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BOURSE & FINANCES
DU JEUDI 25, VENDREDI 26 ET SAMEDI 27 JUIN 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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Comptabilité des émetteurs ◆ La crise de la Covid-19 génère de nombreuses incertitudes pour les entreprises et peut donc engendrer des anticipations très prudentes. Faut-il craindre une surestimation dans la comptabilité des dépréciations ? La Covid-19 utilisée à tort pour nettoyer les bilans ? L a publication des comptes trimes- triels des banques (seuls émetteurs au Maroc à avoir Par A. Hlimi
l'obligation de publier un compte de produits et charges trimestriel) a donné une idée sur l'ampleur des dépréciations d'actifs chez les entreprises finan- cières. Les autres secteurs ne seront sans doute pas épargnés à l'occasion des semestriels et les effets risquent de perdurer. «La crise sanitaire actuelle aura certainement des impacts immédiats, mais aussi à long terme sur les états financiers IFRS» , nous explique Said Benchad, expert-comptable DPLE et responsable du Club IFRS de l'AMCF, en marge de la webconférence sur les impacts de la Covid-19 sur les comptes IFRS. Selon lui, «le défi principal à relever serait de conci- lier conformité aux normes IFRS et difficulté de traduire avec fidélité les consé- quences de la crise sani- taire dans les comptes». Dans ce contexte, l'expert- comptable préconise une communication financière et extra financière perti- nente et inspirée des meil- leures pratiques. «C'est le mot d'ordre», nous-dit-il. Covid-19 et comptes IFRS : Quels impacts ? Compte tenu des incer- titudes qui pèsent sur l'économie, les sociétés
Frédéric Petit, Partner à Fin Harmony, Paris
Said Benchad, expert-comptable DPLE
marocaines vont rencon- trer un certain nombre de challenges lors de la préparation de leurs états financiers. Frédéric Petit (Partner à Fin Harmony, Paris) schématise pour Finances News les princi- paux impacts de la Covid- 19 sur les comptes IFRS: «Sur un plan normatif, les impacts de la crise de la Covid-19 sont très limi- tés : aménagement des calendriers de production de certaines normes prin- cipalement. Le point le plus notable réside dans un amendement à IFRS 16 permettant d'analyser les reports et annulations de loyers exclusivement dus à la crise Covid-19 comme n'étant pas des modifica- tions de contrat». Dépréciation d'actifs : Zone à risque La crise sanitaire va entraî- ner de nombreuses consé- quences économiques,
dont certaines auront un caractère conjoncturel et d'autres un caractère plus structurel. Les entreprises doivent donc tout mettre en œuvre pour apprécier les impacts en termes d'avan- tages économiques à rece- voir à court terme (sur leurs créances par exemple) et à moyen-long terme (sur leurs actifs de production par exemple ou leurs éven- tuelles créances d’impôts). Sur ce point, Frédéric Petit met en avant des apprécia- tions différentes des entre- prises, des fois même dans le même secteur. Il avance l'exemple des pétrolières Total et BP. Le PDG de la première, Patrick Pouyanné, a déclaré que «la question de la pérenni- té des compagnies pétro- lières est passée» , dans une déclaration à la presse française le 4 juin 2020. Le PDG de la major française avait indiqué à l'occasion que le groupe n'avait pas
passé de dépréciations à ce stade de la crise. En face, l'autre major pétro- lière, BP, a annoncé dépré- cier ses actifs de 13 à 17,5 Mds de dollars (20% du total bilan), dans un com- muniqué le 15 juin. Une telle divergence de lecture ne peut-elle pas être expli- quée par l'envie de profiter de la Covid-19 pour net- toyer le bilan ? Frédéric Petit préfère apporter de la nuance, tout en avouant le caractère subjectif de l'estimation des données. «La réalisation des tests de perte de valeur et la constatation des pertes en découlant le cas échéant sont encadrées par la norme IAS 36. Cependant, celle-ci reposant en grande partie sur l'estimation des cadh-flows futurs attendus, une part de subjectivité est incontournable». La crise de la Covid-19 génère de nombreuses incertitudes et peut, à ce
titre, engendrer des anti- cipations très prudentes, explique l'expert-comp- table. Mais attention, «In fine, le montant des dépré- ciations pratiquées restera un acte de gestion, ample- ment communiqué et par- tagé avec les parties pre- nantes». Et de conclure au final qu'il est trop tôt pour dégager des tendances, même en Europe. Lui aussi nous donne rendez-vous pour la publication des états finan- ciers semestriels ! ◆ La crise sanitaire actuelle aura certai- nement des impacts immédiats, mais aussi à long terme sur les états finan- ciers IFRS.
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