Ère magazine, édition décembre 2022

PRATIQUER DES SPORTS D'HIVER

Pour beaucoup d'entre nous, quelques centimètres de poudre sur les sommets suffisent à faire naître une irrépressible envie de glisse. A skis, en snowboard ou sur une luge, les sports d'hiver font partie des plaisirs hivernaux. Mais leur impact environnemental interpelle. PLUS VERTS

VERS LA FIN DES SPORTS D'HIVER ? Avec le changement climatique, l'or blanc se raréfie et les canons à neige deviennent incontournables. En Valais, la neige artificielle recouvre 40 % de la surface des pistes, d'après les recherches du Nouvelliste . Mais ces engins consomment énormément d'eau et d'électricité et se vendent à prix d'or. Ainsi, toujours selon ce quotidien, chaque kilomètre de piste « canonnée » coûte un million de francs lors de l'installation, puis 25000 francs par an en exploitation. Pour de nombreuses petites stations, ce coût est trop élevé. Or, sans ces précieux canons, garantir un enneigement suffisant pourrait devenir impossible. L'avenir de ces domaines skiables est donc incertain.

▲ Face au changement climatique, les habitudes en montagne évoluent.

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Un ciel bleu, de la neige en abondance, l'appel des pistes se fait sentir. Les porte-skis sont fixés sur le toit. Les lattes et les habits chauds retrouvent la lumière du jour. Et toute la famille embarque pour une journée de glisse, le cœur léger. Cependant... LA VOITURE, BÊTE NOIRE AU PAYS DE L'OR BLANC En Suisse, 95 % des skieurs rejoignent les domaines skiables en voiture. Ce chiffre, obtenu auprès des abonnés du Magic Pass, explique en partie l'ampleur des bouchons sur les routes des stations. Malgré cela, la voiture conserve de nombreux avantages et permet de trans- porter facilement son matériel sans avoir à se soucier des correspondances ou des horaires. Mais cette omniprésence de l'automobile alourdit l'impact environnemental du ski. Ainsi, le simple déplacement des skieurs re- présente entre 50 % et 70 % de l'empreinte car- bone des stations. Pour encourager la mobilité douce, les desti- nations proposent depuis longtemps des tarifs préférentiels combinant un forfait de ski et un billet de transports publics. Certaines veulent aller plus loin. Depuis 2019, le train Verbier

Express permet par exemple de relier Genève au Châble en deux heures et sans changement. Dès cet hiver, une ligne similaire sera lancée au départ de Fribourg. D'autres stations orga- nisent des bus depuis les centres urbains. Et si pour certains, la voiture demeure indispen- sable, mieux vaudrait privilégier le covoiturage et les domaines skiables proches. L'HIVER NE SE LIMITE PAS AU SKI Le ski fait partie des symboles de la Suisse et est pratiqué par 35% des Helvètes, selon l'étude « Sport Suisse 2020 ». L'hiver dernier, avec l'ap- port des touristes, 25 millions de journées- skieurs ont été comptabilisées dans le pays. Pourtant, le ski alpin est l'une des activités hivernales les plus polluantes. Entre l'enneige- ment artificiel, la préparation nocturne des pistes et le fonctionnement des installations, les sports de descente nécessitent d'imposantes infra- structures très gourmandes en énergie. Des alternatives existent. Le ski de randon- née, par exemple, connaît un essor fulgurant, en particulier dans les pays ayant fermé leurs pistes durant la pandémie. Toujours sur des lattes, le ski de fond permet de ressentir les plaisirs de la glisse sans gravir les montagnes.

Et pourquoi pas une sortie en raquettes, au calme, pour s'aérer le corps et l'esprit ? Pour les amateurs de sensations fortes, le bonheur se trouve peut-être dans le snowkite. Le principe ? Des skis aux pieds, une voile tenue à bout de bras. Comme du kitesurf, mais sur de la neige. S'ÉQUIPER DIFFÉREMMENT Pour toutes ces disciplines, s'équiper est une nécessité. Il faut des vêtements, et du maté- riel qui sommeille à la cave une bonne partie de l'année. Au chapitre de l'habillement, il est possible d'opter pour des marques écorespon- sables qui utilisent uniquement des matières recyclées et des fibres naturelles. De manière générale, un pull en laine naturelle sera tou- jours plus respectueux de l'environnement qu'un polaire synthétique. Et contrairement à ceux que tricotait grand-maman, ces vête- ments ne piquent désormais plus vraiment. Pour les habits comme pour le matériel, il est bon de se souvenir que le seconde main évite la surconsommation. Tout comme louer plutôt qu'acheter. Enfin, une luge ou des skis en bois et non en plastique permettent de glisser l'es- prit léger et confèrent un style rétro plus ten- dance que jamais !

SOUCIEUX DE LEUR EMPREINTE CARBONE, CERTAINS RENONCENT AU SKI. LEURS MOTIVA- TIONS SONT À DÉCOUVRIR SUR NOTRE BLOG rentesgenevoises.ch/blog

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