Finances News Hebdo N° 979 2

31

CULTURE

FINANCES NEWS HEBDO JEUDI 23 ET VENDREDI 24 AVRIL 2020

www.fnh.ma

Musique

Cap sur l’Afrique !

◆ Finances News Hebdo vous propose un aimable panel de fleurons, ce qui se fait de mieux en matière de groove africain saupoudré de jazz, accommodé de soul, pimenté de rock et agrémenté de blues. ◆ Honneur au dernier comme au premier élu, dommage pour les oubliés(es). On fera mieux la semaine prochaine.

5

Sona Jobarteh / Gainaako

Tamikrest feat. Hindi Zahra / Timtarin

«structures de flux» liées à la nature et plus spécifique- ment au cosmos et au végé- tal. Une esthétique que l’on retrouve dans Arborescence ou Grenade, dont les motifs traversent de nombreuses civilisations de la Chine à l’Andalousie. Najia Mehadji crée sur la toile un monde où les contrées distantes seraient harmonieusement confondues. D’où l’appari- tion de la série Fleur-Flux où l’artiste revisite -exactement- le symbole universel de la grenade, dont la fleur stylisée parcourt les toiles, dessins et aquarelles. Najia Mehadji est une archéo- logue du floral, en ce sens qu’elle s’évertue à le dépis- ter pour le faire affleurer et l’enfermer dans la durée… Jamais fané. Dans Pivoine, Vanité et Volute, à l’unisson floral et cosmique sont for- gés sous diverses latitudes. Certes, tous dégagent une unité et une harmonie délec- tables.

tracer, telle la craie, fleurs et arborescences sur la toile brute. La diversité des moyens lui permet d’affiner le geste et de creuser le mouvement. En effet, moyennant de cou- leurs en gros sticks de pas- tels gras, que l’artiste sillonne sa toile brute ou sa feuille de papier de lignes colorées jusqu’à en faire un champ graphico-chromatique, et où s’épanouissent des figures végétales aux silhouettes épurées dont seule l’énergie se propage… Ici, dessins et couleurs s’entremêlent, se confondent, se fondent dans une parfaite harmonie. Nulle dichotomie règne. Le floral sublimé Poser votre regard sur les toiles sublimées de Najia Mehadji, instantanément désemparés (es) vous serez. D’emblée, elles font l’effet du florale. Les formes ne sont pas sans rappeler Georgia O’Keeffe, mais l’essence même de la peinture de Najia se refuse à toute catégorisa- tion. Elle s’échappe imman- quablement aussitôt qu’on la fige dans un style, irréductible aux étiquettes. On est fondé à situer ses œuvres dans une ligne expressive entre l’abs- traction et la figuration, mais en ce faisant, on ne per- cera pas le secret de cette peinture lumineuse. Quand l’œil se décrispe, le charme opère, la magie s’installe, les œuvres dégagent leur splen- deur et leur radiance. ◆

E couter Gainaako, mais dans un live ce sera préfé- rable*. La raison ? Tout simplement parce que sur scène, les artistes nous livrent - d’habitude - de belles densités créatives à l’improviste. Dans Gainaako, on assiste à une communication, à un dialogue entre deux guitares. On ne sait pas ce qu’elles se racontent. Les guitares se disent des choses. Elles sont en parfaite harmonie. Sona Jobarteh, déesse avant toute chose, mêle dans son œuvre héritage africain et noma- disme européen. ◆ *Sona Jobarteh – Gainaako, Live in Hungary.

V oilà un titre qui ne manque pas de sel. Tamikrest, un groupe dont on dit du bien ici et ailleurs, mélange musique traditionnelle africaine et pop, rock occidental. Ils chantent en langue tamaschek (langue berbère). Timtarin est un titre qui ravit, et par le chant séraphique de Hindi Zahra, il nous surprend… Une rencontre délicate du rock, blues, rythmes africains, ou tempos touareg. ◆ Aridel / Edine U ne musique qui, influencée par le tergui, penche beaucoup plus vers le blues... Un brassage très métissé et original. Bombe à grooves et grain blues, Aridel, libère sa foi touarègue. ◆

Rasha / Azara Alhai

Comme bon lui semble

Ayant toujours été rebutée par les matériaux et les supports traditionnels de la peinture, Najia mêle les techniques, qu’elle invente ou utilise à contre-emploi, comme ce pinceau coréen – qui servait, à l’origine, à maroufler les affiches – qu’elle fait chanter en un seul et même geste dans les registres graphique et chromatique, ou ces sticks à l’huile qui lui permettent de

O n a l’habitude de dire que le saxophone a ten- dance à être geignard, se lamentant…mais sur Azara Alhai, il est jubilatoire. Paix, calme, sérénité, spiritualité. Voilà quelques-uns des mots qui viennent à l’écoute de ce titre. Entre jazz nomade et groove auda- cieux, c’est dire qu’il est d'une beauté sans frontières. ◆

Made with FlippingBook flipbook maker