Carillon_2018_05_31

DOSSIER

CANNABIS COMMENT SENSIBILISER LES JEUNES?

de lui dire : « Je viens de voir ça en ligne, ça serait correct si on en discutait ? » Aussi, M. Hotte a souligné que « les jeunes sont les experts sur ce qui se passe autour d’eux. On peut apprendre d’eux ». Pour que la discussion soit efficace, il est donc important de leur demander leur opinion et de les écouter. « Si nous, on ne les écoute pas, eux ne nous écouteront pas. » Il faut leur poser des questions ouvertes et, sur- tout, il ne faut pas porter de jugements. « Ils sont en train de s’ouvrir à vous et en ne posant pas de jugement, ils vont continuer à s’ouvrir », a indiqué M. Hotte. L’écoute active est également un aspect très important à entretenir lorsqu’un parent discute consommation de cannabis avec son jeune. « Faites un sommaire de ce que vous avez entendu, et confirmez avec votre jeune que vous avez bien entendu. » Également, il ne faut pas agir sous le coup des impulsions. « Le parfait exemple, c’est un jeune qui arrive d’une fête une heure après son couvre-feu. En tant que parent, tu n’es pas dans lemeilleur esprit, ce n’est pas le bonmoment pour avoir une conver- sation. Et si la conversation est émotive, le jeune va se fermer complètement ou il va devenir émotif. Et quand on est émo- tif, souvent, on n’écoute pas », a souligné Nikolas Hotte. Au niveau des conséquences, le mieux, selon M. Hotte, c’est de donner du pou- voir à son jeune quant à celles-ci, et de les déterminer clairement avant que les limites ne soient dépassées. « Les jeunes devraient avoir du pouvoir par rapport à ces répercussions, ils seront plus aptes à les respecter comme ça. » La communication non verbale est aussi très importante pour passer un bon mes- sage de prévention. Il faut savoir être un bonmodèle pour son jeune. « Si tu es sous l’effet de l’alcool ou du cannabis devant ton jeune, c’est ça qu’il voit. Tu peux choisir de dire non quand l’alcool et le cannabis te sont offerts lors d’une fête. Montre que tu peux avoir du fun sans consommer », a souligné M. Hotte. Également, il faut éviter d’envoyer un message associant la consommation de substances avec la gestion du stress. « Par exemple, c’est vendredi, j’arrive à lamaison et je dis à la table : ‘Ah, c’était une semaine difficile, je prendrais bien un bon joint’. Quel message cela envoie-t-il au jeune ? », a souligné M. Hotte. En somme, le Bureau de santé de l’est de l’Ontario croit que la position des parents devrait être claire : les jeunes ne devraient pas consommer de cannabis et ils ne devraient pas y avoir accès. En communiquant avec eux, l’objectif des parents devrait donc être d’essayer d’évi- ter qu’ils consomment. Et s’ils sont pour le faire, les parents devraient essayer de retarder le moment du premier essai le plus tard possible.

La légalisation imminente de la marijuana à des fins récréatives apporte son lot d’inquiétudes chez plusieurs parents d’adolescents. Cette substance deviendra-t-elle plus accessible pour les jeunes ? Sa consommation sera-t-elle banalisée ? Quoi qu’il en soit, en établissant un bon dialogue avec leurs jeunes, les parents pourront jouer un rôle clé dans la prévention d’abus de cette drogue. —archives

CAROLINE PRÉVOST caroline.prevost@eap.on.ca

La légalisation imminente de la marijuana à des fins récréatives apporte son lot d’inquiétudes chez plusieurs parents d’adolescents. Cette substance deviendra-t-elle plus accessible pour les jeunes ? Sa consommation sera-t-elle banalisée ? Quoi qu’il en soit, en établissant un bon dialogue avec leurs jeunes, les parents pourront jouer un rôle clé dans la prévention d’abus de cette drogue. Bien que le gouvernement de l’Ontario établisse l’âgeminimal pour acheter, pos- séder et cultiver du cannabis récréatif à 19 ans, les inquiétudes demeurent. Mais pour prévenir l’usage inadéquat du cannabis chez les jeunes, il est important de savoir comment en parler avec eux. C’est ce que Nikolas Hotte, gestionnaire du programme de prévention de l’abus de substances du Bureau de santé de l’est de l’Ontario, explique. D’abord, ce thème ne devrait pas être tabou à lamaison; pour que lemessage de

qu’il y a beaucoup de mauvaises infor- mations sur Internet, mais il y en a aussi beaucoup de bonnes ». Le parent peut discuter des effets du cannabis, mais il doit éviter de faire peur à son jeune. « Parfois, ils (les jeunes) ne sont pas capables de s’associer à ça. Et si vous parlez des effets, parlez des effets à court terme, parce qu’ils ne s’identifient pas aux effets à long terme. » Parmi les points clés, le parent pourrait aborder avec son jeune, par exemple, com- ment gérer la pression des pairs? Il pourrait également discuter de résilience, expliquer à son jeune comment il est possible de surmonter les épreuves plus difficiles que la vie peut imposer. C’est important aussi de parler des per- ceptions que les jeunes peuvent avoir par rapport à la marijuana. « Beaucoup de jeunes croient que le cannabis, c’est natu- rel et que, comme (ce sera) légal, ce n’est pas si dangereux. Je connais un paquet de substances qui sont légales, qui sont utilisées pour des fins médicinales et qui sont très dangereuses si elles sont mal utilisées ! », a souligné le gestionnaire de programme de prévention de l’abus de substances du Bureau de santé de l’est de l’Ontario. Il est important que les parents soient au courant de ce qui se passe dans la vie de leurs jeunes, poursuit-il. « Regardez des émissions avec vos jeunes, consommez des médias sociaux avec eux », a par- tagé M. Hotte. Non seulement cela aidera les parents à rester informés, mais ces moments peuvent en devenir de bons pour entamer des conversations. Et plus le parent sera engagé auprès de son jeune, moins ce dernier sera porté à faire un usage problématique du cannabis. Parmi les autres moments opportuns pour avoir de telles discussions, il y a les repas en famille, ou encore en voiture. L’important, c’est que l’endroit soit confor- table et que le moment soit spontané, « parce que ça devient moins stressant ». Il faut également penser demander sa permission au jeune avant d’entamer une conversation au sujet de la consommation demarijuana. L’exemple de M. Hotte serait

prévention passe bien, il faut avoir régu- lièrement des conversations sur l’usage du cannabis. M. Hotte considère en effet qu’il est préférable d’avoir souvent de brèves conversations, plutôt que d’avoir une longue conversation une seule fois. « Il faut garder les points brefs, personne n’aime se faire dire quelque chose pen- dant 45 minutes. Et il faut revenir à ces conversations assez souvent, il faut que ce soit spontané plutôt que préparé », a-t-il indiqué lors d’une récente entrevue avec notre journal. Mais avant d’entamer une conversation, il est important que le parent établisse quelques points clés qu’il souhaite livrer à son jeune. « La conversation peut aller tout partout une fois que tu es rentré dedans, mais si tu as deux objectifs, ça aide », a souligné M. Hotte. Pour établir ces points clés, il est impor- tant de se préparer et de bien connaître les faits. Pour ce faire, il faut s’assurer que l’information récoltée est valide, « parce

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