FNH N° 1015 (1)

JEUDI 18 MARS 2021 / FINANCES NEWS HEBDO

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SPÉCIAL DÉVELOPPEMENT DURABLE

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F.N.H. : Dernièrement, vous avez obtenu l'attestation de maturité avancée ISO 26000 au niveau le plus élevé sur votre démarche RSE. Quelle est la particularité de cette attestation, comment l'avez-vous obtenu et pourquoi est-ce important pour vous ? L. M. : La particularité de cette attes- tation est que, d’une part, elle s’ap- puie sur un référentiel international (ISO 26000) en tenant compte des spécifi- cités liées à notre secteur d’activité. Ainsi, l’évaluation menée par le cabi- net Vigéo Eiris a couvert 7 domaines : les droits de l’Homme, les relations et conditions de travail, l’environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs, les com- munautés et le développement local, et pour finir la gouvernance. D’autre part, elle évalue la maturité du dispositif RSE selon trois piliers : la pertinence des politiques (visibilité, d’exhaustivité et de portage), la cohérence de leur déploie- ment (processus, moyens et reporting) et l’efficacité des résultats (indicateurs et avis des parties prenantes). Par ailleurs, cette évaluation a été réa- lisée sur la base d’une analyse docu- mentaire robuste, d’entretiens indivi- duels avec le management et d’entre- tiens collectifs avec les collaborateurs et les délégués du personnel; ce qui a permis in fine d’obtenir un rapport détaillé intégrant les points forts et les axes d’amélioration de la banque. Nous sommes fiers d’avoir obtenu une attestation de maturité avec un score de 65 sur 100, plaçant ainsi la banque à un niveau de maturité RSE avancé, le plus haut niveau sur l’échelle de nota- tion du cabinet Vigeo-Eiris. Ce score est une reconnaissance du chemin par- couru par CDG Capital en tant que banque responsable pleinement enga- gée à répondre aux attentes de ses parties prenantes, et une incitation à poursuivre nos efforts pour réaliser plus d’impact sociétal positif. F.N.H. : Pensez-vous que le sec- teur financier marocain a réel- lement intégré les probléma- tiques RSE dans son fonction- nement ? Si oui, comment cela se matérialise-t-il ? Sinon, que reste-t-il à faire ? L. M. : Tout d’abord, l’on peut consta- ter que les principales banques de

CDG Capital a accompagné un acteur industriel pour mettre en place un nouveau modèle de financement des PME en écosystème.

la place ont toutes mis en place une politique RSE visant à concilier perfor- mances économiques, sociales et envi- ronnementales de manière volontaire. Parallèlement, elles se sont dotées de moyens humains et organisationnels pour assurer le déploiement de cette politique. Nous pouvons noter un engouement du secteur financier à intégrer la dimen- sion RSE depuis la publication de la feuille de route pour l’alignement du secteur financier marocain sur le déve- loppement durable à l’occasion de la COP22. Plus récemment, l’AMMC a joué un rôle dans l’accélération de l’adoption par les banques des meil- leures pratiques en termes de RSE, avec la publication d’un guide en 2017, puis d’une circulaire en 2019 imposant le reporting extra-financier aux socié- tés cotées et aux émetteurs d’appel public à l’épargne. A noter que l’indice Casablanca «ESG 10» comprend 10 entreprises de la Bourse socialement responsables vigoureusement sélectionnées, dont 4 institutions bancaires. Tous ces éléments témoignent du degré de maturité du secteur bancaire par rapport à l’intégration de la dimen- sion de la RSE. F.N.H. : Pensez-vous que RSE et performances financières peuvent aller de pair ? L. M. : On peut penser de prime abord que l’investissement dans la RSE peut

grever la performance financière de l’entreprise du fait des coûts addition- nels générés par la mise en place d’ac- tions responsables dans le domaine du capital humain, de la réduction de la consommation énergétique et de la protection de l’environnement, etc. En réalité, l’analyse montre que les entreprises socialement responsables sont plus performantes que leurs pairs, car elles sont, d’une part, plus en phase avec leur écosystème (relations stables avec les fournisseurs et les collabo- rateurs). En étant plus à l’écoute des besoins de leurs clients, elles déve- loppent une forte capacité d’innovation pour créer de nombreux produits, de nouveaux marchés ou de nouveaux procédés. Ensuite, l’intégration de la RSE permet de générer des économies résultant de l’éco-efficience (ex : baisse de la consommation énergétique) et de la réduction des risques juridiques liés à des procès ou des amendes, suite à une meilleure couverture de tous les risques, dont les risques environne- mentaux et sociétaux. Enfin, une entre- prise socialement responsable attire plus facilement les capitaux, car elle crée plus de confiance. En somme, la RSE constitue une réelle opportunité d’innovation et de dévelop- pement des affaires, en plus d’autres bénéfices liés à une meilleure gestion des risques, à la fidélisation des clients et à l’attraction et la rétention des talents, ce qui contribue à une meil- leure performance financière. ◆

L’intégration de la RSE permet de générer des économies résultant de l’éco-effi- cience.

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