03-2017 F

Pourquoi tout recommencer encore une fois ?

A plus de 50 ans on est bien dans ses bot- tes, on sait comment les choses se dérou- lent et comment cela se passe en géné- ral. Ce n’est de loin pas tout le monde qui cherche la grande aventure à ce stade- là, bien au contraire : trop souvent on se cramponne à ce qu’on connaît, on évite les gros changements, on commence à penser à la retraite et l’on ne veut certai- nement pas retourner à la case départ ! C’est un peu ainsi que cela s’est passé pour nous. Finalement, nous nous sommes tout de même décidés pour une mission (de plus). Pourquoi ? En tant que Suisses, nous pensons que nous pouvons donner beaucoup plus de la richesse dont nous disposons – pas seule- ment le matériel mais aussi la formation et l’éducation que nous avons reçues. De 1992 à 1994 nous sommes partis en mission avec Servants to Asia’s Urban Poor à Manille, la capitale des Philippines. Nous habitions alors avec nos trois petits enfants dans les quartiers pauvres, apprenant une langue étrangère et nous engageant dans divers petits projets. Nous sommes rentrés en Suisse en mars 1994 à cause de la forma- tion scolaire des enfants. Le temps que nous avons passé là-bas nous a marqués. Il n’était pas seulement ques- tion d’amener des changements par notre engagement, mais également de permet- tre que notre vision des choses se modifie. Nous avons appris à mieux comprendre les causes de la pauvreté et aussi les raisons qui font qu’il est si difficile de changer une situation. Nous avons dû apprendre que nos références, nos valeurs, ne détenaient pas la solution à tous les problèmes. Cet en- gagement nous a aidés à comprendre quel- le richesse nous avons dans notre pays, la Suisse, et cela nous a finalement motivés à nous lancer dans un nouvel engagement. Notre vision des choses s’est modifiée

Le meilleur est encore devant nous

La formation est un facteur important pour éviter la pauvreté, et c'est donc un grand thème, important dans bien des pays en voie de développement – nous l'avons vrai- ment réalisé aux Philippines. C’est pour cela que le projet CSS au Sri Lanka nous a tout de suite interpellés – et que nous n'avons pas tardé à nous lancer dans les préparatifs ! Remettre notre appartement n’a été une mince affaire. C'était simplement incro- yable de voir tout ce qui s’était accumulé durant ces années ! Il a fallu plusieurs tra- jets rien que pour les objets encombrants. Nous avons ressenti un grand soulagement lorsque tout a été terminé. Un autre obstac- le a été nos amis et parents, ainsi que nos enfants, que nous laissions en Suisse. Cela a été, cette fois, nettement plus dur que lors de notre première mission. Si être ici au Sri Lanka sans enfants est certainement plus simple dans de nombreux domaines, ce temps de séparation est en même temps un défi pour nous. Mais la Bible nous dit que le meilleur est encore devant nous ! Cette certitude nous facilite le lâcher prise et le fait de nous impliquer une fois encore dans une aussi grande aventure. Nous sommes maintenant au Sri Lanka depuis novembre 2016. Notre expérience de vie est un grand avantage pour nous – nous pouvons faire front face à beaucoup de choses avec plus de détachement que ce que nous n’en montrions auparavant. Notre décision de repartir était un pas sur l’eau, mais nous sommes confiants que Dieu va nous conduire sur le bon chemin et nous montrer de toutes nouvelles choses. Expérience de vie – une bonne dose de sérénité

Regina (56) et Markus (59) MEYER, collaborateurs du CCS au Sri Lanka

8

Made with FlippingBook - Online catalogs