit à des opérateurs marocains. Il s’agit de sociétés de statut pharmaceutique réglementaire (à savoir des établissements pharmaceutiques industriels avec des sites de production), conformément au Code du médicament de 2006 (loi 17/04). A travers ses membres, l’AMIP représente 75% environ du chiffres d’affaires annuel du secteur. Les sociétés membres de l’AMIP représentent sous licence 260 sociétés étran- gères, qui n’ont pas de sites industriels, sur les 280 sociétés étrangères présentes sur le marché marocain. Et tout ceci avec une qualité aux normes internationales, sous la supervision du Laboratoire national de contrôle des médicaments, créé depuis 1969, préqualifié par l’OMS et accrédité par la Direction européenne de la qualité des médicaments. La Direction du médicament et de la pharmacie applique officiellement les directives euro- péennes en matière d’enregistrement et d’autorisation des médicaments.

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