Argenteuil_2023_06_23

COLLECTIVITÉ

UN COURS D’EAU AUX MILLE HISTOIRES

MYLÈNE DESCHAMPS mylene.deschamps@eap.on.ca

Ils étaient plusieurs à pratiquer la drave sur la rivière des Outaouais qui côtoie 4 des 9 municipalités formant la MRC d’Argenteuil. Aux dires du grand patron d’Édition EAP, certains ne savaient même pas nager; le grand- père Castonguay aurait été du lot. La sécurité n’était pas encore à la mode. Les anecdotes et les récits anciens, les contes et les légendes seront toujours de ce monde et se transmettent de génération en génération. «Ces gars-là pouvaient faire jusqu’à 3 voyages par jour. Ils sautaient les rapides, ils connaissaient la rivière comme le fond de leur poche. Ils rembarquaient sur le petit train de Carillon, à côté du musée, et ils revenaient jusqu’au canal de Grenville. Ce parcours-là durait 20 minutes, une demi- heure. Chaque pilote était spécialiste d’une partie de la rivière», un récit à faire rêver n’importe qui raconté par l’historien Robert Simard lors du lancement de la plate-forme numérique mettant en lumière 400 ans d’histoire et d’activités humaines sur une portion de 84 kilomètres de la rivière des Outaouais. Ce travail de recherche, entamé voilà plus de 3 ans par la MRC d’Argenteuil, le Musée régional d’Argenteuil, une firme consultante et M. Simard qui, grâce à des textes, des cartes anciennes, des photos aériennes et d’archives conserver précieusement par le Musée régional d’Argenteuil et les jour- naux, rendent vie à une esquisse numérique vivante entre Quenechouan et le Long-Sault. «Ce genre de projet vient d’une vision, d’une manière de voir les choses, de voir notre territoire à nous, exprime M. Simard, un personnage plus grand que nature originaire de Saint-André d’Argenteuil. On s’est dit, ça pourrait être le fun de voir le territoire, son déploiement, sa transformation et de le voir pour vrai, pas juste en mot, de le voir se développer devant nous.» Le site, lancé mardi dernier, se construit à travers des images devant le spectateur. Il est divisé en 3 thématiques afin de bien cerner l’ampleur de la transformation du territoire. M. Simard raconte avec passion le parcours de 3 dames, les dernières selon The Watchman (l’ancêtre du journal L’Argen- teuil ), à avoir descendu cette route d’eau d’Ottawa au Long-Sault, une descente folle dans des cages de bois sur la plus longue

Un travail colossal autour de l’histoire de la rivière des Outaouais, un joyau d’Argenteuil sur 84 km, a été réalisé par la MRC d’Argenteuil, le Musée régional d’Argenteuil et l’historien Robert Simard. -photo Mylène Deschamps

Ça a pris rapidement beaucoup d’ampleur. On a été fasciné par toute cette histoire, de raconter Geneviève Grenier, agente culturelle à la MRC. La plupart des gens dans Argenteuil n’ont pas idée à quel point la rivière a été différente de celle qu’on connaît aujourd’hui.» Voilà à peine 70 ans, exproprier des maisons, changer le cours de la nature et inonder des villages semblaient moins difficile qu’aujourd’hui. Autre temps, autres mœurs. Le développement et le peuplement de la région d’Argenteuil sont au cœur des 18 chapitres qui, souligne-t-on, pourront se prolonger dans le temps. C’est ainsi que ce parcours historique numérique, acces- sibles en français et en anglais, devient en quelque sorte le reflet de ce passage des hommes, autant les Premières Nations, les explorateurs français que de la société actuelle. De la vie des autochtones à la fameuse bataille de Dollard-des-Ormeaux, de la navigation commerciale par bateau à vapeur -dont L’Argenteuil!- à la construction du barrage hydroélectrique qu’à la naissance de la société des loisirs avec les nombreux plaisanciers, cette route à apprivoiser, à dompter et à habiter a long à raconter. Cette année même, on rénove le canal de Grenville, l’un des plus vieux vestiges du passé qui a subsisté au passage du temps. Avec le lieu historique du canal de Carillon menant à la plus haute écluse des voies navigables du Canada, ils sont l’emblème de cette histoire maritime. D’ailleurs, le gouvernement du Québec a procédé à la désignation de la rivière des Outaouais

rivière du Québec (Kichi Sipi en algonquin). La rivière, qui s’étend sur plus de 1271 kilomètres, a façonné les villages qui la jalonnent, mais a aussi permis de construire les grandes villes d’ailleurs. «On ramenait tout ce bois-là jusqu’à Québec. À Québec, on démantelait les radeaux et les cages, puis on mettait ce bois-là sur des bateaux pour construire les villes de New York et de Londres. Le bois d’Argenteuil, le bois de l’Outaouais, servait à construire ces grandes villes. On fait une partie du voyage dans le parcours.» En 2 e récit, on parle de cette route domp- tée, celle où les moulins opèrent à partir de la force de la rivière et de la construction de la centrale hydroélectrique de Carillon. Dans les années 50, inondant plus 21 km de rapides dans Argenteuil, le fruit du projet québécois de nationalisation de l’électricité aura changé le portrait des berges entre le pont reliant Grenville à Hawkesbury et la centrale ouverte en 1962. Les canaux qu’empruntaient les dompteurs de rivière avec ses 45 mètres de dénivelé sont presque totalement submergés (plus de 825 hectares de terre). Ces rapides et ces chutes appartiennent aujourd’hui aux souvenirs de quelques vieilles âmes toujours vivantes. «C’est un projet de longue haleine. (…)

comme lieu historique en 2017. Ce projet de valorisation a été réalisé grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et de la MRC d’Argenteuil dans le cadre de l’Entente de développement cultuel. Il deviendra, on espère, un outil pédagogique pour les écoles, un élément identitaire pour les citoyens et une prise de conscience pour les élus et les décideurs quant à la protection des berges, de ceux qui y habitent et de ses magnifiques bâtiments. Six des 9 maires d’Argenteuil étaient présents lors du lancement de cet outil financé à plus de 50% par le gouvernement québécois. «Je dirais un bon vieux wow québécois. On voit le passé se concrétiser dans quelque chose de présent. Ça me donne espoir pour l’avenir!», a exprimé Luc Lépine, président du Musée régional d›Argenteuil. D’ailleurs, la société du musée existant depuis 1934 pour protéger la mémoire d’Argenteuil était dans un bâtiment sous la gouverne de parcs Canada à Saint-André d’Argenteuil (Carillon). Forcé à déménager en raison de dommages causés par les inondations, M. Lépine n’a pas passé sous silence les besoins criants et le devoir de tous de veiller à conserver ce bâtiment historique. Les artéfacts d’Argen- teuil sont en lieu sûr, mais le bâtiment a besoin de soins en urgence. D’ici là, on souhaite que tous s’inté- ressent à l’histoire en consultant le site afin d’éveiller les consciences. Peut-on espérer des présentations avec l’historien cet automne dans nos bibliothèques et nos écoles? L’histoire demeure à suivre.

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