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FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 18 ET VENDREDI 19 JUIN 2020
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part, des conséquences graves liées à des annulations ou des reports après avoir engagé des frais de pré-production importants. Idem pour les associations culturelles structu- rantes qui se retrouvent pour la plupart privées de leurs revenus et en situation de cessation de paiement, obligées de mettre à l’arrêt l’en- semble de leurs salariés. Des milliers d’artistes ont vu leurs activités s’arrêter brutalement, sans visibilité sur la date d’une éventuelle reprise, puisque ce secteur sera le dernier à être autorisé à reprendre ses activités, et probablement dans des conditions contraignantes, au regard des mesures sani- taires qui seront imposées. Ces dizaines de milliers de gens qui se retrouvent sans travail sont des professionnels indépendants, des artistes et des techniciens qui constituent l’écosystème principal du sec- teur des ICC au Maroc. Ils doivent par conséquent être accompagnés par de sérieuses mesures de soutien et de relance, pour la sauvegarde de ce secteur qui est souvent le grand oublié des poli- tiques publiques. Ce secteur qui est pourtant si important dans la composante de notre offre touristique, si important pour le renforcement du lien social et l’épanouissement de notre jeunesse, inestimable dans le rayonnement international de notre pays. Le constat le plus dur est que les artistes ont été assimilés à des travailleurs du secteur informel lors de la distribution des aides moné- taires pendant la crise de la Covid-19. N’est-ce pas là l’illustration d’un statut qui nécessite une sérieuse remise en question ? Les techniciens opérant dans les ICC sont souvent des indépendants travaillant sous le régime de l’auto-entrepreneur. Ils se sont retrouvés sans revenu et sans aide de l’Etat depuis le 14 mars, si ce n’est un accès à crédit plafonné à 50.000 DH garanti par l’Etat. Ces dizaines de milliers de gens qui se retrouvent sans travail sont des professionnels indépendants, des artistes et des techniciens qui constituent l’écosystème principal du secteur des ICC au Maroc.
Industries culturelles et créatives
«Ce secteur est souvent le grand oublié des politiques publiques» ◆ Les entreprises opérant dans les ICC, des PME en majorité, ont essuyé des pertes colossales en raison de la crise. ◆ Pour Fihr Kettani, vice-président de la Fédération des industries culturelles et créatives en charge des espaces culturels pluridisciplinaires, et président du Studio des Arts Vivants, il est urgent de déployer une batterie de mesures de soutien à l’économie de la culture et de la création.
ses activités le 14 mars 2020 jusqu’à ce jour, entraînant l’annulation de centaines d’évène- ments prévus durant la haute saison que repré- sente les mois de mars à septembre pour nos secteurs d’activités. Les entreprises opérant dans les ICC, des PME en majorité, ont essuyé des pertes colossales et ont vu leur chiffre d’affaires chuter vertigi- neusement, les contraignant à mettre leurs salariés à l’arrêt. Nous parlons ici d’une baisse du chiffre d’af- faires atteignant les 70% ! Avec, pour la plu-
Propos recueillis par R. K. H.
Finances News Hebdo : Vous souhaitez mettre les professionnels indépendants, artistes et techniciens au cœur des priorités. Qu’est- ce que cela signifie ? Fihr Kettani : Les centres culturels et artis- tiques, les cinémas, les librairies, les théâtres, les galeries d’art, les festivals et les activités événementielles sont des piliers de la grande famille des industries culturelles et créatives marocaines (ICC), qui a brusquement cessé
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