FNH N° 1015 (1)

JEUDI 18 MARS 2021 / FINANCES NEWS HEBDO

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SPÉCIAL DÉVELOPPEMENT DURABLE

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◆ Plusieurs étapes ont été franchies dans le cadre du PMV. ◆ De nouvelles règles sont exigées pour l’utilisation de l’eau et des intrants. Comment concilier productivité et écologie Agriculture durable

D epuis l’indépendance, le Maroc a fait de l’agricul- ture un secteur stratégique. Cette option a été forte- ment consolidée avec le Plan Maroc Vert (PMV) couvrant la période 2010-2020 et réaffirmée dans le cadre de «Generation Green» pour 2020-2030. Outre la création d’emploi, de valeur ajoutée et la promotion de l’investissement, la vision du Royaume aspire à assurer la durabilité de la filière. Mais la course à la compétitivité nécessite la consommation d’eau et de produits phytosanitaires. Les deux dernières années de sécheresse ont montré que le pays est très dépen- dant des aléas climatiques, surtout dans les régions du sud. La zone du Souss a dû subir une forte pression sur les ressources hydriques. Dès lors, les approvisionnements sont devenus strictement réglementés. Conscient de ces enjeux, l’Etat encou- rage les techniques d’irrigation les plus modernes, notamment le gravitation- nel dans les grandes exploitations et l’irrigation localisée dans les petites et moyennes exploitations. Ces outils assurent des économies d’eau pouvant atteindre 80%. Toutefois, ces techniques utilisent des moteurs fonctionnant au courant élec- trique au diesel ou au GPL, ce qui a un impact énergétique et sur l’environ- nement. Dans le but de réduire leurs coûts, de plus en plus d’exploitations utilisent le gaz butane fortement sub- ventionné et qui, en plus, génère des pertes fiscales importantes pour l’Etat. Pour remédier à cette situation, l’Etat soutient le pompage solaire. Dans ce cadre, un programme a été lancé pour promouvoir et développer cette tech- nique. Il est doté d’une enveloppe de 2,5 milliards de DH, dont 1 milliard de DH est destiné à la subvention du sys- Par C. Jaidani

L’agriculture consomme 80% des ressources hydriques. La rationa- lisation de l’usage de l’eau est un véritable défi pour le Maroc.

tème photovoltaïque et 1,5 milliard de DH aux subventions de l’irrigation par le Fonds de développement agricole (FDA). Le projet devrait permettre à terme d’irriguer 100.000 ha. Les principaux bénéficiaires de ces installations seront des petits et moyens agriculteurs. Toutefois, ces fellahs devront répondre à plusieurs exigences, notamment être équipés d’un système de goutte-à- goutte et un autre de pompage solaire, être éligible au financement dans le cadre du FDA et détenir une approba- tion délivrée par les services du minis- tère de l’Agriculture. Les aides financières incluent une sub- vention de 50% du coût d’installation des panneaux photovoltaïques (avec des plafonds par kWc, par ha et par

projet). Pour leur part, les installations d’irrigation bénéficient d’une subven- tion pouvant atteindre 80%. Au niveau des produits phytosanitaires, il faut noter que le Maroc s’arrime de plus en plus aux normes similaires uti- lisées à l’international et conformes aux recommandations de l’Organisa- tion mondiale de l’alimentation et de l’agriculture (FAO). Le plus souvent, ces produits sont importés et soumis à des autorisations préalables des autorités concernées, notamment l’Office national de sécurité sanitaire des produits ali- mentaires (ONSSA) en vue de respecter certains standards. Par ailleurs, le minis- tère de l’Agriculture mène des cam- pagnes de sensibilisation auprès des agriculteurs pour une utilisation ration- nelle et raisonnée de ces produits. ◆

L’Etat soutient le pompage solaire. Doté d’une enve- loppe de 2,5 milliards de DH, un programme est lancé pour promouvoir et développer cette technique.

Plusieurs programmes sont lancés pour assurer une meilleure valorisation de l’eau et maîtriser la sécheresse. La politique des barrages a permis d’augmenter la capacité de stockage en eau du Royaume à plus de 20milliards dem 3 , avec l’objectif d’atteindre près de 30milliards dem 3 à l’hori- zon 2030. Cette stratégie a été accompagnée d’une vaste opération de reboisement pour lutter contre le phénomène de l’envasement, qui représente une perte d’eaude 75millions dem 3 par an. Il faut noter que l’envasement impacte la durée de vie des ouvrages et engendre des coûts d’entretien importants. La politique des barrages pour contrer le stress hydrique

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