Carillon_2018_05_31

MICHEL LAMY michel.lamy@eap.on.ca

Le chauffeur manœuvre son camion- citerne de 36 000 litres jusqu’à la première ferme pour prendre livraison de la précieuse matière blanche. À part être titulaire du permis de conduire applicable, chaque chauffeur doit être dûment accrédité pour transporter le lait. « Tous les deux ans, nous devons également passer un cours de recyclage qui évalue nos compétences », a poursuivi le chauffeur qui travaille pour l’entreprise depuis 25 ans. Le DFO fournit la liste des quantités et vers quelles usines les camionneurs doivent transporter le lait. « La liste nous est envoyée quelques jours à l’avance, a précisé M. Villeneuve. » Ce matin-là, il y a une première levée d’environ 15 000 litres prévue à l’horaire. Tel un vinicole, une première étape primordiale pour les chauffeurs de camion de lait consiste à sentir le lait. « Avant même demettre la procédure de pompage en marche, nous ouvrons le couvercle du réservoir de lait du fermier et nous sentons le lot, a précisé M. DeRepentigny. S’il y a contamination, nous le sentirons. » Afin d’éviter les possibilités de contamination, le lait est filtré et maintenu dans des réservoirs réfrigérés. La température oscille autour de 4 ° C. Le DFO tolère jusqu’à 10 °C. Cependant, l’usine deWinchester, par exemple, n’accepte rien de moins que 6°C. « Nous devons prendre des échantillons à chaque ferme et faire en sorte que la température demeure basse. Ces échantillons, maintenus en réfrigération, sont également analysés par le DFO », a assuré le chauffeur. Cette mesure est aussi essentielle afin d’éviter la croissance bactérienne. L’élément sanitaire est prioritaire. Ainsi satisfait, le chauffeur peut procéder au pompage du lait dans sa citerne. Chaque camion a un lecteur de données qui capte une myriade d’informations comme la température du lait. Un indicateur de niveau donne la quantité de lait dans le réservoir et cette information est entrée dans le lecteur. Boyau raccordé, pompe branchée, le lait est transféré d’une citerne à l’autre. Le chauffeur en profite pour laver l’extérieur de la citerne du producteur laitier et une fois le lait parti, un cycle de lavage est mis en marche à l’intérieur. Ce matin-là, l’opération recommencera deux fois. La citerne contient 33 000 litres de lait, qui est en deçà du poids maximal à observer pour le MTO. M. DeRepentigny se dirige vers Winchester pour vider sa charge. « Le plus délicat est quand la citerne

De la ferme à l’usine de transformation, la Fabrique Laitière de Saint-Isidore achemine le lait 365 jours par année. La Fabrique Laitière est l’une parmi une poignée d’entreprises de l’Ontario à qui Dairy Farmers of Ontario (DFO) confie la tâche de transporter le lait des producteurs laitiers vers quatre usines de transformation de la région, soit l’usine Kraft à Ingleside, Natrel à Orleans, Parmalat àWinchester et la fromagerie de Saint-Albert. L’entreprise a été fondée en 1959 par Roger Ménard, qui cherchait à l’époque à approvisionner sa fromagerie avec du lait. Et bien que la fromagerie fermera une quinzaine d’années plus tard, M. Ménard continuera de transporter le lait des producteurs laitiers de la région vers les usines de transformation. Évidemment, cette période relativement courte sera le témoin de changements importants au chapitre de la production du lait. La traite du lait s’automatise ce qui mènera à l’abandon progressif des bidons. Le lait sera désormais transporté en vrac dans des camions-citernes. La deuxième génération entrera en scène vers 1987-88. L’entreprise JRMénard Ltée, dontM. Ménardétait président, sedélestera du transport du lait. La fille de M. Ménard, Danielle, et son gendre, Luc Villeneuve, prendront le volant de l’entreprise et la conduiront vers de nouveaux sommets. « Quand nous avons acheté la compagnie, nous transportions environ 39millions de litres de lait par année. Avec le temps, la compagnie a acquis 50 % de JM Vinette & Fils, un autre transporteur de lait, ce qui a fait que notre volume a augmenté jusqu’à 60 millions de litres annuellement », a expliqué M. Villeneuve. UNE JOURNÉE QUI COMMENCE TÔT La journée commence assez tôt. Même que les coqs n’ont pas encore commencé à chanter. À 4 h 55, Alain DeRepentigny, un des chauffeurs, arrive sur les lieux afin de se préparer à une journée de travail qui pourrait durer jusqu’à une douzaine d’heures. Avant de se lancer sur la route, il y a quelques vérifications d’usage à effectuer. « Il faut inspecter le camion, a-t-il indiqué. Il ne faut pas seulement respecter les directives de Dairy Farmers of Ontario (DFO), mais aussi du ministère des Transports de l’Ontario (MTO). »

Rien n’est laissé au hasard lors de la collecte du lait. Alain DeRepentigny, chauffeur pour la Fabrique Laitière, prend les données sur son ordinateur portable et synchronise avec le lecteur du fermier. —photo Michel Lamy

LE LAIT, UNE FORCE DE LA NATURE

lecteur sont transférées dans l’ordinateur et l’information envoyée à DFO. » La Fabrique Laitière couvre un territoire sous contrat avec DFO, qui est renouvelable tous les deux ans. Pour se conformer aux exigences de l’organisme, M. Villeneuve doit investir prochainement dans l’achat de citernes et de camions. « Une citerne à trois essieux coûte environ 145 000 $, usagée. Et un camion pour la tirer nous fera dépenser autour de 153 000 $, taxes en sus dans les deux cas », a fait remarquer le président. « Nous avons été chanceux, a confié le membre de l’Ontario Milk Transport Association. Les affaires vont bien. Nous avons de bons employés, dont un qui prend sa retraite avec plus de 30 ans de service. Nous avons un autre chauffeur qui est là depuis 40 ans et son fils est avec nous depuis cinq ans. » Entre-temps, une troisième génération se prépare à prendre la relève. Catherine et Samuel, les enfants de M. et Mme Villeneuve vont prendre la barre d’ici un an à un an et demi.

Une fois arrivé à l’usine de transformation, le même scénario se répète. L’inspecteur prend un échantillon et la température du lait. Satisfait, il autorise le chauffeur de la Fabrique Laitière à vider le contenu de ses citernes, qui sont reliées ensemble. Cette étape prend un certain temps. Encore une fois, l’assainissement est de rigueur. M. DeRepentigny s’assure de laver son camion à l’extérieur. Une fois vidées, les citernes sont lavées à l’intérieur. Un cycle de lavage automatique assure un nettoyage complet. Les citernes des camions doivent être lavées toutes les 24 heures et les citernes des producteurs laitiers toutes les fois qu’elles sont vidées, soit tous les deux jours. Ce processus terminé, le chauffeur aura cinq autres fermes à visiter avant de finir sa journée et le camion sera encore prêt à être vidé de son contenu. « Une fois rendu au bureau, a expliqué l’homme originaire de Casselman, les données du

Gagnants bourses d’études

est remplie aux trois quarts. Comme ce n’est pas un solide, le liquide ballotte dans les deux réservoirs de 18 000 litres chacun. Si on ajoute le verglas aux conditions routières comme on a connu ce printemps, alors il faut être très prudent», a fait remarquer le chauffeur.

Lors de son assemblée générale annuelle en avril dernier, la Caisse Desjardins d'Alfred en a profité pour dévoiler les noms des gagnants de son programme de bourses d’études. Elle a remis un don de 2 000 $ en bourses à quatre étudiants, de jeunes membres âgés de 14 à 30 ans. Les récipiendaires sont: Nadia Simard (absente sur la photo) pour le niveau universitaire. Vicky Crevier pour le niveau collégial. Alexxe Séguin et Maxime Langevin pour le niveau secondaire. Sur la photo on retrouve également, Mme Carole Taillon, administratrice sortante, M. Eric Martin, directeur général et M. Stéphane Trottier, président des Caisses populaires de l’Ontario.

Après avoir vidé la citerne du producteur laitier, c’est le temps de programmer le cycle de nettoyage. —photo Michel Lamy

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