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FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 29 FÉVRIER 2024
Crédit habitat
le Royaume en termes de neutra- lité carbone, ou encore d’élévation sociale de sa population. Sur ce volet, notre accompagnement sera de premier ordre, et constitue la priorité première de notre stratégie. En effet, le Corporate banking de la BMCI a mis en place une roadmap ambitieuse, avec pour objectif de croître 2 fois plus vite nos encours de crédit ESG, que nos crédits classiques. C’est juste primordial pour accompagner la stratégie de transition énergétique et sociale de notre pays. Et sur ce volet, nos clients pourront bénéficier d’ac- compagnement de proximité, aussi bien en termes d’expertise qu’en termes de solutions de finance- ments alternatives. Pour en revenir aux évènements sportifs, ils sont clairement un dri- ver économique majeur. Toutes les banques auront un rôle à jouer, et chacun aura sa place. Il faut juste s’organiser en conséquence. Il faut garder à l’esprit que le montant de la facture globale nécessaire aux investissements autour de ces 2 évènements, ne pourra pas être financé totalement par le secteur bancaire. Il faudra l’accompagner d’autres mécanismes, notamment en provenance de l’étranger. L’organisation de ces évène- ments nécessitera des investis- sements colossaux en infrastruc- tures (routes, aéroports, ferroviaire, hôtels...), mais également en éner- gies (eau, électricité via le photo- voltaïque ou l’éolien). L’écosystème est donc massif, et il faudra accom- pagner intelligemment les acteurs inhérents. La bonne nouvelle, c’est que le groupe BNP Paribas est reconnu mondialement pour ses solutions de financement et pionner sur les sujets à impact positif, surtout lorsqu’il s’agit de grands projets. La BMCI compte bien s’appuyer dessus. Vous ne financez pas des trains ou un aéro- port, comme vous financez une acquisition d’entreprise. Ce sont des structurations très pointues, devant faire appel à de l’ingénierie financière et combinant à la fois risque de change et risque de taux. Evidemment, ces projets draineront
des milliers d’acteurs, aussi bien PME et grandes entreprises qui auront besoin d’accompagnement. Ici aussi, la BMCI viendra soutenir les entreprises via les mécanismes de financements d’équipements, financements immobiliers, la mise en place de ligne de cautions mar- chés et de solutions d’optimisation du Working capital. F.N.H. : Pensez-vous que l'année 2024 sera une bonne année pour le secteur et pour BMCI ? Z. S. : Nous aurions aimé pouvoir prédire l’avenir, mais ces dernières années nous ont montré que cela relève de l’impossible. Beaucoup d’incertitudes et d’imprévus dans le monde. Si l’on se fixe sur le secteur ban- caire, nous sommes persuadés que celui-ci sera robuste et connai- tra une belle croissance. Il devra néanmoins faire preuve de plus de sélectivité dans le processus d’oc- troi, ou utiliser des mécanismes de réduction du coût du risque. Celui- ci risque d’évoluer de façon signifi- cative pour certains établissements bancaires, surtout ceux qui sont très exposés à la TPE. Pour la BMCI et son Corporate Banking, l’année 2024 sera une année clé visant à confirmer son élan de croissance connu en 2023. Pour y arriver, nous misons sur notre modèle intégré, qui fait la force de notre Groupe. Clairement, nous choisissons d’investir sur un accompagnement diversifié de toutes les composantes du tissu économique marocain (PME, Mid Cap, multinationales, grandes entreprises et institutionnels). Nous voulons avoir un effet disruptif sur le marché, en privilégiant le déve- loppement de solutions à forte valeur ajoutée pour nos clients, et en les accompagnant dans cette transition énergétique et climatique cruciale. Nous devons en 2024 servir de catalyseur pour l’éco- nomie marocaine, en accompa- gnant notamment nos entreprises vers ces échéances très visibles, très exposées, mais qui arrivent à grands pas. ◆
La situation est contrastée selon les régions
Bernard Labous, directeur Retail Banking, dévoile les principales tendances du crédit à l’habitat en 2023.
Finances News Hebdo : De manière générale, com- ment se comporte votre activité de crédit immobilier en 2023 dans un contexte marqué par la hausse du taux directeur ?
Bernard Labous : Les crédits aux particuliers ont continué à progres- ser en 2023 au Maroc en dépit de la répercus- sion par les banques des hausses succes- sives du taux directeur sur leurs taux de crédit.
Le marché du crédit immobilier marocain, en majorité à taux fixe, est très sensible à l’évolution de l’inflation. Cette hausse des taux, conjuguée à l’inflation qui a atteint en moyenne 6,1% en 2023, ont un impact direct sur la capacité d’emprunt des ménages marocains. Depuis le début de l’année 2023, nous constatons une tendance au ralentissement de l’activité crédit. Avec des taux emprun- teurs en hausse en 2023, nous observons une quasi-stagnation du marché sur le crédit immobilier destiné à l’habitat. Pour la BMCI, le constat est le même, avec une situation contrastée selon les régions. F.N.H. : Justement, selon vous, le nouveau programme d'aides directes au logement est-il susceptible de sti- muler le marché du crédit à l'habitat en 2024 ? B. L. : Le marché s’attend à une croissance de la demande des financements s’appuyant sur les aides directes au logement. Ce nouveau dispositif, qui s’étale sur plusieurs années, constitue un soutien direct au pouvoir d'achat des ménages marocains. Il est accueilli positivement par les banques qui y perçoivent une réduction de leurs risques, à condition que les règles d’octroi de crédit demeurent convenablement appliquées. Aussi, ce programme national devrait avoir également des effets positifs sur toute l’économie marocaine grâce à la stimulation du marché de l’immobilier et de la construction, offrant de nou- velles opportunités de financement pour les banques. ◆
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