03-2017 F

S'engager à 50+ : avantages et inconvénients

Ce qui est difficile ? LA SANTÉ : Il est naturellement bien d'être en bonne santé et en pleine possession de ses moyens – même si cela aussi est relatif. En tant que «vieil homme», tu n'es pas ob- ligé de décharger tout seul un camion de ciment, tu vas chercher de l'aide. Cepen- dant, le risque de tomber malade est plus élevé. Nous avons donc effectué chaque année des contrôles médicaux en Suisse et emporté les médicaments nécessaires, ce qui nous a permis de nous faire moins de soucis. Lorsqu'un cancer du pancréas a été diagnostiqué chez mon épouse Annalies et qu'elle en est morte peu de temps après, nous avons tous été secoués. Mais en même temps, cela aurait pu nous arriver égale- ment en Suisse. Notre préparation intensive en Guinée par rapport à la mort nous a été d'un grand secours. J'ai l'impression qu'en Afrique, on est davantage conscient de la réalité de la mort. APPRENDRE UNE LANGUE : On dit qu'après 50 ans, on n'apprend plus une langue si rapidement. C'est vrai, mais d'un autre côté, on peut beaucoup compenser par la franchise et on arrive à se faire com- prendre avec un vocabulaire simple. Le mot « langue » est lié au verbe « parler » et en parlant, on peut beaucoup apprendre. De plus, nous n'avions pas dans notre mission à traiter de sujets théologiques compliqués ou à relever d'autres défis de langage. La famille à la maison : Nos enfants ne sont pas avec nous, donc ils nous manquent na- turellement beaucoup !

Ce qui est plus facile ? LES DERNIÈRES ÉTAPES DE LA CARRIÈRE : dans quelques années je serai à la retraite et je n'ai donc pas le stress de devoir me réintégrer et chercher à nouveau du travail. L'APPARENCE D'UNE PERSONNE PLUS ÂGÉE : Les cheveux gris ne sont pas un inconvénient – au con- traire : l'âge est honoré et respecté. LOGEMENT, NOURRITURE, ÉCOLE, QUESTIONS DE SANTÉ… : Une bonne partie de tout ceci est plus facile à organiser sans petits enfants – même si c'est naturellement aus- si possible avec eux, comme nous l'avons expérimenté lors de notre premier engagement en Angola ! VIVRE SA VOCATION : A 50+, cer- taines obligations financières et de temps n'existent plus – et nous avons davantage de temps et de moyens pour découvrir et réaliser de nouveaux désirs, rêves et vocations. De plus, avec l'âge, il est plus facile de répondre à des questions comme : Qu'est-ce que je sais bien faire ? Où sont mes dons et talents ? Qu'est-ce que Dieu m'a mis à cœur ? Qu'est-ce que je ne voudrais en tout cas pas faire ? – et par conséquent chercher une activité qui nous corresponde. FINANCES : Nous avons consulté un conseiller financier, qui nous a mon-

tré quelle serait notre situation à la retraite. Pour nous, c'était un grand soulagement de voir qu'il n'était vraiment pas nécessaire de nous in- quiéter pour nos vieux jours. Com- me durant nos années passées en Angola, nous n'avions pas de caisse de pension, il n'était pas question pour nous de prendre une retraite anticipée – alors que pour d'autres cela peut être la meilleure voie. D'autres avantages financiers pour nous étaient que nous pouvions louer notre maison et que nos en- fants ayant quitté le nid, ils n'avaient plus besoin de notre soutien finan- cier. GESTION DES DÉFIS ET DES SI- TUATIONS DIFFICILES : Au niveau professionnel, on est plus stable et moins en proie à des défis qui pro- voquent du stress. De par notre expérience, nous pouvons mieux reconnaître les priorités et les réa- liser plus facilement. De plus, on peut aborder bien des situations de façon plus détendue - on a une cer- taine expérience de vie et les premi- ères tempêtes sont derrière nous, ce qui est rassurant. INCLURE LA FAMILLE : Pour nous, il était important d'intégrer nos trois enfants adultes dans le processus, qu'ils puissent exprimer leurs crain- tes et leurs joies, et pouvoir ainsi fai- re une planification commune.

Fredi RAYMANN, collaborateur de ProTIM 2-2-2 Kissidougou, Guinée

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