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ECONOMIE
JEUDI 23 ET VENDREDI 24 AVRIL 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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Tourisme
◆ Le niveau d'activité de 2019 ne serait atteint qu'en 2023 si rien n'est fait. ◆ Une perte en devises estimée à 138 Mds de DH sur 3 ans. ◆ La CNT propose un plan d’urgence. 1,7 milliard de DH pour relancer le secteur V iolemment frappé par les conséquences de la pandémie du Covid- 19, le secteur du tou- Par Y. Seddik
Un redres- sement plus rapide du secteur per- mettrait un gain cumulé estimé à 46 Mds de DH par rapport au scénario sans assistance.
risme national et mondial est complètement à l'arrêt depuis mi-mars. Avec les mesures de confinement et la fermeture des frontières, il devrait faire face à une longue période d'inactivité, au mieux d'activité réduite. D’après l’OCDE, l’impact sur les revenus à l’échelle mondiale en 2020 pourrait aller jusqu’à -70% si l’arrêt d’activité était prolongé jusqu’en septembre. Pour l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), le manque à gagner est estimé à 450 milliards de dollars. En clair, l’industrie touristique perdra 5 à 7 ans de performance éco- nomique ! Dans ce contexte inédit, la Confédération nationale du tou- risme (CNT) a élaboré une étude d'impact sur son secteur en vue de «contribuer de manière citoyenne et responsable à la gestion de cette crise». Selon les professionnels du tou- risme, une croissance en V est à exclure : «tous les acteurs du secteur devront affronter une période très difficile jusqu’à décembre 2020 et une reprise timide et graduelle à partir de avril 2021». Une reprise par étape Le tourisme local devrait repartir en premier selon la CNT, qui anticipe cependant un retour timide sur la période estivale du fait de la suppression des congés annuels dans certaines entreprises, la suppression des évènements grand-public, l'af- faiblissement du pouvoir d’achat ou encore le report des dates
d’examens et concours univer- sitaires. Le marché international devrait reprendre dans un second temps avec d’abord le retour des MRE et des touristes immu- nisés. Cette partie du marché pour- rait être impactée par un retour éventuel de la pandémie à l’au- tomne 2020 / hiver 2021. Quant au tourisme d'affaires, directement lié à la santé éco- nomique des entreprises et à la durée de la récession écono- mique, il devrait connaître, dans un premier temps, une relance du tourisme d’affaires indivi- duel. L’organisation de rassem- blements et autres séminaires viendrait ensuite, étant liée directement à la disponibilité du vaccin.
L'hypothèse centrale de cette étude d'impact se base sur un déconfinement graduel à partir de fin mai 2020 et une ouver- ture progressive des frontières en septembre 2020 (en fonc- tion des conditions sanitaires des pays). Si aucune autre mesure ne vient s'ajouter à celles annoncées par le Comité de veille, la reprise serait «très lente, pour n’atteindre le niveau de 2019 qu’en 2023», alertent les professionnels. La Confédération nationale du tourisme propose dans ce contexte un dispositif d’urgence pour le secteur. Une batterie de mesures pour un budget de 1,7 Md de dirhams, dont 1,2 mil- liard de DH pour la sauvegarde du secteur et 500 MDH pour sa relance. «La mise en place d’un plan et d’un budget pour la relance per- mettra de mobiliser les forces vives du secteur pour transfor- mer la crise en opportunités et reprendre rapidement des parts de marché auprès des pays émetteurs».
Avec ce plan, le secteur connaî- trait «un redressement plus rapide permettant un gain cumulé estimé à 46 Mds de DH par rapport au scénario sans assistance» , espère la CNT.
et les acomptes IS pour l’exer- cice 2020 dont l’activité sera largement inférieure à l’exercice précédent. Enfin, sur le plan social, le plan de relance propose l'exonération des charges sociales et fiscales (IR,CNSS, ...) pour 12 mois pour les entreprises en activité qui maintiennent 80% des effec- tifs, autoriser les entreprises qui conservent 80% des emplois à payer leurs salariés sur la base du net et la défiscalisation des départs en retraite anticipée. ◆ L'hypothèse cen- trale de cette étude d'impact se base sur un déconfine- ment graduel à par- tir de fin mai 2020.
Les doléances des professionnels
Les doléances portent en pre- mier lieu sur la relation entre les entreprises de tourisme et le secteur bancaire. La CNT préconise à ce titre le report de toutes les échéances de crédit pour les entreprises de 12 mois minimum au lieu des trois pro- posés par le Comité de veille, l'octroi de facilités de caisse spécifiques, la mise à contri- bution des compagnies d’assu- rances pour le réajustement des polices ou encore le report des échéances pour les travailleurs du secteur en perte de revenus. Sur le plan fiscal, la CNT demande la suppression des ATD pour 12 mois et le report des déclarations et des paie- ments de toutes les obligations fiscales, en particulier la TVA
Grosse perte en devises attendue
Au cas où rien ne serait fait, le secteur (important pourvoyeur de devises) devrait connaître une perte de 138 Mds de dirhams en devises sur 3 ans.
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