Sacrées canailles à la résidence ARTS ET CULTURE
66e production de la troupe qui a mainte- nant pignon sur rue au Centre Guindon de la rue Main. Chaleur et torpeur, les résidents sont engourdis par leur âge avancé, leurs rêves oubliés et les remords qui continuent à les ronger. Pendant que le mercure bouille, les esprits s’embrouillent et une stricte visite de la part d’une inspectrice révèle les fon- dations chambranlantes de la résidence et de ceux qui l’animent. La canicule fait rage et tous ont la mèche courte à leur façon. Le Joseph à lunettes, campé par Robert Gagnon, est un homme à la mémoire usée par le temps et le pauvre a besoin d’un système GPS pour sa marchette. Trouver le chemin des toilettes est une tâche ardue, un obstacle monumental pour celui qui ne voit pas la poutre dans son œil. Il y a cependant une bou!ée d’air frais dans la place avec le bon vieux Fernand, un personnage joué par Roger Côté. Jeune de cœur, l’humour du résident est rafraî- chissant, même s’il cache une certaine vulnérabilité. Il y a aussi Léon, le bon gaillard grassouil- let, qui n’a jamais trouvé de femme pour le chatouiller. Mais, ce n’est pas de sa faute, car dans son temps, ça s’passait de même avec la gêne et les créatures. Ensemble, ils épient les funérailles au cimetière d’en face, un passe-temps mor- bide pour plusieurs, mais compréhensible pour ceux qui ont chaud en attendant d’être refroidis pour de bon. Cancans quotidiens et routine en- nuyeuse, les résidents vivent dans un bocal, mais l’arrivée d’un éducateur à la résidence les pousse à relever de nouveaux dé"s, avec des résultats inattendus.
Larmes de tristesse ou bien des larmes de crocodile pour Fernand et Rachel ?
Petit à petit, ils reprennent goût à la vie et commencent à s’accrocher à ce qui a de bon plutôt que de s’emmêler dans le négatif. Au début, ils en pédalent un coup et les essais se terminent parfois par une gi#e. Mais les résidents "nissent par comprendre que leur petite misère peut s’estomper malgré les cicatrices de l’âge. Avec Résidence Beau Séjour, le Cercle Gascon réussit à aborder le sujet de la vieil- lesse sous un angle humoristique tout en demeurant réaliste. Les blagues soulèvent des questions et des enjeux de société qui, malheureusement, n’ont pas pris une ride. Quand les vieilles pies et les vieux co- chons deviennent des amis et retrouvent une certaine fougue qu’ils avaient enterrée il y a trop longtemps, le passage du temps est moins cinglant. Au diable la canne et la béquille émotionnelles, le temps est venu de vivre avant d’avoir oublié ce plaisir pour-
tant si simple et gratuit. Pour faire une visite à la Résidence Beau Séjour du Cercle Gascon II, il su$t de se rendre au Centre Guindon les 17, 18, 23, 24 et 25 octobre. Renseignements : 613-632-6862.
Astiquer sa canne n’a pas été lameilleure des idées et métaphores de Léon pour convaincre la belle Rachel.
STÉPHANE LAJOIE stephane.lajoie@eap.on.ca
Des vieux sans dessous et les dessous des vieux, il se trame de belles histoires à la ré- sidence Beau Séjour, l’établissement aussi drôle que malsain au cœur de la dernière pièce de théâtre du Cercle Gascon II. Une adaptation de la pièce française Sacrées canailles de Charles Istace par Royal Myre, Résidence Beau Séjour est la
L’éducateur Étienne Bonnet, joué par Frédéric-José Dhaisne, est un intervenant à l’optimiste rafraîchissant.
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La vie est plutôt monotone à la résidence Beau Séjour et, chaque avant-midi, les résidents sortent leurs jumelles pour épier les moindres faits et gestes des familles endeuillées. Une vitrine sur la mort et son funèbre spectacle sera délaissée au pro"t d’une nouvelle vision, celle d’une vie véritable remplie de nouveaux projets et discussions. Finie la mornitude, le temps est venu de se prendre en maint et de se sortir la tête du sable. Même à la résidence, la vie vaut la peine d’être vécue. Ci-dessus, les acteurs Robert Gagnon et Roger Côté, en plein délit d’espionnage de pierres tombales.
Andréanne Rozon, Pharmacist-Owner Pharmacienne-Propriétaire 400, ave Spence Ave., Hawkesbury, ON ' 613-632-5636
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