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F OCUS AGRICOLE

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FINANCES NEWS HEBDO

MERCREDI 30 SEPTEMBRE 2020

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Agrumiculture Faut-il craindre une crise de surproduction ? E n dépit de la sécheresse, le ministère de l ’ A g r i c u l t u r e table sur une ◆ Les prévisions tablent sur une hausse de la récolte de 29% au titre de l’actuelle saison. ◆ A l’export, les produits marocains font face à une concurrence exacerbée des produits étrangers. Lors de la saison Par C. Jaidani

autres pays, surtout médi- terranéens, comme la Turquie, l’Egypte ou l’Es- pagne. « La qualité et le prix sont importants pour se positionner sur le mar- ché international, mais il y a d’autres facteurs qui entrent en jeu comme la date de la cueillette. Si elle est précoce, elle donne un certain avantage aux produits marocains. Il faut souligner également que malgré la proximité du Maroc avec l’Europe, le dispositif logistique natio- nal ne permet pas d’accé- der rapidement aux mar- chés. La valeur du Dirham a également un effet contraignant du fait qu’elle est nettement supérieure à d’autres monnaies, notamment égyptienne ou turque », explique-t-on auprès de la Fédération interprofessionnelle des agrumes (Maroc Citrus). Mais, selon une note de la FAO, le marché est très porteur cette année dans la plupart des pays impor- tateurs d’agrumes, sous l’effet de la hausse de la demande due au corona- virus (les consommateurs recherchant des produits à base de vitamine C). L’offre des pays concur- rents du Maroc sera en deçà de celle de la saison 2018-2019 où elle avait enregistré un record. ■

2018/2019, des exploi- tants n’ont pas récolté leurs pro- duits : leur coût de revient est plus cher que le prix du marché.

récolte des agrumes en forte hausse au titre de la saison 2020-2021. Les prévisions font état d’une production qui devrait tourner autour de 2,45 millions de tonnes contre 1,9 million de tonnes une année auparavant, avec une hausse de 29%. Les raisons de cette per- formance, comme l’ex- plique le département de tutelle, sont le fruit des efforts déployés dans le contrat-programme signé entre l’Etat et les profes- sionnels dans le cadre du Plan Maroc Vert. Les nouvelles dispositions ont permis de renouveler les plantations à travers des variétés plus produc-

tives, d’utiliser des intrants de qualité, d’encourager l’irrigation localisée et de faire un accompagnement technique adéquat des cultures. Mais la filière est deve- nue ces dernières années victime de son succès à cause d’une crise de sur- production. Les marchés local et international ont montré leurs limites pour

absorber tous les produits. Les exploitants craignent que le scénario de la sai- son 2018-2019 se répète, période lors de laquelle le secteur avait enregis- tré une production record de plus de 2,62 millions de tonnes. Les exploitants avaient alors accusé une perte sèche de 2 milliards de DH. « Lors de ladite saison, nous

avions enregistré une belle récolte engendrant une hausse de l’offre et, par conséquent, une baisse des prix. Face à cette situation, certains exploi- tants ont été contraints de laisser les fruits périr dans les arbres au lieu de les récolter. Le coût de revient des produits était devenu plus élevé que le prix du marché », témoigne Hamid Berrahou, un agriculteur de la région du Gharb. A l’instar d’autres filières agricoles, l’agrumiculture nationale est marquée par une fluctuation de la pro- duction selon les saisons sous l’effet de plusieurs paramètres, dont notam- ment les aléas climatiques (sécheresse, grêle, cher- gui…). Au niveau de l’export, les exploitants sont confron- tés à la concurrence des

3 milliards de DH à l’export

D’une superficie de près de 130.000 ha, la production moyenne annuelle d’agrumes s’élève à 2,4 millions de tonnes. La gamme des produits est diver- sifiée, mais trois principaux groupes se distinguent, à savoir le groupe les Clémentines avec une part de 24%, Maroc Late 20%, et Navels 19%. La filière regroupe 13.000 exploitants assurant la création de près de 32 millions de journées de travail (22 millions au niveau des vergers, 7 millions au plan de la valorisation (conditionnement et transformation) et 3 millions au niveau des autres activités indirectes. Pour leur part, les exportations oscillent autour de 650.000 tonnes par an, générant un montant de 3 milliards de DH.

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