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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
VENDREDI 28 MAI 2021
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cement et ne sont pas de simples clients déposants, puisqu'ils disposent déjà de comptes auprès du convention- nel », souligne-t-elle à l'occasion d'une conférence organisée par l'ESCA. La DG de Bank Al Yousr avoue égale- ment que le secteur a, au démarrage, restreint sa cible aux particuliers étant donné le manque de produits existants. Mais les choses sont en train de s'amé- liorer avec l'ouverture des produits par- ticipatifs aux entreprises. Abdessamad Issami, président du Directoire de Umnia Bank, qui a fait une entrée fracassante sur le marché au lan-
cement, adopte lui aussi lesmêmes éléments explicatifs, refusant de se cacher derrière les obstacles. Pour lui, il est normal d'assister à des tensions au démarrage :
Le grand public ne connait pas encore convenablement le secteur.
« Il ne faut pas oublier que notre quo- tidien est de recruter des clients, dont une bonne partie est déjà bancarisée auprès d'un réseau conventionnel qui a bien équipé ses clients. Cela prend du temps, d'autant plus que notre réseau bancaire est jeune ». Dans un marché où le réseau est le principal point de contact avec le client, il faut dire que les 150 agences des banques participatives au Maroc ne font pas le poids devant les presque 7.000 agences détenues par les banques conventionnelles. « Notre industrie continue d'étendre son réseau et est de plus en plus visible. C'est ce qui nous permet d'afficher une croissance rapide de la clientèle », assure-t-il. Mieux informer Youssef Baghdadi, président du Directoire de Bank Assafa, actuel lea- der du marché, insiste sur le volet communication pour élargir la base de clientèle épargnante, et donc réduire les tensions sur les ressources. Il invite, à l'occasion de cette conférence, les clients et prospects à entrer en contact avec les banques participatives pour connaître la réelle valeur ajoutée des banques participatives et l'étendue de leur offre. « La banque participative offre tous les services bancaires classiques, avec plusieurs avantages pour les clients particuliers », note-t-il. D'ailleurs, il explique que les dépôts ont augmenté de 30% en 2020, malgré le contexte que nous avons traversé, grâce à la prise de conscience progressive des clients. Il se félicite de la résilience du secteur
et souhaite que l'ensemble des acteurs du marché se positionnent comme des banques qui accompagnent les clients au quotidien et non des sociétés de financement. Par ailleurs, Abdessamad Issami balaie également du revers de la main les arguments relatifs au prix. Les banques participatives ayant été taxées de banques chères au démarrage, force est de constater que l'encours des financements montre que beaucoup de clients y trouvent leur compte. En revanche, Issami avoue qu'il y a encore un effort à faire au niveau de la promo- tion. Le grand public ne connait pas encore convenablement le secteur et le patron de Umnia Bank avance pour cela un argument de budgets, qui restent limités pour une industrie financière naissante. Un gap de liquidité Outre le gap de ressources que les trois leaders du marché expliquent princi- palement par l'effet âge, Abdessamad Issami évoque un effet de liquidité : les emplois des banques participatives sont à 86% orientés immobiliers, alors que moins de 7% sont alloués à l'équi- pement des particuliers et 7% pour l'équipement industriel. « Quand on cal- cule la duration de nos emplois, nous obtenons le double de la duration du portefeuille des banques convention- nelles, ce qui crée des tensions de liqui- dité », fait-il remarquer.
Si les trois leaders participatifs du mar- ché au Maroc ne s'avouent pas vaincus face à la situation, ils concèdent néan- moins que pour le moment, les moyens de combler les gaps de ressources ou de liquidité ne sont pas encore là. Ils réclament des outils de marché pour pallier ces creux de liquidité, à l'image des émissions obligataires ou un mar- ché interbancaire dédié. Mais même si un marché interbancaire se mettait en place pour compléter le dévelop- pement des sukuks, de la wakala bil istitmar et des dépôts d'investissement, ces instruments ne pourraient résoudre que des problématiques de finance- ment à court terme. Reste le sujet de l'orthodoxie des financements à long terme avec les emplois à long terme. Ici, les banquiers participatifs devront faire appel au marché obligataire et à la titrisation sous contrainte, avec notamment le Sukuk Ijara. Selon Issami, l'ensemble des banques participatives, si elles décident de se regrouper, ont un potentiel d'émission ne dépassant pas les 100 MDH de Sukuk Ijara, ce qui est faible. Selon les opérateurs, des Sukuks d'in- vestissement et des Sukuks de finan- cement sont en train d'être instruits auprès des autorités pour faciliter les financements à long terme. Et, quoi qu'il en soit, le salut ne viendra que du marché des capitaux, en premier, et du développement des dépôts à vue, en second. ◆
Les emplois des banques participa- tives sont à 86% orientés immobiliers, alors que moins de 7% sont alloués à l'équipement des particu- liers et 7% pour l'équipe- ment indus- triel.
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